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Vers 4 heure du matin, je décide de me lever. Je m'habille avec les vêtements que l'on m'a donné la veille et remarque que j'ai oublié mes chaussures dans ma salle d'entraînement. Je lâche un soupir d'exaspération et sors de ma chambre en direction de la salle d'entraînement. Je marche sans le moindre bruit et sans le moindre sentiment dans les longs couloirs de cette forteresse. J'arrive enfin devant la grande porte métallique mais à ma grande surprise, celle ci est entrouverte et on peut entendre du bruit à l'intérieur. Bizarrement ça ne sent pas le loup. Je pousse doucement la porte et vois William de dos à l'espace de musculation. Il s'arrête et je décide d'aller chercher mes chaussures près de l'arène. Je les prends mais cependant, lorsque je me retourne je le trouve, face à moi, torse nu, dégoulinant de transpiration. Sa respiration est encore saccadée par les exercices qu'il faisait plutôt. Je dois avouer qu'il est plutôt bien bâti, mais je ne dois pas penser à ça. C'est un traître, il faut que je protège olencia de lui et moi je suis seulement un monstre. Lui, il me regarde intensément comme s'il voulait lire en moi, puis me dit.

William: que fais tu ici ?

Je le fusille du regard car il joue encore à celui qui n'a toujours pas compris que je ne peux plus parler.

William: c'est bon calme toi.

Sérieusement il veut que je reste calme alors qu'il joue avec la vie de sa sœur !

William: écoute, si Olencia est menacée aujourd'hui, c'est à cause de toi. Si tu ne l'avais pas laisser t'approcher, elle ne tiendrai pas à toi au point de laisser sa vie pour la tienne. Tu n'es qu'un monstre.

Tout ce qu'il vient de dire j'en ai déjà conscience mais ce qu'il ne sait pas, c'est que j' ai déjà fait par de mes doutes à Olencia et que, malgré ce que je suis et ce que je fais, ai fait, ou ferais, elle me suivra dans ma misère. Je sais qu'Olencia est une personne merveilleuse et que je ne la mérite pas comme amie, mais lui, pourquoi veut il à ce point me détruire ? Je ne le laisserai pas faire, en tout cas, pas tant que Olencia n'est pas en sécurité. Il ne pourra pas me touché psychologiquement si c'est ce qu'il cherche car il fait parti malheureusement des nombreuses personnes pour qui je n'ouvrirai jamais mes sentiments, pour lui je serai un corps sans cœur, incapable de ressentir la moindre émotion. Et alors que je mets mon masque de sans cœur, je lui souris. Et oui ce mec n'a pas encore compris que quoi qu'il fasse je m'en fou. Je vois sa mâchoire se contracter et ses points se serrer. Toujours en souriant je me mets en position de combat, il ne refuse pas et fait de même. Et on ne bouge plus, le temps semble s'être arrêter, les yeux dans les yeux, je ne vois plus rien à part lui. Soudain on me soulève par derrière avec une main sur ma bouche. Je donne par réflexe un coup de pieds dans les bijoux de famille de cet inconnu, et me defai de son emprise. Un juron s'échappe de sa bouche alors que je le regarde attentivement. Il est blond, les yeux en amandes et le sourire facile, il semble aussi grand que William. Je pense que c'est un soldat loup. Après quelques minutes il se relève doucement et rigole de la scène. Alors que je me recule de quelques pas, j'entends dans mon dos William rire.

William: ça va ? elle t'a pas fait trop mal la tigresse ?

??? : je ne m'attendais pas à moins vu le combat d'hier.

Il fait parti de mon groupe d'entraînement ? En même temps, les seuls mots que j'ai échangé sont ceux avec le père de famille que j'ai blessé.
L'homme qui m'a surprise se tourne vers moi et dit.

??? : qu' est ce que tu as fait à Mark à la fin du combat ? C'est un don de démon ?

