My Man. _Kylian Mbappé_

#10

- Leïla ?
- Oui ? Dis-je en me tournant vers Didier
- J'ai cru comprendre que tu voulais ton après-midi, il n'y a aucun soucis
- Oh merci c'est trop gentil j'ai un truc très important à faire
- C'est ce que m'a dit ton frère, mais demain sans faute tu es là
- Évidemment je ne raterais pas le match

Je luis souris et attrape ma veste avant de me diriger vers la sortie.

- Eh Leïla tu vas où ? M'interpelle Kylian
- Oh euh, je vais chez ma mère, j'ai un truc à faire
- Je voulais te parler
- Ce soir ?
- Oui, d'accord
- A ce soir
- A ce soir

Je grimpe dans le taxi qui m'emmène chez ma mère. Je ne sais même pas comment je vais lui parler. Mais je frappe à la porte, avec la ferme intention de lui faire comprendre que je peux mener ma vie comme j'en ai envie.

- Oui entrez
- Maman, c'est moi
- Oh ma chérie, tu es rentrée, tu as eu le message que j'ai fait passé à ton frère alors
- Non, je suis venue régler cette histoire, je ne reviendrais pas ici, ma place est avec Antoine, alors laisse moi tranquille
- Tu te calmes, tu vas rester vivre avec moi petite garce, tu vas arrêter de voir tes frères, monte dans ta chambre
- Ce n'est plus ma chambre maman ! C'est une pièce inhabitée de TA maison
- De NOTRE maison
- Arrêtes, je fais ce que je veux, laisse moi partir
- Oh non tu ne fais pas ce que tu veux

Elle attrape mon bras et me traîne jusque dans ma chambre. Elle me pousse à l'intérieur et ferme la porte à clé. Je cours pour essayer de l'ouvrir, mais impossible et la seule fenêtre qu'il y a dans ma chambre est bien trop haute pour que je passe par là.

- Maman ouvre cette porte !

Aucune réponse ne me parvient, je cherche une clé mais il y en a aucune. Il me reste 3 % de batterie, je me dépêche donc d'envoyer un message à mon frère.

Moi : viens chez maman, elle est tarée, elle m'a enfermé dans ma chambre, viens vite
Anto : J'arrive avec les gars

Mon téléphone s'éteint après avoir affiché sa réponse. Les secondes passent comme des minutes, et les minutes comme des heures. Je ne peux que détailler ma chambre du regard.
Ma mère n'a rien touché, il y a toujours mes photos de mes amis et moi sur le murs. Seules les photos de Antoine et des garçons avec moi ont disparues.

Elle a laissé toutes mes photos de Nekfeu et Bob Marley, ainsi que mon drapeau du Brésil et mes Bouddha sur mes étagères.

Les draps du lit ont changé, et il y a son odeur sur mes vêtements et sur mon lit. Elle doit vivre dans ma chambre, folle comme elle est.
J'entends soudain un énorme bruit en bas.

- Elle est où Leïla ?

Je reconnais la voix de mon frère sans hésitation.

- De quoi tu parles ?
- Blaise et Kylian montez

J'entends des bruits dans les escaliers mais la voix d'Antoine est plus forte.

- Tu es malade maman, je pense que papa avait raison
- Vous vous rendez compte de ce que vous faites ? Dit la voix de Paul

Les garçons se chamaillent avec ma mère en bas, et Blaise et Kylian crient mon nom en frappant à la porte. Kylian finit par la faire céder et entre dans mon chambre.

- Ça va ? Dit-il en me prenant dans ses bras
- Oui, ne t'inquiètes pas
- On descend, on reste pas là, dit Blaise

Je lâche Kylian et on rejoint le salon tous les trois. Devant la porte d'entrée, je vois Antoine et ma mère se coller tête contre tête. Elle est peut-être un peu malade, mais elle a toujours été partante pour la bagarre, elle ne s'est jamais laissée faire.

- Antoine viens s'il te plaît, on s'en va, laisse la

Je tire mon frère par le bras et Kylian pose ses mains sur mes épaules pour me faire sortir de la maison.

- Laisse les gars s'en charger

Je suis alors Kylian et les garçons arrivent quelques secondes après. Tous le monde se calme dans le taxi qui nous ramènent à Clairefontaine.

**
J'entends quelqu'un frapper à ma porte, ce qui me sort de mes pensées.

- Ouais
- Salut belle gosse
- Salut
- Contente de voir Donatello ?

Je lui souris, et lui dit :

- Très contente, t'es mon sauveur
- Je sais, dit-il en haussant les épaules

Il s'allonge près de moi, et il regarde le plafond avant de dire :

- Je ne suis pas venu pour parler de ça
- Je t'écoutes
- Je voulais te parler de hier soir
- Ah tu t'en souviens donc
- Pourquoi pas ?
- Je ne sais pas tu avais l'air un peu soûl
- Je ne bois pas
- Pardon ?
- J'étais parfaitement conscient de ce que je faisais
- Tu te fous de moi tu tenais à peine debout !
- Je crois que je suis pas si mauvais comédien en fait
- T'es un grand malade ! Dis-je en riant
- Mais tout ce que je t'ai dit est vrai, je ressens des trucs fort pour toi, je sais que c'est tôt, mais tu as eu l'effet d'un coup de cœur sur moi

Je pose mes yeux sur ce jeune homme devant moi, celui qui est en train de m'ouvrir son cœur. Et je ne peux pas m'empêcher de lui rendre la pareille.

- Je ne sais pas quoi te dire... mais...

Je n'ajoute rien et je dépose mes lèvres sur les siennes. Il passe ses jambes sous la couette et je m'endors dans ses bras.