Kawtar : L'amour ou la haine ? [ EN PAUSE ]

Partie 10

" J'en ai rien à foutre, si j'te veux je t'aurai. "

Euh c'est sah ? Qu'est-ce qu'il raconte là ? J'vais pas screen ça et envoyer à Sakina c'est un manque de respect. Elle a sûrement pas la tête à ça pour l'instant j'lui en parlerai demain si j'vois qu'elle se sent un peu mieux. Je sais pas quoi répondre mdr. De plus, j'en suis sûre il disait ça sans le penser. Il était khabaaat comme jamain. J'suis perdue dans mes pensées, mes yeux rivées sur l'écran de la discussion avec Younes quand ma porte s'ouvre subitement.

Hakim : Oh Kawtar t'abuses là lève toi !

J'verrouille direct mon téléphone en sursautant.

Moi : Hakim putain t'imagines j'aurai été nue ?!

Hakim : Wesh pourquoi t'as verrouillée ton téléphone d'un coup là ?

Moi : C'est pas l'sujet là.

Hakim : Tu décides le sujet maintenant ? Et j'sais très bien que tu dors en short débardeur toi. Donc aucun risque de te voir nue.

Moi : Ouais ouais bref. Tu veux quoi ?

Il tenait la poignée de ma porte là il l'a direct lâché et il s'est avancé.

Hakim : Kawtar j'fais le mec tigen mais wAllah j'vais pas rigoler longtemps.

Moi : J'ai fais quoi ?

Hakim : Tu parles comme si j'étais ton iench. Parle mieux j'te dis.

Moi : Hakim j'parle comme je veux.

Hakim : Le respect tu connais oula (ou bien) nan ?

Moi : Et toi ?

Hakim : Bah ouais moi j'te parle normalement

Moi : Nan nan quand tu touches de l'argent sale crois moi tu connais pas le respect de soi-même. Hessoul laisse moi s'te plaît aujourd'hui j'ai rien de prévu.

Hakim : Eh mais toi...

J'le coupe.

Moi : J'me lèverai pour faire le ménage. Hakim me soûle pas plus s'il te plaît.

Il reste plusieurs secondes moi je m'étais mise de dos et je prétendais de dormir. Il est partit en claquant bien fort la porte j'crois que tout l'bat a entendu.

Trop de choses dans ma tête d'un coup. J'dois faire un tri. J'sais pas vous mais moi quand j'ai trop de choses dans ma tête j'fais un tri, j'classe le plus important au moins important, bref j'suis chelou.

D'abord, Assad. Lui limite jmenfou un peu il fait sa vie j'fais la mienne fin. Il a une cible il m'a dit donc qu'il s'occupe d'elle, tant mieux pour lui mais moi il m'a soulé donc lui, à la poubelle.

Ensuite, la mort de la grand-mère El Messni. Elle va tellement me manquer putain... j'pense qu'ils iront l'enterrer en Algérie. C'est dommage parce que j'm'en souviens elle voulait tellement vivre ses derniers jours là-bas, dans sa terre natale, ses origines. La mort ne prévient vraiment pas... Ça sert à rien de pleurer longtemps pour un proche. Déjà parce que apparemment ils aiment pas ça, ensuite parce que ça va plus nous faire du mal qu'autre chose. Il faut tout simplement prier sur eux, se remémorer leurs beaux visages, les bons souvenirs, et se dire qu'on n'a pas de regrets. J'irai obligatoirement en Algérie quand ils l'enterreront. J'peux pas rater ça, je sais qu'elle l'aurait voulu.

Ensuite mon père. J'ai même plus envie de l'appeler ainsi... parce que c'est pas un père ça, c'est un ivrogne. Mais j'ai tellement de respect pour lui que j'continue de l'appeler comme ça. C'est très dur d'expliquer notre situation avec mon père. Il a fait du bien auparavant, c'était un vrai père de famille. Un homme, un vrai. Mais il a enchaîné les hôpitaux, les aller-retours au bled quand j'étais petite ce qui a fait que je n'ai plus aucun souvenir avec lui ou même très peu. J'ai l'impression que c'est devenu un tout autre homme. Qu'on a prit mon père et qu'on l'a remplacé avec un autre.