Intense. Mon instinct ne me trompe jamais. Mais là, je n'aurais jamais imaginé à quel point une nuit dans les bras de cet homme serait à ce point intense. Il m'avait fait l'amour un nombre de fois incalculable et dans des positions que je n'aurais jamais soupçonné l'existence. Des baisers torrides, des caresses précises, un coup de rein fantastique, bref le dieu des plaisirs charnels, un magicien du sexe, un danseur sexuel expérimenté. A tel point que quand il s'est écroulé de sommeil, je eu beau essayer de dormir c'était impossible tant mon cerveau était emmêlé. Et la moindre parcelle de mon corps douloureuse. « Tu aurais dû faire des étirements Maïa » me pensais-je. Il doit être pas loin de neuf heures quand j'entends la porte d'entrée claquée. Émy vient de rentrer et je sais d'avance que je ne couperais pas à cette discussion. Je me lève discrètement pour ne pas réveiller Marlon. Quand je la rejoins dans la cuisine elle est pimpante, sa nuit a dû être parfaite. Elle me prend dans ses bras, m'embrasse le front et me tend une tasse de café. Dans un silence pesant je touille mon breuvage du matin tout en attendant le coup fatal que va me porter ma meilleure amie. Elle a la gentillesse de me laisser finir ma boisson.
— Maïa, je ne vais pas tourner autour du pot, j'avais demandé à Clara de surveiller David pendant tes vacances.
Elle laisse un blanc avant de reprendre, comme si elle voulait me protéger de ce qu'elle allait m'annoncer.
— Hier elle t'a envoyé des photos de lui. Je vais te les montrer, je suis désolée mais ça ne va vraiment pas être agréable.
J'ai un nœud dans la gorge et je m'attends au pire. Lorsqu'elle fait glisser mon téléphone sur le plan de travail, je reste un instant les yeux fixés au plafond et en prenant une grande inspiration je jette un œil à mon téléphone. Un haut le cœur me prend lorsque je remarque une dizaine de photos de David dans les bras d'une blonde décolorée puis de ce dernier dans cette même blonde. Parce que ma copine Clara n'a pas fait les choses à moitié, elle les a photographiés en pleine séance de baise sur mon plan de cuisine, dans mon appartement ! Le connard ! Lui qui ne prévoyait que ses soirées de sexe dans le lit ! Putain ! Je lève les yeux vers Émy, elle attend une réaction qui ne vient pas. Tout est coincé à l'intérieur. Alors elle poursuit :
— Je l'ai eu au téléphone ce matin, elle l'a suivi toute la semaine, Maïa je suis désolée mais il se tape cette blonde depuis que tu es ici, dès le soir même.
Je me mets à rire, puis à pleurer, puis à rire.
— Il me trompe depuis quinze jours !!! Peut-être plus ! Merde ! Monsieur tradition, Monsieur je ne te tromperais jamais, monsieur tu es la femme de ma vie, Monsieur je ne baise que dans notre lit le lundi, jeudi et samedi !
Je suis en larmes et je ne peux m'arrêter ni de parler ni de pleurer.
— En même temps moi aussi je l'ai trompé cette nuit. Ou non je l'ai pas trompé puisque j'avais émis l'hypothèse qu'il m'avait largué hier. En fait, je le savais au fond de moi. Forcément. Cette pauvre Maïa ne méritait pas Monsieur Parfait.
Émy me regarde avec des yeux ronds comme des soucoupes.
— Tu as couché avec un homme hier ? Avec qui ? Non ? Non ne me dit pas que tu as couché avec qui je pense ?
C'est tout Emy ça, elle retient que ce qui à son sens est le plus important. En l'occurrence, le fait que je me sois envoyé en l'air hier soir.
Je la regarde les yeux pleins de larmes, je me sens vidée par cette découverte. Je ne lui réponds pas, elle le sait, mon silence est un aveu.
— Je reviens.
Sans un mot de plus je retourne dans ma chambre. Marlon est réveillé, debout au milieu de la chambre en train de se rhabiller. Il se tourne me regarde et souffle doucement. Je dois être pitoyable.
— Je suis désolé Maïa.
Il est désolé ? De quoi ? Non mais attends ! Il le savait bien sûr ! Voilà pourquoi il s'engueulait avec Émy ! Je renifle bruyamment. J'ai besoin de réconfort, j'ai besoin de ses bras puissants qui m'entourent et je le supplie du regard. Il expire fortement et me tourne le dos. Face à la fenêtre, torse nu et les bras croisés derrière le dos il me dit :
— Je suis désolé Maïa, vraiment désolé mais je ne peux pas, je ne peux pas te donner ce que tu attends. Je....je suis un électron libre, Maïa je pensais que c'était clair entre nous...
J'ai l'impression de prendre une nouvelle gifle. Si je pensais avoir touché le fond, je m'étais trompé parce que je sais que là maintenant je suis au fond du trou bien comme il faut. Mes pensées s'emmêlent, mes émotions entre Marlon et David se mélangent, je ne sais plus où j'en suis ni ce que j'ai envie de lui dire.
— Je.... Barre toi.... Barre-toi vite !
Je lui hurle dessus. Il sort de la chambre et les yeux embués de larmes je remplis mes valises. J'entends Émy qui crie sur Marlon et je ne peux pas l'accepter. Ce n'est pas sa faute je savais à qui j'avais à faire, je savais à quoi m'en tenir. Je suis simplement trop naïve. Je les rejoins et Émy se précipite vers moi.
— Émy chérie laisse tomber, je.... Tout est de ma faute, je rentre, j'ai besoin d'air.
Elle me serre dans ses bras, tente de me dissuader de prendre la route dans mon état mais je dois partir, et vite.
— Je serais prudente je t'appelle quand j'arrive, merci pour tout ma puce je t'aime.
Et sans un regard pour Marlon je quitte l'appartement. Le trajet est laborieux, mes crises de larmes m'obligent à m'arrêter régulièrement. Après plus de quatre heures de route, je franchis avec appréhension le seuil de ma maison. David n'est pas là et tant mieux, je ne voulais pas lui tomber dessus au lit avec sa poufiasse. Je m'installe sur le canapé, avant de me précipiter sur une chaise. Dieu seul sait ce qu'ils ont pu faire sur mon canapé ! J'envoie en premier un sms à Émy.
— Je suis rentrée et je suis désolée je ne voulais pas me mettre entre toi et ton meilleur ami, pardonne-moi.
Et ensuite un sms à David. Je veux le voir. Je veux le confronter. J'ai besoin de l'entendre de sa bouche.
— Je suis rentrée il faut qu'on parle.
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LA DANSE DE L'AMOUR
Romance" De l'amour de la danse à l'amour il n'y a qu'un pas". Jane Austen Jusqu'à aujourd'hui je n'avais pas compris ce que cette phrase voulait dire. Le grand Amour je l'avais déjà trouvé. Le grand Amour amical aussi. La passion vive pour la danse aussi...