Ruthless |H.S|

Chapitre 17 : FUCKING REALITY !

Mardi 28 février

13h21

Depuis que Niall était venu me rendre visite, Harry ne m'avait plus "fait l'amour", il se contentait de venir sans véritable raison. A vrai dire, il était désespéré de ne plus m'entendre lui parler. J'avais tellement de rancœur pour lui, pour tout ce qu'il m'avait infligé que je préférais l'ignorer. C'était tout ce que méritait cet enculé et puis, en faisant aucun effort pour améliorer l'état de notre relation, comme il disait, je n'engendrais aucune discussion dépassant les cinq minutes. C'était un avantage qui me permettait de ne pas le voir longtemps, sa présence me rendait malade bien que je me sentais revivre un peu plus de jour en jour. C'était comme si Niall m'avait fait ouvrir les yeux en retirant toute cette buée étouffante de ma vue. Je me rendais enfin compte de ce qu'il se passait autour de moi, j'arrivais à bouger un peu lorsque je me levais du lit - les chaînes me permettaient d'avancer de quelques pas seulement, cependant, c'était suffisant. La première fois, je m'étais étalée au sol dans la seconde réveillant mes brulures encore cicatrisantes. Je mangeais un peu mieux, je reprenais un semblant de couleur. Lorsque Harry n'était pas là, je recommençais à exister tout doucement, ravivant mes sentiments enfuies au fond de moi et mes pensées plus colorées.

Il n'y avait que la nuit où je continuais de faire des cauchemars. Je ne pleurais et ne criais plus, mais mon cœur battait, il battait si fort que mes membres en tremblaient de peur. Les viols de Harry tournoyaient, insurgeaient, écrasaient mon esprit chaque nuit en réveillant les souvenirs et les douleurs les plus insupportables. Mais la différence entre ces fois où j'hurlais à la mort pleine désespoir et aujourd'hui, c'était que je tenais bon. Je faisais barrage avec les larmes qui me montaient aux yeux, je refoulais la panique et invitais le courage à refaire surface dans mon corps. Mon esprit, lui, se battait afin d'éloigner la dépression, chaque minute et chaque seconde de ma vie je luttais contre moi-même pour ne pas rechuter.

Ma tête se tourna en sursautant quand j'entendis Harry me parler. "Parle-moi, bébé. J'ai besoin d'entendre ta voix. "

Je le regardais fixement en ravalant un sourire tellement mauvais et glacial qu'il pourrait faire pleurer un enfant. Ses mots me replongeaient en arrière lors de nos ébats et la douleur de la morsure du fouet fit remonter un courant froid paralysant dans mon échine. Je lui en voulais tellement, je le haïssais au plus au point. Si j'avais eu une arme, un couteau où n'importe quoi de coupant en main, rien n'aurait pu m'arrêter pour me ruer vers lui et le tuer comme une aliénée. Pour tout ce qu'il avait commis et pas seulement vis à vis de moi, j'aurais rendu justice et service à tout le monde en faisant ça. Mes yeux se fermèrent inconsciemment et je m'imaginais plonger tendrement une lame dans son cœur et continuant de le regarder droit dans les yeux sans préavis, je me serais permise de lui chuchoter toutes les atrocités qu'il redouter d'entendre comme le fait que je ne l'aimerais jamais. Ses yeux verts vrillèrent mon cœur lorsque je me risquais à tourner la tête dans sa direction. Il ouvrit la bouche et articula quelque chose que je ne compris pas. Je n'entendais rien tant je me trouvais absorbée par mes pensées meurtrières. Pourtant, en le regardant sans ciller, les mots ne me vinrent même plus pour décrire combien, ô combien je désirais faire éteindre les sentiments atrocement contradictoires à son sujet : briser ou réparer son cœur.

******

"Quand est-ce que tu décideras à lui reparler ?" soupira Niall après un moment de silence entre nous.

Je haussais les épaules, la mine sombre. "Quand il me laissera m'en aller."

"Tu peux attendre longtemps alors." dit le blond en levant les yeux au ciel pour ensuite les reposer sur son écran.