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    J'immerge doucement de mon sommeil et ouvre les yeux. La pièce est plongée dans l’obscurité la plus totale. Je garde mon calme et me concentre sur mon odorat. À mon plus grand mécontentement, je ne me trouve pas auprès d’Olencia, mais j’ai le pressentiment qu’elle va bien. Voulant être sûre de ma théorie, j’essaye de me mettre en position assise mais une douleur lancinante me parcoure le dos me laissant échapper un gémissement. J’entends alors des pas qui viennent précipitamment dans ma direction. Je n'attends pas plus longtemps et sors mes jambes de la couette en serrant les dents, pourquoi j’ai autant de courbatures ?! J’ai peut être une chance de m’enfuir par la fenêtre de la chambre. Mais quand je prends appuie sur mes pieds pour me mettre debout, je m’écroule dans un fracas assourdissant, ridicule. Mes jambes ne me tiennent plus. Si j'avais vu la scène de ma chute, j'aurai au moins souri, mais pas là. Je dois avoir une de ces bosse, en même temps vu la façon dont ma tête a rencontré le sol c'est normal. J’entends la porte s’ouvrir derrière moi mais je n’ai pas la force ni le moral pour bouger. La personne s’approche de moi et une odeur vient me chatouiller les narines. Une odeur puissante mais apaisante des sapins de la forêt. Cette personne  me soulève et me remet dans mon lit, toujours de façon à ce que je ne la vois pas. Soudain, j’entends une voix grave et rauque.

??? :  dors, demain est une longue journée.

J’attends qu’il sorte et m’endors sur la pensée qu’il vaudrait mieux dormir avant de recevoir les foudres de l’Alpha.

*Point de vue de Conrad*

Je ne mange plus, ne dors plus et la meute est dans un mauvais état. Ray est parti et, à cause de ça, la meute m’en veut encore plus. Aujourd’hui, ma chambre et vide. Étonnant. J’avoue que, depuis que je suis revenu, ma chambre est souvent remplie de filles ou d’alcool. Je n’arrive plus à me transformer et mon loup ne me parle plus. Je ne compte plus le nombre de fois où il a essayé de m’arrêter, tant, dans mon désordre mental que dans mes activités illégales. Déprimé, je sors de cette chambre pour la première fois depuis un mois. Quand je traverse mon village, ma meute me lance des regards de pitié, ils sont tous au courant que j’ai lâchement abandonné Evelyne. À cette pensée, pris de fureur, je m'élance dans la forêt, en courant, vers la maison de cette dernière. Je rentre, dans la maison abandonnée, qui contient tant de souvenirs pour moi et me perds dans mes pensées en dérivant sur un de mes souvenirs.

    Je viens d’avoir 16 ans, on avait fait une super fête la veille avec mes parents et mes amis. Ça restera un des meilleurs souvenirs de ma vie. Le lendemain, ma mère vint me réveiller comme d’habitude en m’embrassant sur le front et en ouvrant les volets. On a  toujours été très lié moi et mes parents, jamais une dispute, jamais un malentendu. Tous les trois, nous nous aimions et c'était le principal. J’étais descendu dans la cuisine où mon père était assis avec son éternel journal, son café à la main et les cheveux encore ébouriffés. Il me fit signe de la main pour que je m’assoie. Ma mère nous rejoignit quelques temps plus tard et s’assit sur les genoux de mon père. C’était beau à voir, leur amour semblait passionné et indestructible. Je souris en pensant que moi aussi, j’aimerai avoir une relation comme la leur avec mon âme-soeur.
Ma mère avait commencé a me parler avec une douceur qu’elle seule connaissait. Elle m’avait alors expliqué sa situation, en avouant sa fertilité. Avec cette même douceur, elle m’expliqua que sa meilleure amie allait avoir des jumeaux il y a 16 ans de cela, avec son âme-soeur, un démon qui avait soudainement disparu. Malheureusement pour son amie, l’accouchement ne s’est pas bien et celle ci en a succombé. Cependant, dans son testament, son amie, donc ma vraie mère avait écrit qu’elle me léguerai à ses plus chers amis qui étaient devenus ma famille. Ma véritable mère avait complété son testament en écrivant que ses enfants seraient plus faciles à cacher s’ils étaient séparés donc elle avait laissé ma jumelle dans une autre famille.

  Je n’étais pas énervé, mais choqué, pendant plusieurs minutes je n’avais pas parlé , essayant d’assimiler les informations. Mais étais je un demi démon ?

Répondant à ma question muette ma mère adoptive m’avait expliqué que le gène de démon était récessif donc j’avais seulement 1% de chance ou mal chance d’en être un, ce qui n’était pas mon cas, après vérification avec des test de naissance. De plus, il n’existait aucun hybride avec du sang démon et du sang loup. J’étais rassuré et depuis je m’étais mis en quête de chercher mon âme-soeur ainsi que ma sœur jumelle.
   Mais ça c’était avant, avant que mes parents adoptifs ne meurs à cause d’une pauvre fille. En effet, dans la même année, une démone avait échappée à l’alpha suprême. Et de cette affront, il avait fouillé toute les meutes de fond en comble en faisant des tests. Alors que j’étais parti chasser avec la meute de mes parents adoptif, l’alpha était venu les voir, mais ils avaient refusé de peur que mon gène soit découvert par les tests. Et en me protégeant, ils y avait laissé la vie, tout en me laissant la meute.

Je sortis de se souvenir, les larmes aux yeux, et j’entrai dans la chambre d'Evelyne envahie de nouveau dans le lierre. Je m’assis sur le lit poussiéreux et laissai mes larmes courir à vitesse folle sur mes joues en m'allongeant sur le lit.

Je suis seul et tout ça est de ma faute.
Si ma mère n'était pas morte, peut être aurais je vécu différemment. Si je n'étais pas parti à la chasse peut être que la meute et moi aurions réussi à sauver mes parents adoptifs. Si je n'avais pas lâchement abandonné Evelyne, peut être serait elle à mes côtés à présent. Et si j'avais écouté mon ami, je ne serai plus seul. Pourquoi as t-il fallut, que je gâche tout ?

La Rage Folle [pause] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant