Chapitre 11

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Petite info avant de débuter ce chapitre : j'ai beaucoup moins de temps pour écrire à cause de mes cours à la fac mais j'essaie de faire de mon mieux pendant mes pauses et le soir pour rédiger cette fiction qui me tient beaucoup à cœur ! Je vous remercie pour votre soutien et vos retours ! Ah et pour ceux qui ne l'auraient pas encore vu, j'ai changé la couverture du livre et peut-être que je la changerai encore mais pour l'instant je la trouve beaucoup plus jolie que la précédente. :D Sur ce, bonne lecture et à bientôt dans un prochain chapitre !

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Chris est un connard.

Est-ce que ce sont mes dernières paroles ? Peut-être bien... Et elles lui sont adressées.

Pourtant... Je sens encore que je ne suis pas morte, mes doigts me picotent tant ils sont glacés, ma vision est brouillée et mes poumons se vident du restant d'air absorbé. Mourir noyée est à mes yeux la pire des morts possible : personne ne vous entend, vous ne pouvez pas appeler à l'aide et vous assistez à votre mort, lentement et en silence.

Je me débats désespérément quand mes pieds touchent le fond, je me débats pour ma vie.

Maman, qu'est-ce que tu vas devenir ? Est-ce que tu sais que je suis ici ? Est-ce qu'ils te diront que je suis morte ? Maman...

- SHPLAF

Quelque chose est entré dans l'eau mais ma vision est beaucoup trop trouble pour distinguer quoi exactement... Mes cheveux cachent quasiment tout mon champ de vision. Quelques secondes plus tard, l'environnement change, je ne suis plus dans cet enfer. Je crache toute l'eau de mon corps, j'en vomis carrément en pleurnichant. Les larmes ne cessent de couler à flots, j'ai eu tellement peur, j'ai vu la mort de si près...

- Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Gronde une voix à quelques mètres d'ici

C'est William. Évidemment, j'ai crié son nom. Pourquoi d'ailleurs ? Je crois qu'à ce moment j'étais désespérée, trop effrayée. Je ne peux rien répondre, je m'étouffe avec toute cette eau que je dégurgite littéralement de mes poumons.

- Chris ? Insiste notre interlocuteur

Pourquoi ne répond-t-il pas ? De toute façon, qu'est-ce qu'il va lui faire ? Rien, le sort de la femme ne regarde que son homme.

- Elle m'a gonflé, c'est tout. J'ai pas besoin que tu te mêles de nos histoires.

Il a insisté sur le « nos ». Les deux garçons ne disent plus rien, ils sont comme absorbés dans une conversation silencieuse que seuls eux peuvent comprendre.

- S... Sa... j'essaie de parler mais mes mots sont étranglés dans ma gorge

William s'approche de moi et observe la rivière. Il se penche et ramasse la petite crème qu'il m'avait donné.

- Mec, t'as des idées complètement barrées dès fois. Je savais pas que tu faisais dans le sadisme. La prochaine fois dit à ta copine de pas me déranger pour de la merde, m'impliquez pas dans vos fantasmes bizarres, lance William à notre adresse

Ses mots sont extrêmement durs à mes oreilles, j'ai l'impression que la petite part de bonté que j'avais pensé déceler chez William a complètement disparu. Je me suis fait de fausses idées, tous les hommes de ce camp n'ont jamais connu les véritables valeurs et ils ont toujours vu les femmes comme un dû. Les yeux de William sont d'un noir intense, sa mâchoire est contractée et il serre le poing.

- Je lui mettrai le bâillon la prochaine fois, répond simplement Chris

William tourne les talons sans même daigner me jeter un regard. J'ai l'impression d'être cette personne dont personne ne veut s'occuper et qu'on envoie balader.

- Allez viens ici, toi, ordonne froidement mon « homme »

Je serre les dents et me relève tant bien que mal. Mes habits me collent à la peau, je suis complètement gelée et je me sens poisseuse. Tout ce dont j'ai besoin c'est d'une douche et... ma dignité. Mes pieds avancent prudemment vers Chris qui me saisit par le bras si fort que je vois déjà le futur bleu apparaître. Mais je me tais, je refuse de dire le moindre mot tant qu'on est à côté de cette putain de rivière. Nous marchons rapidement en direction de notre « maison », mes chaussures font un bruit similaire à une ventouse et des gouttelettes d'eau perlent sur mon visage crasseux. Chris ouvre la porte et ne me la tient pas pour que je rentre. Il me fait signe d'attendre sur le pas de la porte et m'amène une serviette. Ou plutôt, il me jette une serviette à la figure.

- Je veux pas que tu ruines le plancher alors sèche-toi ici.

Puis il claque la porte, me laissant là, penaude et trempée. J'essore mes cheveux puis essuie mon visage. Une fois cela terminé, je toque à la porte.

- Putain Eve, tu comprends pas quoi quand je te dis que je veux pas que tu ramènes tes merdes dans la maison ?

- Mais... Je peux pas me déshabiller dehors, il y a des gens...

Chris jette un œil au voisinage et en effet, il y a un petit groupe d'hommes qui ne se sont pas gênés pour se rincer l'oeil pendant que je me séchais.

- M'en fous. Grouille sinon je te laisse dehors pour la nuit.

Et sur ces mots, il claque à nouveau la porte. C'est ça qu'il veut ? Parce que j'ai mit son pote en pétard, il me le fait payer en me faisant mâter par ces pervers dégueulasses ? De petites larmes se forment au coin de mes yeux, je les essuie aussitôt. Quand je tourne la tête, je vois Chris m'épier à sa fenêtre, la mine grave et le regard fixé sur moi. Je retire mes chaussures en premier puis enroule la serviette autour de ma taille. Je retire mon haut ainsi que mon bas, péniblement. Les hommes à côté me sifflent.

- Hey poupée, retire ta serviette, on arrive pas à voir !

- Putain, dire que c'est Chris qui se fait ce beau petit cul en boucle !

Ils me dégoûtent mais je serre les dents pour me retenir de dire quoique ce soit pouvant me causer du tort. Quand c'est autour de mes sous-vêtements, je peine à dégrafer le soutien-gorge, j'ai besoin de mes deux mains. Alors la serviette tombe, j'entends déjà ces connards me lancer des insultes. Mais il en est tout autre, la porte s'ouvre et Chris me tire vers lui avant même que la serviette ne dévoile mon corps quasiment nu.

- Tu croyais vraiment que j'allais laisser ces merdeux voir ton sublime corps, souffle-t-il à mon oreille.

Son regard est fou et il cherche à sonder le mien.

- T'es qu'un connard Chris, un putain de connard.

Il relâche son étreinte mais n'a aucune réaction. Je ne vois pas le moindre énervement sur son visage alors que je fronce les sourcils et que je l'agresse de mon doigt accusateur.

- Mais le meilleur connard, chérie, le meilleur de tous...

Sur ces mots, il me laisse aller à la salle de bain. Évidemment, il n'y a pas de loquet à la porte. Je jette les habits trempés sur le carrelage et m'engouffre dans la douche. L'eau chaude apaise toutes mes tentions et je me sens bien mieux. Je veille à garder ma tête hors du jet, j'ai juste besoin d'un peu de chaleur.

- Toc toc

- Qu'est-ce que tu veux Chris ?

Il n'attend pas ma réponse et entre, il fallait s'en douter. Mais il ne fait rien de plus que ramasser mes affaires qui jonchent le sol et fermer la porte en sortant. Il ne dit rien et s'en va en silence.

Chérie, tu m'appartiens !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant