Suprématie

21. Trois Mages ✔

-Bon, maintenant nous pouvons commencer. annonçai-je

Comme personne ne semblait avoir d'autres plans, nous sommes tous  rentrés au château. Tous à l'exception de quatre personnes. Anna, qui a accompagné Mélissa pour récupérer ses affaires, Bryan et Kyran aussi qui sont allés prendre les leurs. Résultat, il ne reste plus que Jessica, Carlos, Christian, Viviane et moi.
J'ai eu beaucoup de mal à les convaincre de ranger et dépoussiérer les chambres des invités, mais par la fin j'y suis arrivée. Par mes moyens.

-Il y a trois chambres. leur expliquai-je. Les autres sont déjà prises en charge par des domestiques. Nous ferons donc des équipes de trois membres. Mais comme nous ne sommes pas au complet, ce sera pour le moment des équipes de deux.

-Christian, on se met ensemble ? lui propose aussitôt Viviane

-Si tu veux.

Jessica intervient aussitôt :

-Non, JE me met avec...

-C'est déjà décidé. la coupe Viviane

La blonde ne réplique rien. Et j'avoue que ça m'étonne. Elle lui a cloué le bec, et c'est du jamais vu. Ma chère cousine, je crois que tu as trouvé plus forte que toi dans le domaine.

-Alors Jessica se mettra avec Carlos. conclus-je. En attendant, j'y vais seule.

-Je me demande comment elle a réussi à m'embarquer dans tout ça... soupire Carlos

-Disons que j'ai mes méthodes. sourai-je sournoisement. Maintenant, au boulot !

Comme prévu, je vais seule dans une chambre, Carlos et Jessica dans l'autre, et dans la dernière Christian et Viviane. Je crois connaître quelqu'un à qui ça ne va pas plaire du tout...
Mais bon, elle se joindra à eux. En y pensant, je trouve qu'elles tardent vraiment et je commence à m'inquiéter. Et pas qu'elles seulement, mais aussi Bryan et Kyran. Je m'approche de la fenêtre pour voir si au moins l'un d'entre eux est arrivé, mais non, personne.

Où peux-tu bien être, Kyran ? Normalement il devrait déjà être de retour...
Je ne sais pas, mais c'est comme s'il me manquais, comme si j'avais toujours besoin de sa présence auprès moi, comme si... Comme s'il était indispensable pour moi. Je suis vraiment confuse. Quand il n'est pas là, j'éprouve le besoin irrépressible d'être avec lui, de sentir sa présence... Mais quand il est là, il m'arrive parfois de perdre tous mes moyens ou de jouer à l'entêtée, celle qui n'est pas intéressée et je vois que ça nous fait du mal à tous les deux. Mais... je n'y peux juste rien. Je me sens juste comme obligée de dresser cette barrière entre nous. Comme pour me protéger.

Je connais Kyran depuis maintenant plus de dix ans. Et pour cause, je le connais très bien. Il a toujours été du genre à plaire aux filles, ce qui est tout à fait compréhensible. Je me suis même prise plusieurs fois les foudres d'un nombre incalculable de filles qu'il avait rejeté. Elles avaient toujours cru que c'était par ma faute, se méprenant sur la nature de notre relation. Bien sûr, Kyran n'avait jamais prit la peine de régler ces malentendus. Il prenait même un malin plaisir à me voir rager chaque fois, après qu'une des ses fan girl soit venue me "parler". Moi je peux le dire, c'était plus des menaces des discussions sensées. Et ça ne faisait que fuser.

Kyran plaît beaucoup, et il le sait. Cela a tendance à gonfler son ego et sa prétention plus qu'ils ne le sont déjà. Mais dire que ce côté arrogant ne le rendait pas plus attirant serait mentir. Depuis je nous nous sommes rencontrés il y a dix ans, le jour de mon treizième anniversaire, notre relation à beaucoup évolué. Je me souviens qu'au début nous nous supportions à peine. On se sentait obligés de se côtoyer à cause de nos pères mais ne rations chacun aucune occasion, moi pour l'insulter et lui pour m'humilier. Depuis, les choses ont vraiment changé. Beaucoup trop changé. Qui l'aurait cru. Maintenant, il m'est comme indispensable. Je veux et j'aime profiter de sa présence. Et quelque part, cette sorte de dépendance m'effraie vraiment. Au plus haut point. Le fait que j'aime tant sa présence. Quand il me console, ou me fait rire.... Ou quand il me prend dans ses bras. C'est vrai que je ne suis pas très sûre de ce que je ressens pour lui, mais je suis certaine d'une chose : je ne sais pas ce que je ferai sans lui. Un sourire vient me fendre les lèvres.