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Un mois plus tard...

Cela fait bientôt plus d'un mois que je suis ici. Je sens mon corps pourrir de l'intérieur, je ne sais pas si c'est le manque d'hygiène, de sommeil, la séparation avec mon âme-sœur ou le manque de nourriture mais je ne suis plus moi. Un soir j'ai fait mon pire cauchemars et le matin à  fleur de peau, j'ai faillie blessé Olencia, et dès lors je m'en suis voulu atrocement et je me suis renfermée à tel point que nous nous sommes très éloignées. Avec Olencia nous n'avons plus ces soirées, où nous parlions de ce qu'elle avait vécu jusqu'ici. Je n'ai plus envie de rien, je suis une carapace sans vie à l'intérieur.

Aujourd'hui, nous avons encore le rassemblement des prisonniers. Même si cette réunion me passe à trois mille kilomètre au dessus de la tête, je  sais que Olencia est  effrayée à l'idée de voir son âme-sœur, Elrohir, qui s'imagine n'importe quoi à son sujet. Pour essayer de rétrécir la distance que j'ai moi même mise entre nous deux, je me suis promis de l'aider à surmonter cette épreuve. C'est pour cette raison que lorsque la grille s'ouvre, je lui prends la mains avec un mince sourire qu'elle me rend aussitôt, sûrement heureuse que je lui prouve qu'il me reste une once de raison pour l'aider. Nous suivons donc les autres vers la salle. Depuis que nous avons quitté la grille je ne cesse de me demander si les autres prisonniers ou même les gardes n'auraient pas senti mon aura lors du cauchemars? De toute façon pourquoi se poser la question quand personne ne tient à vous et que le monde veut votre mort.  C'est donc l'esprit morose que enfin nous entrons. La pièce est disposée exactement pareil que la dernière fois à un détail près. Les discussions se sont arrêtées, des dizaines de paires d'yeux nous regardent mais je n'y fait pas plus attention et nous nous installons à  la même place que la dernière fois. Les dialogues reprennent rapidement lorsqu'un groupe de trois gros bras qui n'ont pas l'air très commodes arrive. Je ne laisse rien paraître, par rapport à Olencia qui me broie la main en tremblant. Celui du milieu commence à parler, un loup.

Inconnu:   Bonjour Olencia

Olencia:  Salut Hugo. siffla-t-elle les sourcils froncés.

Hugo: Tu peux me présenter ?

Evelyne: Tu sais je suis pas sourde et tu peux me parler directement.

hugo: eh les gars vous avez vu, c'est une tigresse! Pouffe-t-il.

Evelyne: ferme là sale chien.

Il se met devant moi et m'attrape par le cou, me faisant quitter le sol.

Evelyne: Ah, il a pas l'air d'avoir aimer le chien.

Il grogne et me balance contre un mur. Tout le monde s'est regroupé autour de nous. Ça faisait bien longtemps que je ne m'étais pas battue. Ça vas me faire du bien de me défouler sur cet brute. Il s'approche et me soulève de la même façon mais je ne lui laisse pas le temps de se croire victorieux que je lui balance un coup de pied dans les bijoux de famille ce qui le fait aussitôt relâcher sa prise, me laissant respirer. Tout le monde a rit de sa réaction et je vois qu'il va se transformer de rage. Je commence alors à tourner autour de lui comme un vautour qui trouve sa proie, et le silence retombe. Des craquements se font entendre, il commence sa transformation. Un gros loup, au pelage brin me fait maintenant face. Nous marchons, sans nous quitter des yeux sur un grand cercle me laissant le temps de trouver les points faibles de mon adversaire. Finalement je trouve sa faille, ses pattes arrières robustes  ne sont pas protégées à l'inverse de tout son corps. Il doit sûrement les privilégier pour sa propulsion. Voyant que je ne me transforme pas ou quoique ce soit d'autre, il fonce alors sur moi. Mais malheureusement pour lui j'évite toute ses attaques de la même façon qu'avec Ray, près de ma petite maison. Je vois que le loup s'énerve, et ses attaques sont de moins en moins précises. 

