Samedi 4 novembre.
9h00.
Appartement de Maïa.Si je devais résumer la semaine qui vient de s'écouler en un mot, je dirais éreintante. Je suis sur les rotules. Si ma nouvelle équipe avait mâché le gros du travail, il n'en restait pas moins énormément de choses à faire. J'ai couru dans tous les sens. Contrôle production. Vérification de la liste des invités. Traiteur. Répétitions pour le défilé. Shopping. Coiffeur. Esthéticienne. Et surtout, préparation à la grande révélation et à l'interview qui va suivre.
Sans oublier mon psy. Je dois reconnaître qu'il me fait du bien. Je l'ai vu chaque jour depuis samedi. Et heureusement. Il a été ma soupape de sécurité dans les folies de cette semaine. J'ai pu évacuer et partager mon stress, mes angoisses. On a travaillé sur la respiration et l'introspection pour me calmer. J'étais dubitative mais, force est de constater que ça fonctionne plutôt bien. Par je ne sais quel miracle, il a réussi à transférer mon envie de boire lors d'épisodes de tensions sur d'autres besoins. Une clope. Un jogging. Encore une fois, ses méthodes sont originales mais le résultat est là.
En revanche, j'ai un nouveau problème à gérer. Et un problème de taille. Si, pour l'instant, je n'ai plus envie de me noyer dans l'alcool, je dois avouer que je me perdrais bien dans les méandres du plaisir charnel. Des mois que je suis abstinente et pas que de la boisson. « Chaque chose en son temps, Madame Cappeone. Vous ne pouvez pas être sur tous les fronts. Et vous ne pouvez pas combattre plusieurs démons à la fois. Ça viendra. Soyez patiente ». Facile à dire ! Croyez-moi sur parole, si j'avais un homme sexy-en-diable face à moi, là maintenant, je ne chercherais pas à le combattre. Mais plutôt à le mettre dans mon lit .
Ce petit souci s'est développé avec l'installation définitive de Marlon à la maison. Si jusque-là, il dormait à l'hôtel, il m'a pris au mot très vite et s'est rapidement installé. Et croiser jour et nuit, l'objet de vos fantasmes, le dieu du plaisir ou bien encore le charmeur de libido n'aide pas à mon affaire. Je redouble donc d'effort de concentration pour reporter ma frustration sexuelle sur ce fichu gala.
Alors que mes trois amis sont déjà partis au domaine de Toursainte, j'ai pour ordre de me reposer, de me détendre et de me préparer pour cette fin d'après-midi. Etrangement obéissante, je suis à la lettre les ordres. Il faut dire que déjà très tôt ce matin, Emy et Maho se chamaillaient pour tout et n'importe quoi. Deux enfants. Emy a un tempérament de feu, elle ne mâche pas ses mots, jamais. Et la Maho version 2.0, c'est pareil. La chenille s'est transformée en papillon. Elle prend son nouveau grade très au sérieux et je n'en reviens pas de la facilité avec laquelle elle gère son petit monde. Au boulot, c'est une deuxième Maïa. Autoritaire. Perfectionniste.
Afin de me mettre en de bonnes conditions, j'ai pris un bon petit déjeuner et j'ai décidé de faire du yoga. C'est le médecin qui me l'a suggéré. Si j'étais dubitative au départ, finalement j'aime beaucoup ça. Je ne vois pas le temps passer. Cela doit faire une bonne dizaine de minutes que je suis dans la position que j'appelle l'ananas renversé replié, quand soudain la porte d'entrée claque violemment. Je sursaute et m'étale sur le tapis du salon.
— Aie. Lâchais-je en me frottant le nez.
— Oups, désolée chérie. Rigole Emy.
— Je croyais que je devais me détendre, ce n'est pas en me faisant peur que je vais y arriver.
— Oh ça va ! Désolée mais... rhaa, elle m'énerve !
— Qui ? demandais-je en me relevant.
— Maho !
— Ah...Qu'est-ce qu'elle t'a fait ?
Je l'invite à venir s'assoir à mes côtés sur le canapé.
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LA DANSE DE L'AMOUR
Lãng mạn" De l'amour de la danse à l'amour il n'y a qu'un pas". Jane Austen Jusqu'à aujourd'hui je n'avais pas compris ce que cette phrase voulait dire. Le grand Amour je l'avais déjà trouvé. Le grand Amour amical aussi. La passion vive pour la danse aussi...