Chapitre 21 : LOVE SUPERMARKET.

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Vendredi 14 avril

10h26

"J'ai faim." me plaignis-je en descendant les escaliers comme un zombi. J'avais un horrible mal de tête me fracassant horriblement le crâne. Mes muscles gémissaient alors que j'entamai ma traversée vers la cuisine. Putain de corps de merde, putains de courbatures de merde. J'avais mal partout de puis plus de cinq jours et je me demandais bien quand tout cela allait se calmer. Arrivant enfin devant les fourneaux, j'attrapais une poêle et du pain qui me paraissait plus que dur. Je soupirai. Tant pis, aujourd'hui, ce sera du pain perdu. Alors, je m'affairai à prendre le lait et le sucre, les œufs, trempant les miches dans les mélanges puis les posant sur la poêle pleine de beurre fondu. Des petits grésillements éclatèrent lorsque le pain entra en contact avec le beurre. Je me léchai les doigts et alluma la machine à café. La maison était silencieuse, je me sentais bien. Aucun bruit ne venait me déranger, c'était l'un des rares moments où je pouvais être complètement seule, pensant ouvertement toutes les choses dont j'avais envie.

Mon ventre cria famine et je grimaçai. Bordel, si j'arrive même plus à contrôler mon propre corps, qu'est-ce que je vais devenir !

Bientôt, je retournai les tranches de pain perdu en chantonnant une chanson puis alors que je m'apprêtai à me retourner pour prendre deux tasses, une masse imposante faite de muscles et de chair me coinça contre le plan de travail. Ses lèvres tombèrent sur les miennes pour me voler un baiser et je vis le bouclé tout sourire, fière de son effet de surprise. "Bonjour, mon amour."

Je ronchonnai en me retournant, toujours en rogne. Harry m'avait interdit de mettre le moindre pied dehors depuis l'explosion de l'ordinateur. Celui-ci était devenu complètement parano, multipliant le nombre d'hommes dans le périmètre de la baraque, améliorant les serrures de chaque porte, redoublant le vitrage de toutes nos fenêtres et armant la maison de caméras dernières technologies. Mais, le pire, ce fut de découvrir mes deux toutous sur pattes près à chaque éventualité dangereuse. Je me vengeais en les faisant tourner en bourrique lorsque l'occasion se présentait...comme mettre par inadvertance de la nourriture pour poisson dans leur café ou du poils à gratter dans leur uniforme. J'avoue que les voir se rouler par terre en pleine et intense démangeaison m'avait fait éclater de rire. Sur le coup, Harry, lui, était littéralement resté pantois, puis il avait esquissé un sourire avant de me gronder non sans dissimuler ce sourire avec une mine faussement énervée.

Bien que par moment, c'était drôle de martyriser ces deux cons, je ne supportais pas cette situation. J'étais même allée voir Niall afin de tenter le tout pour le tout. "J'en ai ma claque d'être ici, fais quelque chose, merde !"

"On peut juste attendre, Hilton, je te l'ai déjà dit."

"Attendre combien de temps ? Ma mort ?" avais-je râler méchamment en croisant les bras contre ma poitrine.

"Non." Il avait levé les yeux au ciel. "Jusqu'à ce que Harry mette la main sur Heeton."

"Et si ça n'arrive jamais ?"

"Harry est un meurtrier, un chef de gang hors pair, il va réussir."

J'avais levé les yeux au ciel en pensant qu'il était bien optimisme. Ce n'était pas lui qui avait été nez à nez avec Heeton et sa gueule légèrement effrayante. "Il n'a pas été très efficace depuis que je l'ai rencontré."

"Ta gueule, Hilton." avait-il dit, blasé.

Un sourire s'était installé sur mon visage. J'adorais l'agacer, c'était drôle de le voir rager pour un rien.

Ruthless |H.S|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant