chapitre vingt et un : ne fais pas comme si je n'existais pas

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 4 NOVEMBRE 2017

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4 NOVEMBRE 2017

ELIANA SANCHEZ

MADRID





C'était donc à ce point ? Parce qu'il est en train de te rayer de sa vie. Il était réellement en train de tirer un trait sur les dix derniers mois ? Vraiment ? C'était possible ?





Je veux juste lui parler cinq minutes, Koke.

Crois-moi, ce n'est pas une bonne idée.

S'il veut vraiment me rayer de sa vie, pas de problème, mais avant, je veux lui parler.

Fais comme tu veux, mais je t'ai prévenu.





Il lève les épaules et me salue avant de partir. Comment allais-je trouver Antoine ? Dans quel état ? Tout souriant ? Epanoui ? Heureux ? Complètement paumé ? Fatigué ? Comment sera-t-il ? J'attends, encore et encore. Il se fait attendre, pire qu'une fille. Je commence à perdre patience et à me dire qu'il ne sortira jamais de ce stade.

Je regarde l'heure sur mon téléphone et vois qu'il est quinze heures trente. Il devrait sortir pour aller déjeuner. C'est alors que je le vois, que je vois sa silhouette s'approcher de la sortie. Sac sur l'épaule, yeux rivés sur son téléphone. Ses cheveux devenus bien trop longs sont trempés et tombent sur son front. Il ne porte rien d'extravagant. Un simple jean et un sweat-shirt de la marque de son frère.

J'essaye de capter son attention, de voir ses yeux, qu'ils tombent sur moi. Il relève la tête pour ouvrir la grille et c'est seulement à ce moment-là qu'il découvre ma présence. Aucune réaction mis à part un froncement des sourcils. Sérieusement, Griezmann ? Rien de plus ? Il ouvre la grille, sort de l'enceinte du stade et marche en direction du stade, passant devant moi sans un mot. C'est une blague ?





Antoine ! Rien du tout. Bordel, Antoine, arrête-toi. Je le rattrape, trottinant. Joue pas au gamin. S'il te plaît. Il ouvre sa voiture et jette son sac à l'intérieur. S'il te plaît, écoute-moi. On doit parler. Je dois te parler. Il s'installe sur le siège conducteur. Ne fais pas ça, ne fait pas comme si je n'existais pas. Je t'en pris. Ne me raye pas de ta vie, Antoine. Il s'attache et met le contact alors que ma tête se pose sur sa vitre. Putain, je t'aime, Griezmann..





Et il s'en est allé. Sans un mot, sans un regard. Il m'a laissé sur ce fichu parking alors que je venais de lui dire que je l'aimais. Putain... Le retour à la réalité me frappe de plein fouet. Koke avait raison. Ce n'était pas une bonne idée. Il était en train de me rayer de sa vie ? Je pense pas. En réalité, je pense que c'est déjà fait...

Et maintenant ? La seule chose que je peux faire, c'est rentrer à l'hôtel, attendre demain et reprendre l'avion pour rentrer à Paris. Venir n'aura servi à rien. J'appelle un taxi et l'attends devant le stade. Une fois arrivée à l'hôtel, je m'allonge sur le lit en étoile de mer. Au moins, ce fut bref. Pas dans le bon sens, mais bref tout de même.

PASSION » a.griezmannOù les histoires vivent. Découvrez maintenant