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Point de vue de Evelyne

Après ma pause sur le banc je me suis mise en quête, par pure curiosité de trouver la célèbre bibliothèque de cette école. Et quand j’y suis entrée, ma première impression a été  l’émerveillement. Cette pièce était magnifique et je pense qu’elle restera ma préférée. De grande étagères en bois vernis magnifiquement sculptés sur plusieurs étages gardaient les traces des auteurs de tous les siècles. Sans attendre une minute de plus je me plongeait dans la lecture du premier livre qui m'était tombé sous la main. J'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'ai pas lu ou même ouvert un livre.
  Mais quelqu'un me sort malheureusement de ma lecture, et j'espère qu'il a une bonne raison. Je lève les yeux et croise ceux du jeune Alpha suprême qui s'est donné en spectacle devant tout le monde.

??? : Qui est tu ?

Ah oui, il n'est pas dans ma classe donc il ne sais pas que je suis muette. Je prends une feuille de brouillon sur un des bureaux et un stylo. Je souris intérieurement en pensant à son attitude méfiante. Il regarde tout mes faits et gestes attentivement, s'en ai presque embarrassant, j'ai bien dit presque. Je lui montre le papier et il ouvre grand la bouche.

??? : Je suis désolé

Evelyne : un Alpha qui s'excuse ? Écrivais je.

Il rigole de bon cœur et me regarde de nouveau. Il est vraiment immense, ses bras sont couverts de tatouages indescriptibles. Il a des cheveux roux, presque rouges et des yeux ambrés,  que je suis sûre d'avoir déjà vu quelque part, mais dont je n'arrive pas à me rappeler. Nous nous observons mutuellement encore quelques minutes, lorsque la sonnerie annonçant le début des cours retentit. Il se gratte nerveusement la nuque puis murmure un: "à tout à l'heure" à peine audible. Pourtant c'est quelques mots me frappent. Je lui tire le bras et l'interroge du regard. Il souffle et se gratte de nouveau les cheveux avant de dire.

??? : personne ne t'as expliqué à ce que je vois. En fait, l'après midi nous n'avons pas des cours normaux ce sont des cours d'aptitude physique.

Soudain, je comprends ou il veut en venir. Durant toutes les après midi que je passerai ici, je jouerai mon rôle de jouet ou d'expérience.

Mon regard se porte de nouveau sur lui et je remarque qu'il me regarde avec compassion. Mais il se trompe totalement, c'est eux qui vont souffrir pas moi et dans tout les cas, il ne doit pas gâché sa compassion pour moi, surtout pour moi.
Je décide de changer de sujet en écrivant mon nom sur le papier. Il regarde et souris, il ouvre la bouche mais il est déjà trop tard et nous aurons encore de nombreuses occasions pour nous parler, j'en suis certaine. Alors, je lui fait un geste de la main et cours vers ma salle de classe en priant pour que je ne sois pas la dernière. Mais quand j'entre, je lâche un lourd soupir de soulagement en voyant que la moitié de la classe n'est toujours pas arrivée. Je vais vers le fond de la salle, à ma place et regarde le banc par la fenêtre, ou je me suis assise avant de découvrir la bibliothèque.
Emprisonné dans la verdure, le banc a l'air aussi seul que moi.

Les cours suivants se sont lentement passés. Les élèves parlaient ou travaillaient et le prof piaillait dans mes oreilles. Les cours sont en tant normal, composés en fonction des niveaux de chaque personnes, mais dans tout les cas, je dois rester dans les mêmes cours que William à cause de ma fonction de garde rapprochée, donc la question ne se pose même pas. J’ai repensé durant les cours à ce que m’a déclaré le jeune Alpha dans la bibliothèque mais ça ne me fait rien. D’un côté, ça me paraît tout à fait normal. Après tout, cette école doit être tenue de former les plus grands dirigeants ou les plus puissantes créatures de ce monde, et puis, ça me permettra de me dérouiller au moins un petit peu.

Je sors du dernier cours quand je vois William et sa bande à la porte, je me poste à 10 mètre d’eux et les suis jusqu'au réfectoire. Quand nous arrivons, tout le monde arrête sa discussion et lève les yeux vers nous. Un homme se lève et vient dans ma direction. Il put la mort, certainement un vampire, comme Oscar. Son sourire est malsain et ses yeux sont malfaisants et froids, cependant ce qu’ils ne sait pas c’est que je suis la plus cruelle des deux. Sans formalité, il me pose la question que tout le monde à sur le bout de la langue depuis que j'ai fais mon premier pas dans cette école.