Olencia: lâchez-moi !!

Déconcentrée  par les cris d'alertes de mon amie, il m'envoie un coup de griffes dans le ventre, me balançant contre un mur. Je me relève difficilement car il ne m'a pas loupé ce con, quand je vois Hugo s'approcher de Olencia, un sourire dégoûtant sur le visage. Je m'élance alors sur lui, et tire sur une de ses pattes pour qu'il se tourne vers moi. Il a l'air étonné que je me porte encore debout, étant donné que la blessure qu'il m'a faite au ventre est assez profonde. Je me sens faible, il faudrait que je porte mon coup final dans peu de temps si je veux y arriver. 

Eve: je peux t'aider ?

Mais qu'est ce qu'elle fait là!! Celle qui a tué ma meute entière, elle vient là me parler comme si de rien n'était, alors que je la haie. 

Eve: Evelyne laisse moi t'aider.

Evelyne: NON !!!! Va t'en !!!! Laisse-moi!!!! criai-je hors de moi.

Je tombais à genoux, en aplatissant  fermement mes mains sur mes oreilles. Les prisonniers me regardaient bizarrement, je me relevai doucement essayant d'oublier Eve et me replaça devant Hugo. Remplie de colère je me jette sur lui, en me mettant sur son dos. Je lui donne de gros coups de poings dans le dos et lui essaye d'avoir mes jambes avec ses griffes. Je descends, après quelques minutes, les jambes griffées de toutes part mais je m'en fiche. Lui est bien amoché mais se remet devant moi pour me sauter dessus. Seulement, au moment où il saute je lui attrape une patte en passant sous lui et la tord. Un bruit affreux me parvins aux oreilles suivi d'un couinement. En effet, il essaye de se lever mais une de ses pattes est totalement HS. Je m'en vais alors vers Olencia quand j'entends.

Eve: Achève le !!!

Evelyne: ARRÊTE !!!!  Je ne suis pas une meurtrière, alors laisse moi tranquille.

Je m'étais arrêtée de marcher et j'avais fermé les poings et les yeux  sous le regard attentif de Olencia. Mais lorsque je les ouvris, elle mit sa main devant sa bouche stupéfaite. Puis je vis mon regard dans ses yeux. Un œil était devenu marron très foncé. Olencia s'approcha doucement de moi, comme une bête sauvage. J'eu alors un hoquet de surprise, Eve va tuer tout le monde!

Evelyne: Recule, elle va tous vous tuer!

Olencia recula à contre coeur parmi la foule et j'entendis alors Hugo, toujours au sol, derrière moi, rire.

Hugo: Alors c'est toi! Laisse la sortir, montre leur qui tu es vraiment. Tu peux me rappeler ce que tu as fait déjà?

Evelyne: Tais-toi.

Hugo: Je suis sûre que si tu la lâchai maintenant elle nous donnerais un bon spectacle. Après tout ce n'est pas la première fois que tu ferais un carnage.

Evelyne: Tais-toi, Tais-toi.

Hugo: Je vais le dire à ta place, tu as..

Evelyne: TAIS-TOI !!

Ah mon plus grand soulagement il se tut, mais quand je me retournai. Elrohir venait de lui tordre le cou, et c'était agenouillé devant moi. Surprise je regardais autour de moi et vit Olencia tout aussi surprise que moi. Soudain les blessures de mon ventre et de mes jambes me prirent de cours et je tombai alors de douleur sur le dos. Des petits points noirs apparurent dans mon champs de vision et pour finir un écran noir avait envahit totalement ma vue. Mes sens était comme ramollie et je me sentis portée. C'était comme si mon corps était endormi mais pas mon esprit.

La Rage Folle [pause] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant