Five [Sous Contrat d'édition Hugo Poche. Sortie le 13 Juin 2019]

Five / Chapitre 19.

Je la dévore du regard, je me retiens de lui sauter dessus. Sa tenue, ses cheveux détachés, son parfum et l'éclat de ses yeux me rendent fiévreux.
Il faut que je la touche. J'en ai besoin. Ma queue aussi. Mes mains tremblent de l'effort fourni pour me retenir. Je veux que ce soit elle qui fasse le premier pas ce soir.

On se regarde sans bouger, ma tension grimpe en flèche. Elle scille puis passe la main dans mon cou et se jette sur ma bouche. Sa langue dispose de mes lèvres et je gémis.

J'enfonce une main dans ses boucles folles, l'autre accroche l'arrière de son genou. Ses cheveux sont doux et épais, mes doigts se perdent parmi eux. Leurs frères se glissent sous sa jupe. Je me perds dans la chaleur de sa bouche, m'enroule autour de sa langue. Son goût explose en moi. Je deviens accro à cette nana. Elle accroche sa jambe à ma hanche.

Je frôle le velouté de sa cuisse. J'enfonce mes ongles coupés court dans le moelleux de sa chair, je malaxe et je remonte centimètre par centimètre.

Un minuscule élastique stoppe ma course vers le paradis.

Bordel !

Un string. Je n'ai juste qu'à le repousser et l'entrée est à moi. Ma température interne vient d'atteindre des sommets. Je lâche ses lèvres et pars vers sa gorge.

Je me rive à la longue colonne pâle, la taquine et mordille sa carotide du bout des dents. Les réactions de son corps m'indiquent la voie à suivre. Elle ne peut me cacher ses frissons et son abandon.

Le vide complet se fait dans mon esprit, mes pensées s'envolent. J'ai besoin de la prendre, de la pénétrer. Il le faut, sinon j'explose.

Je l'oblige à se coucher sur la table en tirant sur sa chevelure. Dès qu'elle se laisse aller, je la libère et de ma paume, je suis le tracé de ses courbes douces. De son cou à l'épaule puis vers le reste de son bras, je l'effleure à peine. Je peux apercevoir nettement mon trajet grâce à la naissance de la chair de poule que je provoque.

En même temps, j'atteins enfin le centre de toute mon attention. Mon objectif, ma résolution. Elle gémit et écarte inconsciemment les jambes en une invitation flagrante. La chaleur humide qui se dégage de son intimité est l'égal d'un petit volcan.

Je taquine sa peau par petites touches, elle s'adoucit à l'approche du centre de son plaisir. J'y suis.

Putain.

C'est bon, elle est si mouillée. Cette reddition qu'elle m'offre. Je tourne et contourne. Je prends mon temps. Je veux savourer ce moment, la première fois où j'insérerai une partie de moi en elle.

Je me jette à nouveau sur elle. Mes dents marquent sa clavicule. Je lui caresse le bras, et prends la direction de son poignet. Mes baisers suivent le même chemin.

Evy a un sursaut quand je touche ses lèvres intimes et je détourne son attention en lui léchant le creux de son coude. Elle incruste ses petites griffes dans mon torse.

Les roses inscrites sur sa peau m'attirent, me fascinent. Je veux les redessiner de ma langue. Suivre ses lignes colorées et les vénérer. Le contraste entre la pâleur de sa carnation et les volutes imprimées est magnifique.

Envoutant.

Il me tarde d'enfin les explorer et les étudier de plus près. De les suivre de la langue et des doigts pour les adorer et leur rendre hommage.

J'introduis mon index au moment où j'embrasse le cœur de la fleur centrale. Je grogne. Elle se crispe, se tend, se tord et me repousse.

Violemment.

Pour récupérer mon équilibre je dois reculer d'un pas.

Evy court mettre la table entre nous pour stopper toute approche de ma part. Elle secoue la tête et semble au bord de la panique. Sa respiration est au même rythme que la mienne.

-Quoi ? Tu avais envie. Ne le nie pas ! Je lui jette hargneux.

Bordel, mon envie d'elle est telle que je pourrais être violent. Elle n'arrête pas de me chauffer pour mieux me repousser.

-Je... Oui. Mais, ... on va être en retard.

C'est quoi cette excuse de merde ! Elle est chaude comme la braise et l'instant suivant, elle ne veut plus que je la touche pour une histoire de timing ?

-Ne me prends pas pour un con. Tu étais dedans, à fond avec moi. Ne viens pas me dire que tu as regardé l'heure. On ne me jette pas pour ça !

Elle fait la moue et son visage reprend son masque d'indifférence. Plus une émotion ne passe. Son regard se voile.

-Tu voulais savoir si je pouvais t'exciter. Tu es parti au quart de tour. On pourra passer pour un couple. Tu as eu ta réponse.

Ses phrases sont courtes et sèches. Elle croise les bras dans un geste défensif et se frotte discrètement le bras.

Celui de ses tatouages. Ce geste m'interpelle. Ce n'est pas la première fois que je la vois faire ça.
C'est machinal. Inconscient.
Mon instinct me dit que je dois prendre en compte cet indice. Elle a eu un recul quand je l'ai embrassé. Elle ne veut pas que j'y touche. Pourquoi ?

C'est bizarre, cette réaction à la limite de l'affolement. Il faudra que j'y repense à tête reposée. Sans être obnubilé par sa chatte étroite et humide, ou par le goût de ses lèvres. Il y a quelque chose de pas net dans son comportement.

Une vibration dans la poche de mon jean annonce l'arrivée d'un message, coupant mes réflexions. C'est Shane qui s'impatiente en bas. Ce n'est que partie remise. Je saurai de quoi il retourne.

Tôt ou tard.

-Allez, on y va.

Je lui tourne le dos et pars sans l'attendre. Faut pas me prendre pour un gentleman. Surtout frustré comme je le suis. La descente me donne le temps de calmer cette excitation qui s'impose à moi dès que je la touche.

Shane est adossé à la voiture. Il servira de chauffeur ce soir. Une bonne raison pour nous accompagner sans soulever de questions. Il hausse un sourcil, jette un œil à sa montre. Geste moqueur, juste pour me narguer.

Connard.

Il ouvre la portière et prend le temps d'admirer les jambes d'Evy quand elle s'installe. Je lui frappe l'arrière de la tête du plat de la main. Je m'engouffre dans l'habitacle à sa suite et j'ai juste le temps d'entendre ricaner mon pote quand il referme.

Elle reste silencieuse, comme à son habitude. Elle triture son bras, attirant mes yeux sur ce mystère. Je ne vais pas pouvoir faire sans chercher à le résoudre. Evy sursaute en se rendant compte de mon attention.
Elle jette ses mains sur ses genoux dans une tentative maladroite pour s'arrêter. Elle est nerveuse et j'aime ça. Je vais pouvoir en profiter.

D'un mouvement latéral, je me glisse et me colle à son flanc. Je passe un bras par-dessus le dossier et plonge mon regard dans son décolleté. Je remarque qu'elle cache un pendentif fantaisie dans l'obscurité créée par ses deux monts serrés l'un contre l'autre. J'irais bien faire du tourisme par là mais je préfère la narguer.

Elle gigote, troublée. Se plaquant presque contre la porte pour échapper à mon contact.

-On pourrait reprendre l'expérience, je lui lance.

-Tu es sérieux ? Pourquoi ?

Elle relève la tête et me regarde par dessous ses cils. Cette barrière soyeuse qui lui fait des yeux de biche.

-Tu n'es pas à l'aise avec moi. Si tu veux être crédible, tu ne dois pas sursauter dès que je te touche.

Je pose la main sur son genou pour l'exemple. Le pouce se perd direct entre ses jambes, trop heureux de la sensation de douceur. Comme de fait, elle tressaille et essaie de fuir. J'imprime mes doigts dans sa peau, lui faisant presque mal.

-Oh...

-Oui, tu vois ? Pas assez naturelle.

-Je le serai suffisamment au bon moment.

-Hmm.

Ma main essaie de retrouver le chemin de sous sa jupe. Je reçois un coup sec sur mon poignet. Je suis de nouveau à l'étroit dans mon jean. Un état qui devient naturel en sa présence.

-On arrive, dit Shane.