LA DANSE DE L'AMOUR

Chapitre 21 : Trahison et Déception (1)

Samedi 28 octobre.
7h00
Bureau de Maïa, locaux Cappeone.

Nous sommes samedi. Il est tôt, beaucoup trop tôt pour être déjà au boulot. Et pourtant, cela fait près d'une heure que je suis là. Maho ne va pas tarder. Depuis jeudi soir, nous travaillons d'arrache-pied toutes les deux, 20 heures sur 24. Enfermées dans l'atelier de mon appartement, la nouvelle collection est quasiment prête. En plus du modèle que j'avais déjà conçu, nous avons créé deux autres modèles de sacs et une gamme de portefeuille / porte-monnaie. Aujourd'hui, le département fabrication va lancer la conception des modèles de présentation. Ayant beaucoup de retard, je mise tout sur la publicité. Pour pallier le manque inévitable de quantités d'ici lundi, nous allons mettre en valeur l'exception de la collection Renaissance en proposant tout le mois de novembre une précommande. Et normalement, la chaîne de production aura rattrapée le retard pour le 1er décembre. Hier, Maho a prévenu le département fabrication qu'ils devraient être présents aujourd'hui même dès 7h30, et ce sans en avoir parlé aux autres services. C'est dingue comme en deux jours à peine, elle s'est métamorphosée. Les conseils et les entraînements de Marlon ont porté leurs fruits. Et la confiance que j'ai placée en elle pour mettre au point cette gamme aussi. Elle semble plus sûre d'elle, elle prend davantage d'initiatives et s'ouvre un peu plus aux autres. La preuve, elle a elle-même pris la décision de convoquer ce matin le département production. Incroyable. Même physiquement, elle semble s'affirmer en portant des vêtements plus adaptés à sa morphologie. D'ailleurs, la voilà qui arrive, toute pimpante. Elle a revêtu une jolie robe pull bordeaux, cintrée à la taille par une grosse ceinture en cuir noir et des bottines à talons. Ses lèvres fines sont joliment dessinées et rehaussées d'un rouge à lèvres bordeaux. Quand je parlais de métamorphose c'est un euphémisme ! Elle qui était trop souvent habillée d'un jean informe et d'un haut ample ! Je soupçonne Emy d'y avoir mis son grain de sel également.

— Salut Maïa comment tu vas ce matin ?

Nous sommes passées au tutoiement et nos rapports professionnels se sont renforcés. Elle a du talent, et la nouvelle Maho est très prometteuse.

— Tu es toute seule ? Emy n'est pas là ?

— Bonjour Maho. Et non ils sont sortis faire la fête hier soir !

— Ok, ça a l'air d'être un sacré phénomène ton amie !

— C'est peu de le dire ! Une fêtarde et une dragueuse invétérée !

— Ah oui ? En même temps, elle peut, elle est sublime.

Je n'ai pas le temps de rebondir, qu'elle est déjà passée à autre chose.

— Alors qu'est-ce qu'il nous manque à fignoler avant de lancer la fabrication ?

— Deux, trois détails et on descend à l'atelier.

7h30.

Ponctuelles, nous sortons de l'ascenseur. Nous avons l'air de deux femmes d'affaires redoutables avec nos allures soignées et nos mallettes sous le bras. L'équipe est au complet, prête à recevoir mes instructions.

— Bonjour à vous, et merci de vous êtes levés si tôt. Je ne vous apprends rien en vous disant que la confidentialité est le maître mot ici. Vous avez d'ailleurs tous signés un accord de confidentialité lors de la signature de votre contrat. Tâchez de ne pas l'oublier. Ce que je vais vous dire relève de la plus haute information et bien sûr cela ne doit pas être divulgué. Est-ce bien clair pour tous ?

— Oui Madame. Me répondent-t-ils tous en chœur.

— Bien, nous devons faire face à des taupes au sein même de l'entreprise.