Je recule sous la stupéfaction, attendez il est au courant pour une partie de me nature. J'hésite un moment puis hoche de la tête. Soudain je suis prise de gros tremblements et ma température monte. Je recule sous les regards inquiets des deux personnages et sors en courant de la pièce. Des tulipes bleus, il m'en faut pour atténuer la crise. Eve a du se sentir piégée lorsqu'il m'a déclaré qu'il connaissait une partie de la vérité. Il faut que je m'éloigne pour ne pas faire de mal à ces deux là. Je cours dans tous les couloirs et descends des escaliers à l'aveugle. Quand les tremblements sont trop grands, ma respiration se coupe, c'est vraiment pas bon. Je cours en apnée, quand je vois une fenêtre. Je ne réfléchis pas deux fois et saute pour la traverser. Je sens le verre qui me coupe la peau alors que j'aissaye de me protéger grâce à mes bras. Finalement la chute est assez brutale, à cause des tremblements j'ai l'impression que mon corps ne me reponds qu'à moitié. Je n'entends heureusement pas encore l'alarme. Il faut que je trouve un cheval et que je trouve une forêt au plus vite. Je regarde autour de moi et vois au loin, un bâtiment qui ressemble à une écurie. Malheureusement pour moi, je dois traverser une énorme cour où il n'y a pas un chat. Si je cours, les gardes qui font la ronde vont sûrement me voir et sonner l'alarme. Mais la nuit est à mon avantage et les tremblements de plus en plus forts me forcent à courir vers ce bâtiment. Au fil de ma course, mes mouvements deviennent difficiles et ma respiration est de plus en plus coupée. Quand j'arrive devant, je ne perds pas une seconde pour entrer à l'intérieur. Je m'appuie contre un mur pour reprendre un peu de souffle et me dirige vers le premier cheval qui m'a l'air en forme. J'attrape une bride au hasard et monte sur son dos. Je n'ai pas de selle, mais je n'ai pas le temps de remuer ciel et terre pour en chercher une. Je sors de l'écurie, pour me diriger vers le pont quand soudain, j'entends l'alarme de la forteresse. Sans plus attendre, je m'élance au galop sur le pont, fait de vielles pierres, qui me sépare définitivement de cette prison. Mon souffle est toujours court et mes membres s'engourdissent un à un. J'ai l'impression que le bruit des sabots qui claquent sur le sol m'arrachent les tympans. Après le grand pont, je galope à toute allure dans le village. Quelques maisons s'illuminent après mon passages alors que j'accélère encore le rythme en sentant mes yeux se fermer. Enfin, je sors du village et découvre une immense forêt de sapins. Sans hésitation, je m'y enfonce mais les arbres ralentissent considérablement ma vitesse. Le cheval finit par marcher pour éviter tous les troncs et les branchages, me laissant le temps d'étudier le sol à la recherche d'une tulipe bleue.

J'ai l'impression que ça fait une éternité que je marche sur le dos de ce cheval, complétement trempée des pieds à la tête. Car oui, depuis un moment il s'est mis à pleuvoir des cordes. Mais ma recherche n'est pas vaine car d'un seul coup je trouve un petit îlot de tulipes bleues, abritées sous les branches d'un sapin. Je me laisse alors glissée et m'avance difficilement vers ces fleurs. Lorsqu'enfin je les atteins, j'avale les pétales sans hésitation. Je mange toute une fleur et m'allonge contre un tronc. Je le cheval me regarde bizarrement alors je me lève, le caresse et l'attache à un tronc. Je me rassoie contre le tronc et attends que les pétales fassent effet avant de reprendre la route. Peut être une, deux ou trois heure se sont écoulées depuis que je suis assise, le regards dans le vide. Mes tremblements ont cessés et ma respiration est de nouveau calme et fluide. Mes pensées divaguent vers le pourquoi du comment je suis dans cette forteresse. Ils ne sont toujours pas véritablement au courant que c'est moi qu'ils cherchent depuis deux ans. Dans leur yeux, on voit qu'ils essayent de se convaincre que c'est moi mais ils n'ont aucune preuve sur ma nature et c'est pour ça, je pense, qu'ils ne m'ont pas encore tuer. Je me relève d'un bond quand je pense à Olencia, ils doivent sûrement la torturer par ma faute à l'heure qu'il est. Je suis vraiment égoïste ! C'est pas possible, comment j'ai pu ne pas penser aux conséquences ! Je prends le reste des tulipes, les rentrent dans ma veste et saute sur le cheval. Je fais le chemin inverse et sort de la forêt. Une fois en dehors, je pousse le cheval à une vitesse hallucinante dans le village. Le soleil est déjà bien levé, il doit être au environ de 11 heures. À cause de la foule je manque de percuter plus d'une fois des loups de cette meute, mais je ne peux pas m'arrêter, pas maintenant. Je passe sur le pont toujours à fond et quand j'arrive dans la place, je m'arrête net. Je descends du cheval et me tiens à ces côtés. Devant moi est postée une rangée de gardes qui devait sûrement partir à ma recherche. Les loups sont tous ahuris de par mon apparition. Je reconnais parmi eux mon commandant, qui s'avance d'un pas lourd vers moi.