??? : Alors c’est toi ? Sérieusement ? Regarde toi tu ne tiendras pas un seul jour.

Ces paroles me rappellent la première fois que je suis entrée dans la salle d'entraînement des gardes de la famille Alpha. Sans faire plus attention aux paroles du vampire, je remarque que William et sa bande ont pris leur plateau et se sont assis à une table. Je souris à l’individu qui se tient devant moi, d'un sourire cruel, puis le contourne. Je fais de même que le groupe de William avant moi, mais me pose sur une autre table un peu plus loin et vide. Les discussions n’ont toujours pas repris et moi, je commence à manger tranquillement. Quand soudainement, une main blanche claque fortement sur la table, juste à côté de moi, ce qui provoque un tremblement sur l’intégralité de mon plateau. Je ne fais aucun geste, je continu tout simplement de manger, mais la voix rauque du vampire m’hurle dans les oreilles.

???: TU NE ME TOURNES JAMAIS LE DOS !!! TU M’ENTENDS ! JAMAIS ! Je pourrais te briser en mille morceaux en une fraction de seconde que tu ne t’en rendrez même pas compte.

J’ai relevé la tête de mon assiette et un sourire véritablement cruel s’installe sur mes lèvres. Mais avant que je ne puisse faire quoi que ce soit pour m'amuser un peu, quelqu’un m'interromps.

William: Jeune roi, je vous prie de bien vouloir vous contenir, après tout, ne sommes nous pas dans une école civilisée ? Si l’envie vous prend, l’après midi dans tout les cas, sa vie dépend de notre jugement.

Bizarrement le Vampire soupire puis reprends sa place, sous mon regard étonné. Je n’aurais jamais pensé qu’il écoute son ordre aussi facilement et de manière aussi immédiate.

 Enfin, les discussions futiles reprennent leur cours et tout se déroule normalement, la nourriture n’est pas très bonne, même pas bonne du tout en comparaison de ce que cuisine Ellea, mais si je souhaite retenir Eve, il me faut des forces. Un œil toujours en direction de William, je n’entends pas tout de suite les trois personnes qui s’assoient à mes côtés. Je me retourne vivement et constate qu'il s'agit de l’inconnu de la bibliothèque accompagné d’une fille et d’un autre homme.

Inconnu : salut ! Je ne me suis pas présenté tout à l’heure, je m’appelle Nathan et je suis le fils de l’alpha suprême d’Amérique du Sud, voici Scott, mon bêta et son âme sœur, Jane. Scott, Jane, je vous présente Evelyne, c'est la nouvelle.

Tous me saluent, comme si j’étais une personne normales. Scott est un grand brun, avec une peau très bronzée. Il a de grands yeux marrons qui reflète une sorte de sagesse ou de tranquillité. Jane quand à elle, a de grandes boucles blondes et des yeux d’un magnifique bleu. Sa peau est également mate mais il émane d’elle une sorte de joie continuelle, contrastant avec la sagesse posée de son âme sœur. D’ailleurs c’est elle qui prend la parole en premier.

Jane: Salut! J’ai adoré comment tu as remis en place les deux têtes dures devant l’école ce matin ! Ils le méritaient amplement ! C’était trop drôle, d’ailleurs comment as tu fait ?

En réponse je hausse les épaules. Elle m’interroge toujours du regard quand Nathan prend la parole.

Nathan: je ne vous l’ai pas dit, mais Evelyne est muette.

Jane le regarde attentivement avant de comprendre que ce qu’il avance est une réalité. Elle se retourne hâtivement vers moi, une main devant la bouche et les yeux grands ouverts.

Jane: je suis sincèrement désolée, je ne voulais pas te blesser.

Je lui fais signe que ce n'est rien et me relève afin de ranger mon plateau. Je sors du réfectoire et m’assoie sur le même banc que plutôt. Je réfléchis à la manière dont je dois me comporter cette après midi mais j'abandonne vite avec pour conclusion: "Bon, on verra quand on y sera". Et comme si le ciel avait entendu mes pensées, la sonnerie retentit.

Et c’est parti !

La Rage Folle [pause] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant