La Rage Folle [pause]

39.

Point de vue de Evelyne

Je sors moi aussi de la voiture et mets le sac à dos noir sur mes épaules. Après tout qu’est ce que ça peut me faire qu’il soit énervé ? Rien, comme pour tout le monde.

Comme un automate, je me dirige vers l'entrée de l'école où je vois William au milieu d'un groupe de plusieurs personnes, sûrement ses amis. J’ai l’impression que ça fait des années qu’ils ne se sont pas vu, on dirait qu’ils l’acclament, ils hurlent et crient le sourire aux lèvres. D’ailleurs William, rigole lui aussi, et je me surprends moi même d'observer et d'envier cet instant joyeux. On a vraiment l’impression que c’est une autre personne ici, il a l’air plus aimable, ouvert et moins prétentieux. Adossée contre un mur à 10 mètres d’eux j’attends qu'il daigne bien bouger ses fesses pour aller en cours, puisque, par son ordre, je n'ai pas le droit de le quitter.

20minutes plus tard….

Libération, ils passent enfin le grand portail et se dirige vers l’énorme établissement. Je les suis complètement ébahis devant cette magnifique demeure du style de la renaissance. J’avance vers ce château suivant toujours le groupe devant moi, sans faire attention aux nombreux regards que me lancent les élèves. J’en entends se moquer et rire, d’autres se poser des questions, puis enfin, il y a ceux qui me détestent déjà. Bientôt un couloir d’élèves se forme pour me voir, ils doivent sûrement savoir que je suis leur nouveau jouet pour leur expérience. La tête sur les épaules, je marche à travers les élèves et arrive vers le groupe qui me regarde étrangement, bien sûr, c’est sans parler du regard assassin que me lance, pour je ne sais quelles raison, William.

 Soudain un homme immense, 2m je pense, arrive vers William, à l’odeur, c’est le fils d’un Alpha suprême d’un autre continent. Il s’approche dangereusement de William avec son groupe de gros muscles derrière lui. Une fois face à face, les deux futurs alpha se fixent, ils doivent sûrement parler par la pensée. Tout le monde s'est tu et observe la scène avec attention. Quand soudain, le mec de deux mètres grogne fortement en se mettant en position de combat. Mais qu'est ce qu'il a encore pu lui dire ? Dans ma vie d'avant, je serais sûrement déjà partie pour laisser ces deux hommes prétentieux en finir avec leur dispute, mais je ne suis plus moi.

Je ne peux pas laisser une bataille de deux jeunes Alphas Suprême avoir lieu ici. Ça va les ridiculisée et déclencher une guerre avant leur prise de leur fonction n’est pas une bonne idée. Alors au lieu de simplement regarder, je m'avance doucement vers le mec de deux mètres. Tous m’observent en silence à part le grand mec qui regarde toujours William en grognant. Une fois proche de cet inconnu je mets ma main sur son avant bras parsemé de tatouages et utilise mon don pour l’apaiser. Au contacte de ma main sur son bras, il sursaute et se tourne vers moi en plongeant son regard dans le mien. Dans ses yeux jaunes, on y lit sa surprise, sa colère, son apaisement, et de nouveau de la surprise. J’enlève finalement ma main de son bras, lorsque j’entends un grognement de la part de William. Je lâche un soupir et entre sans un regard pour William, dans ma nouvelle école.

Alors que je marche vers l’escalier central, je sens quelqu’un m’attraper l’épaule pour me retourner brutalement. Je ne suis pas étonnée de trouver William.

William: Ne refais plus jamais ça !

Mais il a toujours pas compris que je ne peux pas parler ou ça se passe comment ?! Je lui montre ma gorge en lui lançant un regard noir, j’ai envie de le gifler sérieusement.

William: même si tu es muette, si tu es mon garde, ou n’importe qui, tu n’as aucun droits pour stopper une bagarre. Ça peut finir toujours très mal. Promet moi que tu ne le feras plus. Dit il en me présentant sa main.

Je suis d’abord surprise de sa proposition, j’ai presque l’impression qu’il me supplie. Mais dans tous les cas je suis à ses ordres donc je dois obligatoirement dire oui. Alors en guise de réponse je lui prends la main, en nous regardant dans les yeux. Ensuite il me lâche et me déclare que nous devrions aller en cours. C’est vrai qu’en y pensant, tout le monde a disparu des couloirs le temps est passé si vite que ça. Il avance dans un couloir, moi sur ses talons, quand nous arrivons devant une porte. À force d’avoir déménagé, une rentrée de plus dans une nouvelle école n’est pas stressant pour moi. Il toque et nous entrons. Le professeur me lance un sourire en coin en me dévisageant de haut en bas. Bon déjà le prof est un gros pervers, mais il vaut mieux pour sa vie qu'il ne tente rien. Puisque tout le monde connais William, le professeur lui montre directement sa place. Puis il se tourne vers moi.

Prof: Bonjour, j’ai été mis au courant qu’il y aurait une nouvelle ce matin alors je t’en prie présente toi.

Je lance un regard en biais à William, mais il ne fait que me fixer et ne semble pas vouloir m’aider. Je souffle fort puis prends une créée pour écrire en gros sur le tableau ardoise.

“Je suis muette, et je suis votre nouvel animal expérimental”

Message net, clair, et simple pour ceux qui ont une case en moins. Un silence de mort est tombé dans la classe alors je pose la créée et me dirige tout au fond de la classe, sur une table vide. Je sors mes affaires, m’assois  attendant le début du cours. Le professeur semble gêné, mais il ne m'embête pas plus et commence son cours de physique. Il nous donne ensuite une feuille d’exercices qu’il ramassera  la fin, une feuille pour deux ainsi qu’une sortie plus tôt a-t-il dit. Mes déménagements m’auront servi à quelque chose, avec tout les programmes que j’ai pu voir, les cours ne sont que plus faciles. Même si je le fais seule, je rend ma feuille complétée en premier, ramasse mes affaires et sors de la pièce. Une fois la porte fermée, je pose mon sac par terre et marche dans les longs couloirs pour sortir de l’école. Prendre l’air, avant de faire face à William de nouveau ne sera que bénéfique.

Point de vue de William

Je suis entrain de faire ce pétard d’exercice de physique avec mon meilleur ami, alors qu’elle est déjà sortie. Mon ami sent mon énervement mais ne dis rien pour autant. Je quitte la feuille des yeux pour laisser mon regard divaguer par la fenêtre quand soudain je vois quelque chose qui m’interpelle. Elle est là sur un banc, seule, dans sa bulle, les yeux fermés. Ses cheveux volent gracieusement au contact du vent. Juste en la regardant, on se sent apaisé.

Calmé de savoir où elle se trouve, je me reconcentre sur les exercices et, avec l'aide de Raphaël, nous les finissons rapidement. Je range mes affaires et sors de la classe.

Une fois dehors, je ne trouve personne sur le banc. L'inquiétude me gagne et je commence alors à la chercher. L'inquiétude me gagne, chaque pièce que je referme fait monter mon stress. Mais malheureusement, la cloche finit par sonner. Je sais que Raphaël se pose certaines question mais avant qu'il n'ouvre la bouche, je lui fait remarquer que nous devons aller en cours. J'espère seulement qu'il ne lui est rien arrivée. Nous entrons en silence dans la classe mais quand je relève mon regard, je la voie assise à sa place, regardant le paysage à travers la fenêtre. Elle est magnifique. Je suis vraiment pathétique à m'être inquiété comme ça, d'ailleurs je ne devrai pas sinon ils vont tous savoir. Je ne devrai pas m'inquiéter et la chercher partout. Je dois m'en éloigner pour notre bien commun, même si ça me tue intérieurement. Pour dissimuler les battements de mon cœurs qui tardent trop à se calmer, je redeviens le jeune Alpha froid et sans cœur.