Commandant: heureux que tu fasses part de ta présence parmi nous. Dit il d'un ton sec.

Il se tourne vers la forteresse et je le suis de près jusque dans ma propre prison. Les loups que nous croisons lancent des "ah !" quand ils me voient à croire qu'ils ont peur de moi et d'un côté ils ont raison. Si je m'en souviens bien, nous avançons vers la salle du trône. Le commandant ne demande même pas la permission et ouvre grand le porte avant de se mettre sur le côté. L'alpha me fait signe d'avancer et je me place à quelques mètres en face de lui et de son fils qui a l'air dans la confusion totale.

Alpha: pourquoi es tu partie À QUATRE HEURE DU MATIN !??

A croire qu'il est plus énervée que ça se soit passée à 4 heure du matin, que j'ai fuie sans rien dire.
Une servante m'amène de quoi écrire et j'écris simplement:
- crise de démon. Mentis-je.

Il regarde son fils et me fixe de nouveau.

Alpha: tu te fiche vraiment de moi, n'est ce pas ?

Je ne bouge pas et attends.

Alpha: faites la entrez !

Et j'aperçois par une petite porte, deux gardes qui traîne une jeune fille. Il se place face à moi et relève son menton. Lorsque je vois que c'est Olencia, je m'effondre à genoux et laisse des larmes coulées sur mes joues. Je la prends dans mes bras doucement pour ne pas lui faire mal et elle se blottit contre moi. J'entends sa petite voix me dire.

Olencia: ce n'est pas grave grande sœur, ne pleure pas.

J'écoute son ordre et l'écarte de moi pour voir ses blessures. Du sang coule sur ton visage. Elle a un œil au beurre noir, sa lèvre est coupée et gonflée, complétée par d'affreuses coupures sur ses joues. Je mets doucement mes mains sur ses joues et souffle un bon coup avant d'utiliser mon don et de fermer mes yeux. Je sens sa peau se reconstituer sous mes mains et à la fin je la vois qui me sourit. Je lui rends son sourire avant de me lever et de me mettre devant elle. Ma tristesse a maintenant laisser place à de la colère. J'attrape les deux gardes et leur arrache la tête. Ils n'ont pas pu faire un mouvement qu'ils sont déjà morts. Je me tourne maintenant vers l'alpha et le fusille du regard. Alors que je m'apprête à lui donner la mort une main frêle s'accroche à ma veste.

Olencia: ne lui fais plaisir en devenant un monstre, arrête s'il te plaît, c'est un piège.

Je me calme soudainement et me tourne vers elle. Je fixe l'Alpha puis j'écris sur l'ardoise sans le montrer à olencia.
- Puis-je la déposer dans mes appartements avant d'avoir ma punition ?

Alpha: qui me dit que tu ne tenteras pas de fuir ?

- Promesse.




La Rage Folle [pause] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant