Avant-propos

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On a tous des intuitions. Plus ou moins abouties. La mienne était dans cette histoire. Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'elle est plus aboutie que jamais -même si elle a encore beaucoup de chemin à faire-. Elle s'est révélée il y a quelques mois, peut-être était-elle déjà en train de se construire depuis un an. Et jamais je ne m'étais rendue compte à quel point mon intuition initiale était proche de la réalité.

J'ai écrit J'ai rêvé de toi cette nuit dans un moment de fragilité encore embryonnaire. J'avais beaucoup de choses dans l'esprit que je n'arrivais pas à exprimer, alors j'ai écrit. Décousu dans un premier temps, très romancé dans un autre, j'ai terminé l'histoire assez déçue. J'avais l'impression de ne pas avoir dit. L'indicible restait encore à dire, je n'avais pas fait mon travail. L'histoire n'était que banale, c'est pour cela peut-être que j'ai longtemps hésité avant d'en parler à mon entourage. Car je ne voulais pas qu'elle soit un simple divertissement éphémère.

Alors je me suis donnée du temps. Pour vivre ; pour comprendre, sûrement. J'ai bien fait d'être patiente avec moi-même et avec les autres ; avec le monde.

J'ai sûrement compris beaucoup de choses en un an. En quelques mois, en une simple soirée qui se termine en douleur. Après ces rencontres, au début si anodines et hasardeuses. Et aujourd'hui, ô combien essentielles et constitutives de mon destin et de mon ontologie. Je veux simplement remercier ceux qui sont autour de moi pour me l'avoir dit si clairement. Parfois, ce sont les autres qui nous disent ce qui ne va pas. Dans mon cas c'était ma famille, mais aussi -et peut-être devrais-je dire en grande partie parce qu'ils étaient plus présents -aucun reproche, juste une conjoncture- 

mes amis. Mes meilleurs amis, et cette force et cette unité qui m'unit tellement à eux. Si fort, qu'elle en devient dangereuse. Mais ce danger a été nécessaire. Et il a permis aujourd'hui d'arriver enfin à dire, à travers J'ai rêvé de toi cette nuit, ce que jamais je n'aurais cru réussir à exprimer.

Je l'ai dit si souvent. J'ai peur. Peur de notre amitié, parce qu'elle est si forte et j'en suis si dépendante, que je n'arriverai peut-être plus jamais à vivre sans eux.

J'ai si besoin d'eux. Car sans eux, je ne suis rien.

Alors je leur dis simplement merci.  

Oedipe reineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant