La Rage Folle [pause]

38.

Toujours point de vue de Conrad

Ray: Oh merde.

Conrad: Écoute, je dois aller la retrouver, tout en protégeant la meute d'éventuelles guerres de territoire pendant mon absence, je ne souhaite pas les décevoir une nouvelle fois. Il va falloir que tu m'aides.

Ray: tu sais que tu pourras toujours compter sur moi. Je suis même rassuré que mon petit voyage n'est pas servi à rien.

Conrad : pourquoi ?

Ray: Et bien,... Pendant que tu pétais des câbles ici,... Enfin..

Conrad : Ray ne joue pas à ce jeu avec moi.

Ray: C'est bon ! C'est bon on ne peut pas rigoler ? Je disais, je me suis rendu chez Darius, Albane et Oscar dans la forêt des êtres qui vivent la nuit.

Conrad: Mais c'est impossible

Ray : laisse moi continuer, donc je me suis rendu chez eux et je leur ai demandé d'unir nos forces pour retrouver Evelyne. C'est le vrai chantier là bas. Ils ne m'ont pas dévoilé les raisons pour lesquelles ils la recherchent mais je sais seulement qu'ils la veulent en vie.

Conrad : Alors il faut que nous nous y rendions de nouveau.

Ray: Euh, tu es sûre que tu vas pas te faire defoncer par Oscar ? Sans parler d'Albane qui semble clairement être à deux doigts de te tuer à chaque instant.

Conrad: il va bien falloir qu'ils m'écoutent. Mais je suis sûre d'une chose, c'est que Darius lui, m'écoutera.

Ray: Alors, qu'est ce qu'on attend ? Quand est ce qu'on décampe ?

Point de vue de Evelyne

J'ouvre difficilement les yeux, en sentant quelqu'un me secouer. Je n'ai jamais aussi bien dormi, un sommeil profond, sans cauchemars, sans vie. En ouvrant mes yeux j'ai comme un voile noir devant ceux ci, mais celui ci s'estompe rapidement, ce qui me laisse reconnaître olencia inquiète. Lorsque je mets ma main sur son avant bras, elle se calme et soupir de soulagement. Elle m'aide à m'asseoir et me demande d'une petite voix si j'ai mal quelque part, je lève un bras et une jambe en réprimant une grimace à la douleur. Mes membres pèsent une tonne, mais je ne vais pas l'inquiéter avec ça alors je lui fais signe que je me sens bien. Elle me regarde, pas convaincue, puis me dit d'aller à la douche. Je force sur mes bras en serrant les dents et me mets debout. Mais forcément, au deuxième pas, je m'écroule, recroquevillée, les mains serrées autour de mes genoux. Olencia accoure vers moi en criant et s'agenouille à mes côtés. À cause des cris, une autre personne ouvre la porte. Olencia essaye de me calmer en me caressant les cheveux, mais mes muscles sont tellement tétanisés et tremblants que je n'arrive pas à faire le moindre geste. Durant cette crise les souvenirs de ma torture ressurgissent. J'espère que les deux hommes n'ont rien, mais pour l'instant la culpabilité n'est pas ma priorité. Mais mince quoi ! Je peux plus bouger, mon corps n'a pas du supporter la trop grosse dose de magie. Pendant ce temps, une femme se met devant moi. Je reconnais malgré ma vue floue et grâce à la touffe de cheveux dorés qui me fait face, Ellea. Elle me répète tout en posant sa main sur mon épaule de souffler et d'inspirer. Mais rien ne fonctionne, des gouttes de sueur commencent à rouler sur mon front et mon cœur bas de plus en plus vite à cause des violents tremblements qui m'assaillent. Voyant que mon état en pire, Ellea ordonne:

Ellea : Va faire couler un bain ! MAINTENANT!

Je vois Olencia courir vers la salle de bain puis je me sens soulevée. Une main sous mes genoux et une posée derrière mon dos, Ellea me porte délicatement quand je l'entends murmurer.

Ellea : Tu es trop légère.

