Dimanche 20 août.
Chez Emy, Montpellier.
Quand j'ouvre les yeux j'ai l'impression d'être dans le brouillard. J'ai passé une soirée fantastique. Ça fait du bien de profiter de sa meilleure amie, encore plus sans David. J'ai l'impression de reprendre possession de mon corps et de mes pensées. Je me sens libre de m'amuser sans qu'il soit là à reprendre mes moindres faits et gestes ou à m'adresser un regard réprobateur à chaque parole qui sort de ma bouche. Aujourd'hui c'est dimanche et Émy a prévu une journée tranquille à la plage. Elle veut absolument qu'on se fasse une journée bronzette. J'attrape mon téléphone sur la table de chevet pour regarder l'heure. Il est presque 10h et Émy n'est pas encore rentrée. Je me lève, m étire et me dirige dans la cuisine pour préparer le petit déj.
Installée devant ma tasse de café je sors ma tablette professionnelle et la met en route. C'est les vacances certes mais je ne peux pas me permettre de me déconnecter du boulot. Mon job c'est toute ma vie, je me suis tellement battue pour réussir que je ne peux pas me permettre de relâcher le rythme. Cappeone c'est comme ma maison, elle est toujours passée avant tout le reste, même avant David et finalement c'est peut-être pour cela que notre relation tourne en rond. J'ai quelques mails seulement que je traite rapidement, et j'en profite pour faire un tour sur les actualités. J'éteins ma tablette, et j'essaye de joindre Emy.
Il est presque 10h30 elle n'est toujours pas rentrée je décide alors de partir courir. Le ciel est voilé et il a un peu de vent ça devrait aller. En tenue de sport, je laisse un mot sur le comptoir de la cuisine au cas où Émy rentrerait avant moi. Je glisse mes écouteurs dans mes oreilles et je démarre au pas de course. Cela doit faire une bonne quarantaine de minutes que je cours, quand j'entends une voix m'interpeller. « Maïa, c'est toi ? ». Je me stoppe dans ma course et me retourne. Marlon est en tenue de sport et apriori il fait son jogging lui aussi. Je le regarde s'avancer vers moi et comme à mon habitude je trouve vraiment attirant. Il me faut quelques secondes pour me ressaisir et lui dire :
— Il semblerait oui. Je suis ridicule et intimidée face à lui.
— Tu débutes ta course ou tu as fini ? Me demande-t-il.
Il semble sérieux alors que pourtant la réponse coule de source. Je suis en sueur, et rouge écarlate. Et pas qu'à cause de son physique de Dieu Grec. Alors que lui, on se demande s'il est en plein effort tant il paraît frais comme un gardon. Ma réflexion a dû durer plus que je ne le pensais car il me regarde en souriant. Doublement honteuse, je baisse les yeux et lui murmure :
— J'ai couru presque une heure, j'allais rentrer.
— Ah ben moi aussi j'ai fini, on va faire nos étirements ensemble ? Y'a un petit parc pas loin très agréable et ombragé.
Il est tellement agréable que je ne peux refuser. Mais comment fait-il ? Il ne semble pas avoir fait le moindre effort ? Ça me turlupine, il faut que je le demande.
— Oui si tu veux. Tu as couru longtemps ?
— Oh une petite heure je pense, on y va ?
Une heure rien que ça et le mec il est tranquille. C'est dingue ! J'acquiesce et le suit à petites foulées. Nous arrivons rapidement vers un petit square arboré et effectivement le lieu est étrangement calme et apaisant. Un îlot de verdure en pleine ville. En silence nous effectuons nos exercices d'étirements, nous jetant de temps en temps un coup d'œil. Au bout d'une demi-heure il me demande si j'ai fini de m'étirer et si on peut y aller. Je lui confirme d'un mouvement de tête et nous sortons du square. Sur le chemin du retour, il lance la conversation :
— Émy dort encore ?
— Raté ! Elle n'est pas encore rentrée...
— Laisse-moi deviner...la blonde d'hier soir ?
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LA DANSE DE L'AMOUR
Romance" De l'amour de la danse à l'amour il n'y a qu'un pas". Jane Austen Jusqu'à aujourd'hui je n'avais pas compris ce que cette phrase voulait dire. Le grand Amour je l'avais déjà trouvé. Le grand Amour amical aussi. La passion vive pour la danse aussi...