ʙᴏʏ ᴏʀ ɢɪʀʟ ᴘʀᴏʙʟᴇᴍs ?

ONE

La salle de cours est spacieuse. Les places, disponibles. Un soleil timide éclaire les expressions tirées et fatiguées des étudiants. Les examens approchent.

Je suis certainement le seul dépourvu de matériel scolaire, les mains dans les poches d'un jean troué, le torse habillé d'une chemise large et flottante, je suis loin derrière les autres, assis au fond, mes pieds reposés sur le banc d'en face, j'attends ce maudit vieux bougre.

Ma tête bascule vers l'arrière.

  « J'me fais chier. »

Enfin, le débris daigne montrer le bout de son sale pif. Comme toujours, il ne salue pas ses élèves, la politesse n'a jamais atteint le moindre de ses gènes. Tout haut, il appelle chacune des personnes ici présentes.

  « J'en ai déjà marre.
Pourquoi nous appelle-t-il tous ? »

Une fois de plus, je laisse mon esprit s'évaporer par delà les fenêtres, qu'il s'imprègne du joli bleu aérien. Je m'échappe. Je vole. Je suis ailleurs, parmi les étoiles.

  « C'est fini. »

Byun Baek Hyun. Prononce aigrement le professeur.

Je suis bercé par de doux rêves.

Byun Baek Hyun. Répète plus fortement l'homme.

Je veux être ailleurs.

Byun Baek Hyun ! Hurle à présent l'enseignant.

Tous se retournèrent. Leurs visages sont fades et éprouvent du dégoût à mon encontre.

Une fois de plus, je laisse mon venin s'épandre. Quoi ? Vous voulez ma photo ? Vos regards sont puants. Déclarai-je avec agacement.

Le professeur frappe violemment son bureau. Veuillez fermer votre joli clapet monsieur Byun ! Vous êtes ici pour travailler, si cela vous déplaît, sortez ! Mais arrêtez de nous faire chier ! Le monde n'est plus à vos pieds arrogants ! Peste-t-il.

Les chuchotements désagréables des élèves parviennent à mes oreilles.

  « Quelle vie pourrie. »

Très bien le vieux, il ne faut pas me le dire deux fois. Tes cours ne m'apportent rien, si ce n'est que de l'ennui. Quant à vous autres, je vous souhaite beaucoup de malheur. Tous les mêmes... Dis-je, me levant pour rejoindre la sortie.

Et puis...

Je fis ma première rencontre avec elle, ce qu'on appelle une fille.

Alors que je descends les différents niveaux de la salle de cours, une hideuse créature fait son apparition. Une fille, que d'autres trouveraient mignonne, me fait face. Des lunettes rondes habillent son visage, elle possède un corps minuscule et frêle qui supporte de lourds manuels. S'ajustent à sa peau, un simple pull de mailles bleues ainsi qu'une jupe blanche trop courte.

  « Chaudasse. »

Évidement, la petite chose trébuche, sous le poids des livres, elle tombe la tête la première.

  « Pitoyable. »

Je ne peux m'empêcher de rire méchamment.

  « Qu'elle idiote ! Elles ne savent pas marcher ? »

Mes pieds se rapprochent de son visage, elle relève son affreux minois et me demande d'une voix ridicule. Peux-tu m'aider s'il te plaît ?

Un large sourire s'empare de mes lèvres. Ouais...pourquoi pas. 

Ses yeux tremblent, un rouge sucré pare les joues de la jeune fille.

  « Répugnant. »

Elle me tend la main, avant qu'elle ne m'atteigne, je lui écrase les doigts. J'appuie. Un plaisir sadique parcours mon corps, tandis qu'un cri de douleur aigu perce ses lèvres.

Je retire mon pied et m'abaisse. Ne m'adresse plus jamais la parole. Encore plus que tous ces cons, je hais les filles telle que toi. Je te hais, tu entends ? Lui chuchotai-je.

D'innombrables perles d'eaux effleurent ses émotions contrariées.

  « Mocheté dont le seul talent est d'exprimer les pleurs. »

Les filles.

C'est fou comme rien ne m'attire en elles.

De ma dégaine rebelle, je quitte les regards noirs.

Il est devenu lamentable, dire que nous étions toutes et tous fans de cet ignoble personnage... Déclare une autre.

 « Et ouais ma poule. Tu m'aimais. Comme tous les autres, vous m'avez abandonné. Ne vous plaignez pas. Je suis le seul perdant dans cette histoire. »