Le front brûlant de fièvre, elle avance doucement vers la salle de bain, comme si elle transportait un objet très fragile. Dans la salle de bain, j'ai la tête qui tourne affreusement au point de ne plus voir ou comprendre les personnes qui m'entourent. Je sens partir la couche de vêtement qui couvrait ma peau un peu plutôt , pour explorer la surface douce et fraîche de l'eau. Une fois toute entière dans l'eau tiède, je sens les battements de mon corps revenir à la normal et ma température redescendre. Aussi, je lâche un soupir de décontraction et plonge ma tête dans l'eau pour oublier la douleur de ma crise. D'ailleurs ça ne m'était jamais arrivée ce genre de crise. J'arrête de penser, pour me vider l'esprit et profiter de ces quelques minutes de calme.
Je ne sais pas depuis combien de temps je suis restée la tête sous l'eau, mais je me sens apaisée comme si toute ma vie s'était effacée, plus de loup, démon ou autres. Je suis seule et vide.
Quand je décide de remonter à la surface, je remarque que Ellea et Olencia sont là, le visage grave. Je voudrais les remercier de ce qu'elles ont fait mais comme depuis un certain temps, rien ne semble vouloir traverser mes lèvres, alors, pour attirer leur attention, je joue avec ma main dans l'eau. Sincèrement, on dirait une vraie enfant. Elles relèvent finalement leur tête vers moi et je leur mime un "merci" muet. Elles hochent la tête en signe de réponse et m'aide à sortir de l'eau. Par la suite, Ellea part chercher à manger alors que Olencia m'aide à tenir debout le temps que je m'habille. J'ose alors rencontrer mon reflet dans le miroir et j'en ai presque un haut le cœur. Mes yeux bleus n'ont plus d'éclat et se rapprochent maintenant du gris. On peut voir de gros cernes de la même couleur que mes yeux, mes cheveux sont presque noirs et ma maigreur est écœurante, j'ai la peau complètement sur les os. Aujourd'hui, je vois réellement le monstre que je suis devenue, tant moralement que physiquement. Mais un détail attire mon attention. Je me tourne face au miroir, et découvre un étrange tatouage sur ma hanche. J'interroge du regard Olencia et celle ci me répond par un hochement d'épaules avec des gros yeux, tout aussi surprise que moi. C'est un sablier, des fleurs naissant à ses extrémités et le plus étrange, une tête de mort à l'intérieur de ce sablier. Bon là j'ai réellement la flemme de réfléchir encore à un phénomène étrange, comme si je n'avais que ça en tête. Je décide de faire comme s'il n'y était pas et finis de m'habiller. Je porte maintenant un uniforme de l'école pour les personnes les plus puissantes du monde. Je vais devoir faire punching-ball et garde du corps. C'est pour cette raison qu'on m'a réveillée. L'uniforme est composé d'une jupe courte bleu, une chemise blanche, une veste blanche avec des boutons de manchette argentés, des chaussette blanches hautes et enfin de grosses chaussures noirs en cuire qui me font légèrement pensé aux chaussure que l'on m'avais prêtée pour le premier entraînement, contraste étonnant par rapport à l'élégance des vêtements.
Après qu'Olencia se soit occupée de mes cheveux nous sortons pour aller dans la chambre où se trouve déjà Ellea. Nous nous asseyons sur le lit et commençons à manger. Ellea et Olencia discutent de tout et de rien alors que je chercher mon petit félin. Mais malheureusement pour moi, je ne le trouve nul part. Après manger nous descendons toutes les trois dans le grand hall. Tout le monde est déjà présent, William vient dans ma direction avec un uniforme assorti au mien et me donne un sac à dos en cuire noir avec des cours à l'intérieur. Il donne de rapides ordres pour la journée et se tourne vers moi pour me faire signe de le suivre. Après être passé devant plusieurs gardes dont les deux gardes qui ont assisté à la prise de contrôle de Eve, nous sortons enfin de ma prison. L'air fais voler mes cheveux et je ferme les yeux pour me concentrer sur la sensation unique que le vent me procure lorsque qu'il caresse doucement mon visage. Mais malheureusement, il faut revenir à la réalité alors je me dirige doucement vers la voiture noire et entre à mon plus beau malheur. William et le chauffeur reste silencieux tout au long de la route, ce qui personnellement ne me dérange pas et dure pendant 1heure. Et oui le trajet est long car cette école est bien cachée pour mettre en sécurité les futures dirigeants du monde, c'est d'ailleurs pour cette raison que c'est un internat. La voiture s'arrête enfin et je commence à ouvrir la porte mais William, m'attrape le poignet, me procurant une étrange sensation.

William: Ne me quitte pas d'une semelle.

Puis il me lâche et sors de la voiture en claquant brutalement la porte.