Chapitre 22, Garrett.

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Mardi 29 mars 2017, neuf heures trente.

- Genna m'a dit que tu avais fait un énorme suçon à Mia ce week-end ? Pouffa mon meilleur ami.

Nous étions dans son salon à jouer à la console. J'avais pas cours de la matinée et lui non plus. Pendant une semaine je n'aurai ni français ni économie et lui n'aurai ni français ni art. La majorité de nos classes était partie à Paris pour ce stupide voyage. Certes Paris était une belle ville mais je préférais y aller par mes propres moyens et y emmener Anna avec moi. De toutes façons mes parents avaient des problèmes d'argent, de couple, de trucs en tout genre et je me voyais mal les laisser sans moi pendant une semaine et surtout laisser Anna. En sachant bien que eux ne feraient aucun effort pour être un peu avec elle. En plus de ça j'étais obligé de rester pour mes entraînements de basket-ball. Je me tournais vers Dan et fronçai les sourcils. Je savais pas si c'était vraiment une bonne chose. Les filles se racontent tout entre elles mais parfois j'aimerais bien que certains faits restent privés.

- Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ? Demanda-t-il

- J'aime beaucoup Mia, ça me ferait chier de lui faire du mal, répliquai-je

- Garrett tu sais bien que...

Merde. Voyant que je ne répondais rien, il ajouta sérieusement :

- Me dit pas que t'es amoureux ?

- Bien sur que non ! Explosai-je, mais comprends bien que ça me gave d'avoir le rôle du connard ! Je ne suis pas comme ça ! Et je ne veux pas ça ! Je tiens à elle malgré tout !

- Donc, tu es effectivement amoureux d'elle. Conclut Dan d'un calme absolument épatant.

Je bouillonnais.

- Mais c'est le jeu. Désolé Garrett et tu perds quand tu tombes amoureux, termina-t-il

J'ai cru que j'allais lui explosé la tête. Comment avais-je pu m'engouffrer dans un pareil problème ? Jeu de mes couilles oui. Pas le choix, j'allais devoir tricher.

Vers treize heures on retourna au lycée pour terminer notre journée de cours. J'avais la haine. Les mots que Dan avait prononcé plus tôt dans la matinée tournaient dans ma tête comme des lions en cage.

Pourquoi est-ce que je m'étais autant attaché à elle ? Qu'est-ce qu'elle avait de plus ? Rien. Elle n'avait rien de plus.

Si ce n'est ce côté mystérieux.

Si ce n'est ses yeux qui m'envoûtaient un peu plus tous les jours.

Si ce n'est sa timidité que j'ai appris à calmer.

Si ce n'est nos passions communes.

Si ce n'est cette ambiance de mystère qu'elle propage.

Si ce n'est ce qu'elle est.

Ça faisait des mois que je n'avais couché avec aucune fille et que je jouais le petit ami parfait. Elle y croyait et je m'étais laissé prendre au piège. Quel con.

Elle me détesterait. Je la perdrai. Et j'étais obligé. Qui diable avait eu cette putain d'idée ? James et Romuald devait avoir terminé depuis longtemps. Ils s'en vantaient tout le temps dans les vestiaire. Mais moi je ne suis pas un connard. Mais j'allais l'être. Bordel de merde.

On tomba nez à nez avec Genna et Mia. Je ne l'avais pas reconnu au début. Ce n'est que lorsque Dan c'est jeté sur sa copine que je sus que c'était elle. Mia portait un foulard vert qui lui mettait ses yeux en valeur. Elle était différente c'est peut-être pour ça que je n'avais pas du la reconnaître. Quelque chose avait changé. Son style ? Non. Sa coupe alors ? Non plus. Sûrement quelque chose de plus profond que ça. Son assurance. Elle avait plus d'assurance qu'avant et j'en étais la cause. C'est clair qu'en étant la meilleure amie de Genna, elle n'avait qu'à vivre dans son ombre c'était facile.

- Il fait froid hein ? Questionna Dan avec un gros sous-entendu qui portait sur le suçon que j'avais fait à Mia ce qui la fit rougir instantanément et la mis très mal à l'aise.

- J'ai heu, je dois y aller, balbutie-t-elle

Je me tourne vers Dan et lui lance un regard noir. Genna était morte de rire. Sympa la copine.

- Je vais en cours, on se voit plus tard Dan, dis-je.

En réalité je partis en direction de la bibliothèque parce que je savais que je retrouverai Mia là-bas. Et elle y était effectivement. Assise au fond. Seule. Avec un livre sur les genoux. Mais elle ne lisait pas. Je m'approchai d'elle et lui caressai la joue.

- Je suis désolé pour ce que Dan a dit. Il a été...

- Déplacé ? Méchant ? Idiot ?

Elle me regarda. Je voyais la haine dans ses yeux mélangé à la tristesse.

- Oui. C'est exactement ce qu'il a était.

Je m'assis à ses côtés. Et la prit dans mes bras. Elle posa sa tête sur mon buste.

- Tu lui a dit n'est-ce pas ? Demanda-t-elle en sous-entendant cette histoire de suçon

- Je te jure que non. Et c'était la vérité.

- Alors c'est Genna qui lui a dit puisque je l'ai appelé dimanche expliqua-t-elle visiblement vexée que sa meilleure amie dise tout à son copain et que celui-ci en profite pour se foutre d'elle.

- Dan n'a vraiment pas été cool pour le coup, affirmai-je

- Garrett, merci d'être là. Depuis qu'on est ensemble, je...

Je lui souris pour l'inciter à continuer.

- Je me sens mieux tu sais, j'arrive à voir la vie d'un meilleur œil et à profiter de chaque instant.

Je sentais qu'elle voulait en dire plus mais sur quoi je ne sais pas.

- Je, j'ai calculé depuis combien de temps on est ensemble et heu... Tu risques de trouver ça peut-être un peu nais mais... Si on compte depuis notre bisou du début des vacances de Noël parce que même si peut-être pour toi on ne l'était pas, fin moi j'ai pas arrêté de penser à toi...

Plus elle parlait et plus elle était mignonne. Toute recroquevillée sur elle avec sa petite voix.

- Et bien ça fait cent jours.

Trop mignonne, pensai-je mais quel mal je vais lui faire.

- Je t'aime en fait, je crois bien que c'est le cas.

Je sentis une larme couler sur l'un de mes bras. Elle pleurait. Et je ne savais pas quoi dire. J'étais muet.

- Et ça me fait peur d'aimer autant quelqu'un. Mais ce n'est pas tout, je... Je suis prête. Je voudrais qu'on le fasse. Je me sens en confiance et il ne me manquait plus que ça précisément.

Coup de grâce. Coup de massue. La foudre me tombait sur la tête. Je lui pris son visage et l'embrassais langoureusement.

- C'est d'accord, on fera ça quand tu voudras et quand tu le sentiras, déclarai-je

Elle sourit. Nos visages étaient près l'un de l'autre. Ses yeux verts puissant pétillaient et c'est à ce moment précis que je compris qu'ils m'avaient envoûtés et que j'étais moi aussi tombé amoureux d'elle. Merde.

Nos différentes faces cachéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant