CHAPITRE 38

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Il sembla pris au dépourvu un instant avant qu'il ne reprenne son attitude d'homme confiant.

« Évidemment. Il était prévisible que vous me répondiez quelque chose comme ça. » Il plongea sa main dans l'ouverture de sa veste de costume tout en continuant. « Mais réfléchissez bien, Harry. » Entendre mon prénom tomber de ses lèvres me fit une drôle de sensation. Je sentais que la bombe n'allait pas tarder à être largué.

Il allait me lancer son dilemme.

Il sortit une enveloppe blanche, parfaitement pliée, et me la tendis. Je la fixais quelque secondes, mais reportais tout aussi vite mon attention sur lui ne voulant pas lui offrir la joie de pouvoir penser que j'hésitais.

« Je sais que votre père à du mal à s'en sortir avec les dettes du garage. Et je pense que cette somme d'argent serait le bien venu pour vous, et votre famille. »

La colère monta rapidement dans mon être, enflammant mes muscles. Comment osait-il mêler ma famille à cette histoire? Comment pouvait-il jouer avec ça?

« Je vous interdis de- »

« De donner un coup de pouce à vos affaires? De vous aider à sortir du gouffre financier dans lequel votre père est tombé ? De rendre heureux vos parents? » me coupa-t-il avec un sourire malicieux. « Prennez cet argent Harry, je sais que vous en avez besoin. Isabella n'aura pas besoin de le savoir. »

Je grinçais des dents. J'étais pris au piège. Soit je choisissais ma famille, soit la fille que j'aime.

Je savais qu'il avait raison. Mon père avait desespérement besoin d'argent. Il en pleurait même certain soir, demandant pardon à ma mère pour ce qu'il nous avait fait. Cet argent serait vu comme un cadeau du ciel pour eux. 

Mais d'un autre côté, je ne pouvais me faire à l'idée de laisser partir Bella. Rien que de penser à ma vie sans elle me faisait horriblement mal au coeur.

Je ne pouvais accepter cette somme d'argent malgré les enjeux. J'étais bien trop égoïste, je voulais faire passer mon propre bonheur en premier.

Mon esprit était bien trop embrumé par les " je t'aime " de Bella pour que je puisse envisager de prendre cette enveloppe pour mes parents.

D'un geste brusque de la main, je tapais dans la sienne faisant tomber le précieux chèque au sol. Il ne sembla même pas sourciller à ma réponse. Il devait surement s'y attendre.

« Vous aimez vraiment ma fille. » souffla-t-il pour lui-même alors que je respirais lourdement tentant de me calmer. « Mais qu'en sera-t-il dans dix ans? »

Je relevais les yeux, le fixant durement. Bien sûr que je l'aimerais toujours dans dix ans!

Plus les secondes passaient, plus je doutais sur cette affirmation. Comment je pouvais le savoir? Peut être que ce que je ressens pour elle disparaitra au fils des années. J'avais toujours été lassé après quelques mois, par les filles que je fréquentais que j'en venais à me poser des questions sur ma relation avec Bella. Etais-ce vraiment de l'amour? Comment pouvais-je en être sûr? 

« Réfléchissez-y, Harry. »

Il tapota légèrement mon épaule alors que j'étais toujours plongé dans mes pensées. Je l'entendis refermer la porte derrière moi, laissant l'enveloppe jonchée le sol, sur ma droite.

Je tapais nerveusement dans un petit caillou qui s'était malheureusement retrouver sur mon chemin. Soudain je la vis apparaitre dans un rayon lumineux du soleil. Une ombre avec de belles courbes. Elle courrait vers moi, ses cheveux emportés dans la vitesse que ses mouvements de jambes créeaient. Je sentis mon coeur s'affoler et le souffle me manquer.

BUS440 I h.sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant