CHAPITRE 11

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J'attendais Harry assise dans le siège bleu du bus. Je lisais un autre chapitre de mon précieux livre les larmes aux yeux. Je n'avais pas vraiment eu le temps de lire avec mes examens et donc j'en profitais pour me rattraper.
 
Elizabeth suppliait son père de la comprendre. Elle se battait de toutes ses forces pour qu'il accepte sa relation avec Edward. Pour qu'il accepte son amour pour lui. Mais son père bien trop borné ne l'écoutait pas. Elle avait beau tout lui dire, tout essayer il restait sur ses positions.
 
Je sentis mon cœur se compresser quand son père termina leur discussion sur un «  Je ne veux plus que tu revoies cet homme, Elizabeth. » 
 
Je m'imaginais son ton ferme et dur faisant augmenter la douleur dans le cœur d'Elizabeth. J'avais mal pour elle. Je souffrais avec elle.
 
Comment diable pouvait-il ne pas comprendre cela ?
 
Je maudissais son père de tout mon être. C'était un horrible personnage.
 
Je continuais ma lecture le cœur noué et la gorge sèche. Une larme salée vint dégringoler le long de ma joue alors que je lisais le passage où Elizabeth pleurait dans sa chambre.
 
J'affectionnais tout particulièrement son personnage et son histoire d'amour impossible avec le beau Edward.  Et le fait qu'elle soit malheureuse me crevait le cœur.
 
En fait, je ne pouvais m'empêcher de faire un rapprochement entre son histoire d'amour et la mienne. Il y avait certes quelques différences mais on partageait les mêmes sentiments. On aimait un homme que notre père respectif n'approuvait pas. 
 
Je savais que mon père n'approuverait pas ma romance avec Harry, si jamais il y en avait une.
 
C'est aussi pour cela que ce roman me tenait à coeur. Et c'est pour cela aussi que je me sentais si proche d'Elizabeth.
 
« Salut petit coe...qu'est-ce qu'il y a? »  me demanda Harry qui venait de s'installer à mes côtés.
 
Les yeux humides, je le regardais, surprise de le voir.
 
Je n'avais même pas vu le temps passer. J'étais tellement prise dans mon roman que je n'avais pas réalisé qu'on était déjà à son arrêt.
 
Son regard plongé dans le mien, ses yeux m'interrogeait en attendant une réponse de ma part.
 
Pouvait-il comprendre une telle chose si je lui expliquais ? Après tout c'était un homme, et je doutais qu'un homme puisse comprendre ce genre de chose. 
 
Mais dans un sens, il m'avait plusieurs fois étonnée par son attitude si tendre et si compréhensive que je ne pensais pas trouver chez les hommes.
 
Justement, je pensais que les hommes comme lui n'étaient pas réels et n'existaient que dans mes livres.
 
J'avalais ma salive, réfléchissant encore. Je ne voulais pas qu'il me trouve ridicule ou quelque chose qui s'en rapproche. 
 
« Tu.. », hésitais-je. « Tu peux me prendre dans tes bras s'il te plaît? »
 
J'avais besoin de réconfort. De tendresse.
 
J'avais rapidement oublié l'idée de lui expliquer pourquoi j'étais dans cet état, ayant peur qu'il ne puisse pas comprendre. Je lui demandais juste de me serrer fort contre lui. Je voulais me sentir en sécurité. Et ses bras étaient le seul endroit où je pouvais trouver cette sensation.
 
Malgré qu'il soit perdu, il acquiesça de la tête et ouvra ses bras pour que je puisse m'y loger. Je ne perdis pas de temps avant de me blottir tout contre lui, laissant mon livre se refermer sur mes cuisses. Je calais ma tête contre son torse profitant des battements réguliers de son cœur pour me calmer.
 
Il referma ses bras autour de moi, me serrant fort contre lui comme si il voulait me montrer qu'il était là pour moi et qu'il ne lâcherait pas.
 
J'aimais quand il faisait cela. J'aimais me sentir soutenue par lui.
 
Il compressa ses lèvres contre le haut de mon crâne se voulant réconfortant. Je fermais les yeux à ce doux contact.
 
Il avait le don de me rassurer. Il lui suffisait juste de me tenir tout contre lui. Et comme par magie j'allais mieux.
 
Il était le seul à pouvoir le faire.
 
Un silence plana entre nous alors qu'il me tenait tout contre lui. Ce n'était pas un silence pesant, au contraire, il était rassurant. Mais rapidement Harry le brisa quand la voix de robot annonça l'arrêt « Place St-Jules »
 
« Viens avec moi. » m'ordonna-t-il doucement, se détachant de mon emprise.

BUS440 I h.sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant