Chapitre 19 - Partie II : SNAKE !

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Vendredi 07 avril

14h34

"Mais lâchez-moi, bande d'enculés !"

L'écho de ma voix se retrouva étouffait par la main d'un homme. Je me démenais dans tous les sens pour m'extirper de leurs bras me tenant fermement. Ils grognèrent et affirmèrent davantage leur poigne autour de moi, broyant mes os.

"Où vous m'emmenez ? Je vous jure qu'il va vous arriver un truc très moche si vous me lâchez pas. libérez-moi, bordel de merde !"  hurlai-je plus fort contre la peau, ils échappèrent simplement un rire goguenard en me trainant toujours dans les couloirs de la gare sombre et beaucoup trop flippante à mon goût. Chaque pas, chaque bruissement, chaque son se multipliaient, gonflaient d'intensité pour finir par rebondir contre les murs fortement.

J'avais le tournis, il avait suffit d'une seconde d'inattention et hop ! En un instant, je m'étais retrouvée tirée comme un chiffon, une main plaquée contre ma bouche, glissant dans le noir, autour des hommes de Harry entre les griffes d'inconnus. J'avais eu beau me débattre comme une dératée, griffant, mordant et hurlant, j'étais toujours trainée dans les allées terrifiantes du bâtiment.

"Qui vous êtes ? Je vous ai dit de me lâcher ! Aïe, non mais je suis pas un chien, putain. Laissez-moi tranquille ! Je vous ai posé une question, crétins !

Un long moment s'était écoulé, durant lequel je faisais tout pour attirer leur attention. Ils avaient les putains de bouché, j'étais furieuse. "Ho hé, où on va ?! Putain, je vous préviens, je vais vous faire la peau avant que vous ayez pu dire au revoir à vos putes de mère ! Lâchez-moi !"

Ils ne dirent rien, aucune de mes provocations ne leur firent relever la tête. Ma patience en prit un coup. En regardant un des deux hommes plus en détail, j'aperçus un serpent parcourant sa nuque jusqu'en dessous de son T-Shirt, il montrait les crocs. Pourquoi un serpent ? L'autre avait exactement le même tatouage, sans aucun détail pour le différencier de son acolyte. Puis soudain, ma tête  fit une avancée brutale vers l'avant. Trois petits centimètres me séparaient d'une porte en béton. En levant le regard vers le haut, je vis le nom "Billetterie" inscrit au-dessus de cette porte. Les vitres normalement transparentes arboraient désormais une teinte grise et sale, assiégées par d'impressionnantes toiles d'araignées épaisses et qui les recouvraient en grande partie. Au sol, de la poussières, des morceaux de crépis se confondaient aux plaques de carrelage usés. Mes bottes craquaient à chaque pas en brisant des morceaux de verre et le silence pesant.

Au même instant, des hurlements et une voix grave et familière se répandit autour de nous. La voix de Harry fusa et s'amplifia davantage, faisant renouveler mon adrénaline. Pour la première fois, je désirais le rejoindre car je savais que derrière cette porte se cachait quelqu'un ou quelque chose que je ne souhaitais pas voir : un danger encore plus grand que Harry lui-même. Alors violemment, je reculais tirant avec force sur mes bras pris d'assaut. Surpris, les deux hommes lâchèrent leur poigne.

"Alors petits cons, c'est qui qui rigole maintenant ?" Mon poing atterrit dans la foulée vers l'homme de droite, il grogna en posant sa main sur son nez qui pissait déjà le sang.Tandis que j'allais de nouveau me jeter sur lui, quelque chose de froid se posa sur mon dos. Je me figeais.

"Fais un pas de plus, salope, et je t'explose la cervelle."

L'homme au sol se releva, tenant toujours son nez alors que je le regardais faire. Il reprit mon bras en crachant du sang à mes pieds. "Allons-y, l'autre bâtard va bientôt débarquer." Je sentais toujours le flingue se pressant entre mes omoplates et celui-ci me poussa vers la porte sans douceur. Malgré ma légère résistance, je fis un pas en avant ; la porte s'ouvrit sans un bruissement et nous pénétrâmes à l'intérieur de la billetterie. La première chose que je vis fut cette homme vieux assis sur une chaise. Ses cheveux poivre sel se confondaient parmi la pénombre, brillant dans les endroits les plus claires et s'obscurcissant dans l'ombre. Il avait le teint olivâtre, les pommettes creusaient, une barbe bien taillée et après quelques secondes, je découvris l'absence de son œil gauche, il était borgne. Des silhouettes baroudeuses encrées au fond de la pièce se déplaçaient comme des abeilles dans une ruche.

Ruthless |H.S|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant