LA DANSE DE L'AMOUR

Chapitre 13: Marlon / Émy

Point de vue Marlon.

Mais putain je fais vraiment tout foirer avec cette fille ! Je crois que le regard qu'elle m'a lancé quand elle a su pour son connard a brisé une partie de mon cœur. Je l'ai senti se fissurer lentement suivant la danse torturée de ses larmes. Et puis j'ai paniqué tellement bien que je l'ai traité de la même manière que toutes les autres. Sa répartie m'a rappelé à l'ordre, elle n'est pas toutes les autres. Quand elle est partie, j'ai servi de défouloir à Émy. Elle a passé sa colère, sa peine et son inquiétude pour celle qu'elle considère comme sa sœur. Elle a traité de tous les noms d'oiseaux possible l'autre con. Elle lui a refait sa garde-robe et le gars peut ouvrir une volière sans problème ! Je la regarde depuis près d'une demi-heure faire les cent pas dans l'appartement à vociférer et je me contente d'approuver de la tête et de quelques « ouais » « hum » ou « grave ». Je ne voudrais pas la couper dans son délire.

Elle repart alors une série d'insultes.

— Non mais quel connard, j'y crois pas putain !

Alors que je rétorque un « c'est clair » blasé, elle se retourne et me foudroie du regard.

— C'est de toi que je parle petit con ! Putain je t'avais dit de ne pas t'approcher de Maïa !

Je grimace et baisse la tête parce qu'elle a raison.

— Toi aussi je t'aime comme mon frère mais elle c'est ma sœur putain tu n'avais pas le droit de lui faire du mal ! Tu as vu les photos comme moi, tu savais que ça l'achèverait, mais non, Monsieur a sorti son grand numéro de charme, et je vais courir avec toi, et je danse avec toi. Tu es tellement facile à aimer Marlon mais toi tu n'aimes personne ! Tu ne respectes personne ! Maïa est une fille torturée et elle se bat depuis toujours pour maintenir le cap, pour rester la tête hors de l'eau et toi avec tes beaux sourires tu fous tout en l'air !

Elle bouillonne de colère et ses mots me blessent profondément, mais elle ne peut pas me reprocher de tout foutre en l'air je ne suis pas le seul fautif.

— Je fous tout en l'air ? Et son connard de mec c'est pas lui plutôt le problème ? Parce que j'ai mes torts d'accord mais faudrait peut-être pas exagérer non ?

Elle souffle :

— Bien sûr que c'est David le responsable mais tu avais besoin de coucher avec elle ? Tu avais besoin de la baiser et de la jeter comme tu fais avec toutes tes putes ? Tu ne crois pas que c'était vraiment pas le bon moment ?

Le ton monte entre nous, je déteste ça mais ayant chacun un caractère bien trempé nos échanges sont généralement bien bruyants mais jamais méchants.

— Tu crois que je n'ai pas essayé de la repousser ?

Elle me coupe la parole les mains sur les hanches avec son air dédaigneux :

— Ah oui ben dis donc bravo belle réussite tu n'as pas trop dû insister non plus !

— Merde Émy tu fais chier ! Tu crois que je ne m'en veux pas assez ? Je ne voulais pas la faire souffrir, surtout pas elle putain !

— Oh je t'en prie Marlon arrête ton cinéma bordel ! Tu crois que je suis stupide ? J'ai bien vu, la première fois que tu l'as vu à la piscine chez mes parents, ton regard de chasseur face à sa proie. Arrête tes conneries tu veux, elle représentait un défi à tes yeux !

— Un défi ? Mais putain arrête de dire n'importe quoi ! La première fois que je l'ai vu j'ai été subjugué par sa beauté ! Elle était magnifique ! Six ans que j'essaye de me le sortir de la tête !

Elle s'apprête à enchaîner une nouvelle tirade quand un éclair lumineux passe dans ses yeux.

— Non mais attends j'y crois pas ne me dis pas que tu es amoureux ? Me dit-elle le sourcil levé.

— Peuh non n'importe quoi, je la connais même pas, ce n'est même pas mon type de femme et puis tu sais bien que je n'ai jamais aimé personne et ce n'est pas prêt de changer !"

— Ah oui ? Et les sorties quand je n'étais pas là ? A ce qu'elle m'a dit elle n'a pas passé une journée seule...et la soirée latino c'était spécialement pour elle ! Et cette danse ? Putain j'y connais rien en danse mais vous étiez en osmose totale ce soir-là. Et puis si ce n'est pas ton « type » pourquoi l'avoir baisé alors ?

— Je l'ai pas baisé bordel, j'ai couché avec elle !

— Pourquoi ? Marlon ! Pourquoi ? Dis-moi pourquoi tu t'es envoyé en l'air avec Maïa ?

— Parce que ça fait 6 ans que j'ai envie d'elle ! 6 ans qu'elle m'obsède ! 6 ans que chaque femme que je baise je ne pense qu'à elle !

— Parce que tu l'aimes Marlon !

— Mais Non... Émy c'est bon on peut changer de sujet là ?

Son petit sourire moqueur est de retour, Maïa a raison, Emy est une déesse dans l'art de te pousser à bout pour te faire cracher le morceau !

— Ok Marlon, ok si c'est clair pour toi tant mieux - Je la regarde ahuri qu'elle lâche l'affaire aussi rapidement- du coup tu vas m'aider à lui faire remonter la pente et à lui trouver un gentil garçon qui s'occupera bien d'elle et lui fera oublier les deux connards que vous êtes. Entre meilleurs amis on se soutient et on s'entraide n'est-ce pas ?

— Mais c'est hors de question putain ! Je viens avec toi et je m'occupe d'elle c'est à moi de le faire c'est ma place !

Je fulmine. Je ne veux pas qu'un mec la touche et j'ai merdé c'est à moi de m'occuper d'elle.

— Mais pourquoi Marlon ? Donne-moi une putain de raison de t'emmener avec moi chez elle après ce que tu lui as fait, une seule raison !

— Parce que je l'aime bordel ! Voilà ! Tu es contente !

Oups, j'ai lâché cette bombe et je me sens mieux tout d'un coup. Émy affiche son sourire victorieux.

— Oui, je suis contente, merci. Voilà garçon c'était pas difficile, allez en route ne perdons pas de temps. Je te dépose à l'hôtel et je vais chez Maïa. Hup hup hup pas de discussion c'est moi qui décide. Si elle est au plus bas, tu es très certainement la dernière personne qu'elle a envie de voir.

Vaincu, j'acquiesce.

Putain ! Elle a réussi, elle est trop forte et je viens de me rendre compte que je suis amoureux, fou amoureux de Maïa.