Ruthless |H.S|

Chapitre 7 : NO EXITS.

Jeudi 02 Février

16h09

Mes yeux parcoururent le document à une vitesse folle, se reportèrent sur l'écran de mon ordinateur et mes doigts harcelèrent mon clavier pour rédiger la fin mon avis. C'était plutôt prometteur. J'avais lu ce manuscrit en quatre heures seulement mais l'histoire restaient haletante sans en faire trop.

En m'adossant lourdement sur le dossier de mon fauteuil, je soupirai d'aise. Ce boulot était aussi intense qu'à Time News, bien qu'ils ne traitaient pas de la même chose. Mais, j'aimais ça, cela me changer l'esprit et m'occuper toute une journée. Il m'était impossible de divaguer sur des idées noires et aussitôt qu'un manuscrit s'ouvrait, je m'immergeait dedans en y plongeant tête la première. En fait, j'avais toujours détesté lire. Pour rien au monde, je serais retournée dans la bibliothèque de ce salaud si j'en avais eu l'occasion mais au fil des jours que j'ai passé ici, j'ai véritablement commencé à adorer ça. Juste le fait de tout oublier de ma vie à moi et d'entrer dans celle d'un personnage me faisait un bien fou. Franchement, si on m'avait dit qu'un jour je ne pourrais plus me passer de romans, j'aurais éclaté de rire. Mais après tout, il n'y avait que les cons qui ne changeaient pas d'avis ! Et puis, au moins, je ne caillais pas dehors en plein mois de février. Je restais au chaud et j'étais bien payée. Ce travail était un renouveau, j'y avais trouvé ma place et il n'y avait aucun autre endroit où je me sentais aussi bien.

Je jetai un coup d'œil à l'horloge accrochée au mur d'en face. 16h11. Il me restait encore deux heures ici.

Petit à petit, la routine s'était installée dans ma vie. Cela faisait un mois qu'on était arrivé avec Charly à New-York. Tout se déroulait bien. Voir ma sœur au quotidien était un peu bizarre au début  mais son mauvais caractère m'avait manqué, elle me mettait en confiance. A vrai dire, c'était comme si une part d'elle m'éclairait le chemin vers la normalité. Ce n'était pas facile de vivre ici, alors la partager avec ma sœur m'aidait à sourire et près d'elle, j'avais réellement l'impression d'être en sécurité loin des magouilles de Londres. Charly avait trouvé un travail de serveuse à quelques pâtés de maisons - ou de buildings, ça marchait aussi -, ça m'énervait vraiment d'avoir était plus chanceuse. C'était moi qui l'avait entrainé là-dedans et je me retrouvais avec un travail deux fois mieux payé qu'elle. Oui, c'était son choix, sa décision de venir avec moi mais l'idée de la voir avec des dizaines de plateaux chargés sur les bras tandis que je me prélassais tranquillement dans un bureau me rendait furieuse contre moi-même. Ses heures de travail était beaucoup plus longues et fatigantes que miennes et bien que je n'échangerais pour rien au monde nos travails parce que, comme tout le monde, j'avais un côté égoïste, je m'en voulais. Charly ne cessait de répéter que ça allait mais, la voir crevée en rentrant tard le soir me faisait mal au cœur.

De mon côté, mon arrivée à Paterson Publishing s'était faite en douceur. Les autres employés étaient aimables, certains mêmes me souriaient parfois lorsque j'entrais dans la boîte mais je préférais restée dans mon coin. Être sociable n'avait jamais été mon truc. Je ne voulais pas sympathiser avec des gens prêt à me conter tous leurs problèmes, j'en avais bien assez de mon côté. Pour moi, tout sourire n'était que des conneries, ce n'était pas sincère. Peut-être avais-je perdu quelque chose au fond de moi pour ne plus accorder aucune confiance aux gens mais tant pis. Je ne regrettais pas du tout. J'aimais cette solitude comme le silence reposant dans les bureaux lors des longues journées de travail.  Après, il y avait quelques hics, tout ne pouvait pas être parfait, bien sûr. Certains problèmes restaient coriaces comme mon patron par exemple. Il était collant, mais alors, vraiment vraiment collant. Je sais pas si c'était parce que je lui plaisais un peu trop ou s'il veillait juste à la qualité de mon travail mais je pencherais plus pour la première option. Mon Dieu, j'avais pourtant essayé de lui faire comprendre que je n'étais pas intéressé, néanmoins, ce gars devait être sacrément déterminé.