ʙᴏʏ ᴏʀ ɢɪʀʟ ᴘʀᴏʙʟᴇᴍs ?

THIRTHY-FOUR

[ Yoon Do Woon ]

Mais quelle conne. Avais-je soufflé.

Sous la pluie battante, j'avais à peine eu le temps de freiner pour stopper la voiture.

Mes mèches noires et bouclées tombaient sur mon front mouillé, mes vêtements étaient trempés. Je m'étais abaissé à son niveau pour ramasser son corps frêle et blanc. Eh bien ! Ce régime n'aura pas servi à rien ! Avais-je expiré en la laissant tomber sur la banquette arrière.

J'avais conduit vite ce soir là, sous un ciel grognant et pleurant, j'avais filé à toute allure, emmenant avec moi cette femme que je haïssais. 

J'avais eu l'impression de porter son cadavre lorsque que je montais les marches de mon petit appartement, les bras sollicités par l'effort,  j'étais déjà lassé de cette situation. Je l'avais laissé tomber de son maigre poids contre mon lit. Je scrutais les lignes de son visage, elle n'avait pas changé, c'était cette bouille d'ange aux contours trompeurs. P'tite garce... Claquais-je de la langue.

Je m'étais étalé à ses côtés, dos à dos, nous étions telles deux dépouilles, vidées d'état d'âme sous une nuit voilée de mensonges. 

On avait un accord. Tu restes ici.

▬▬▬

La première semaine, Sana n'avait pas posé de question. Pour laisser le temps fuir, elle restait accolée aux vitres de verre froid, scrutant l'extérieur, muette. J'avais beau essayer de la faire parler, elle gardait le même regard inerte. Elle ne désirait pas s'échapper, elle acceptait sans comprendre. 

  « A-t-elle perdu la mémoire ? Ou bien, se joue-t-elle encore de moi ? »

La deuxième semaine, j'avais enfin perçu le timbre fragile de sa voix. Les couleurs fleurissaient de nouveau sur son visage. Parfois, elle râlait, pleurait ou riait. Continuellement, elle me demandait qui j'étais, pourquoi je la gardais ici, quand est-ce que je la laisserai partir. Elle ne me parlait que rarement de Mi Ran.

  « Es-tu le responsable de toute cette affaire macabre ? »

Quand elle m'interrogeait ainsi, je ne pouvais m'empêcher de sourire. Quel culot elle avait !

La troisième semaine, je l'avais pris entre mes bras. Elle avait beau prétendre ne pas me connaître, elle savait tout de moi. Elle pouvait panser chacun de mes maux. Elle me comprenait, et c'est cela que j'ai toujours aimé en elle. 

Ainsi, c'est moi qui me perdait, c'était devenu trop compliqué.

Aujourd'hui, Sana n'a toujours pas avoué me reconnaître. Que c'est bête...

L'eau chaude ruisselle sur mon corps nu, mon regard tombe et ma tête bascule, suivant le mouvement. Au final, elle a peut être raison, autant tout oublier, tout enterrer et repartir de zéro. Dis-je dans un bruit sourd.

J'enfile un simple t-shirt noir et ample, laissant un simple boxer couvrir mon bas. Sana m'attend derrière la porte de la salle de bain, elle se rue sur moi et cogne de ses poings mon torse encore humide. Yah !! Combien de temps vas-tu encore me garder enfermée ?! Je ne comprends pas ! Rends moi mon téléphone ! Baek Hyun doit être mort d'inquiétude !

  « Encore lui...décidément, il m'aura arraché les femmes qui comptaient le plus à mes yeux. Ce sale charmeur de cœur. »

Ma main attrape avec force son menton. Tu veux vraiment partir ? 

Son regard combat le mien. Oui. Vraiment. J'arrête toutes mes recherches à propos de Baek Hyun et Mi Ran si c'est que tu souhaites, je ne te dénoncerai pas, mais libère moi.

  « Me dénoncer ? C'est la meilleure ! »

Ah ! Je souris. Tu ne lâcheras jamais ! J'abandonne mon front contre son épaule. Ok, t'as gagné. J'y renonce. Ma main vint trouver sa poitrine, je ressens son cœur battre. Mais promets moi une simple chose, pars, pars loin avec lui. Si tu veux faire comme si de rien n'était, fais le jusqu'au bout, et fonde toi une nouvelle vie. Le bonheur ne réside pas dans cette ville. Lui murmurai-je.

Elle dépose sa main contre mon dos. C'est dommage, tu ne sembles pas méchant pourtant. 

Je souris encore, et fais glisser son smartphone dans la poche arrière de son jean. C'est dommage, tu paressais un peu trop gentille. Soufflai-je à son oreille. 

Je lui vole un dernier baiser et ouvre la porte d'entrée. La petite n'hésite pas une seule seconde, elle s'éclipse sans me laisser le moindre mot.

Je tombe accroupi au sol. Ok...oublions tout mon cher Do Woon, oublions tout et construisons quelque chose de nouveau. 

« Adieu, Kim Seong Hee. »