4) Tu es...

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Quelle fille rayonnante tu sembles ! Quelle fille envieuse tu fais ! Quelle fille comblée tu es ! Il suffit d'une simple phrase pour voir ton sourire. Un sourire qui s'étire sur tes lèvres, qui montre une fille touchante, mignonne, qui te donne une allure joyeuse. Par peur de paraître ennuyée, blasée, triste, tu affiches un joli rictus. Un rictus qui cache tes sombres pensées, qui dissimule tes pleurs d'hier et tes peurs, et qui te ronge de l'intérieur.

Alors tu portes le masque, attendant patiemment le soir. Tu souhaites seulement retrouver ta chambre, ton lit, pour pouvoir récupérer tes véritables émotions. Tu pourras ainsi te laisser aller, être "toi-même". Tu pourras laisser couler les larmes que tu retenais tout au long de la journée. Tu pourras retrouver tes démons, tes peurs, tes réflexions... En vérité, tu ressens un tas d'émotions, ne sachant plus y faire le tri... Et différentes facettes s'opposent à toi. Des facettes qui te poussent à être d'humeur changeante, qui te brise, que tu subis en silence.

Tes lèvres sont bleutées par le froid d'hiver. Tu te crispes légèrement. La faible température est également présente en toi, mais pour une autre raison que la météo. Ton coeur est recouvert par la glace. Tu parais froide et irrespectueuse, mais en réalité tu es plus aimable que certain ne le pense. Tu ne te sens pas comme les autres ce qui te rend souvent irascible. Tu te défends à travers ta gelée et ta glace. Tu vis dans cette peur d'être regardée, jugée, critiquée. Peu arrive à briser le verglas qui recouvre ton organe vital. Tu détiens comme une carapace dure à casser pour pouvoir voir ce que ton corps détient en réalité...

Ne joue pas avec le feu tu pourrais te brûler. Il est rusé et joueur. Il ne choisit pas ses adversaires par hasard, mais toujours des personnes fortes et tenaces, qui ne tombent pas dès la première semaine, voir le premier jour. Il encercle ses proies et ne leur laisse quasiment pas d'issue. À eux de se débrouiller pour trouver la solution de l'évasion. Affronter ou s'enfuir ? Personne n'arrive à aller jusqu'au bout. Tu préfères tout abandonner avant de sombrer dans ses flammes sournoises et vivaces. Tu es une de ses victimes certes, mais tu lui ressembles tellement.

L'éclair tombe après le tonnerre. Il cache son jeu et agit au moment où on s'y attend le moindre. Il est dur à cerner. Il est à la fois lumineux et sombre, détenant de nombreuses facettes. Il montre seulement sa clarté à ceux qui ont trouvé l'interrupteur qui est logé au fin fond de son cœur. Il se montre lorsqu'on réveille son énervement, quand la pluie remplace le beau temps en un fragment de secondes. Et lors de son passage, il détruit tout ce qu'il croise, tout ce qui se mettra sur son chemin. Il observe les autres de haut, du moins ce qu'il ne connait pas... Tu es ainsi quelques fois.

Enfin comme l'eau tu parais douce, mais regorge de danger. Tu paraîs gentille, mais il ne vaut mieux pas s'en prendre à toi. Tu sembles calme et agréable, tu ne te plains jamais. Mais beaucoup plus périlleuse qu'on ne le pense, tu regorges de secrets à travers cette Atlantide idyllique. Plonger dans ces eaux profondes et les visiter semblent le paradis. Mais tu es en fait plus difficile à cerner, engouffrant les autres à travers tes filets,te montrant calme et posée. Ils tombent dans le panneau, sans se douter que tu te refermes sur eux, les amenant au fond de cet océan. Y sortir se montrera compliqué.

Tu es dangereuse, comme une bombe enclenchée, prête à exploser, prête à tout détruire sur ton passage. Le temps passe, et le fil se consume pris par la flamme qui le brûle. Il ne sera plus que poussière. Et lorsque le boum retentira, le masque tombera. Il dévoilera un visage sombre, un visage vide, un visage triste. Il montrera une personne qui ne donnera pas envie. On s'éloignera de toi, te laissant dans tes problèmes. Les gens n'aiment pas se mêler des soucis des autres. Ils sont égoïstes et se moquent de ce que tu penses réellement.

Personne ne s'y attend, c'est une attaque bien menée. L'être humain ne cherche pas à voir plus loin que le bout de son nez. A quoi bon tenter de voir à travers tes yeux ? A quoi bon essayer de te comprendre ? A quoi bon vouloir t'aider ? Tu es une cause perdue, puis tant que cela ne lui touche pas tout va pour le mieux. Et c'est bien trop compliqué, tu es bien trop compliquée. Pauvre fille que tu es ! Tu n'es qu'une pure comédienne, metteur en scène de ton propre rôle.

Ou alors un jour, tu t'éteindras... Tu connaîtras ta perte... Tu ne peux pas vivre comme cela... Tu ne dois pas... Je sais que tu ne t'aimes pas, que tu ne veux pas être comme cela. Mais d'autres t'aimeront à ta place, compenseront ce manque. Même s'ils ne le montrent pas, ils seront toujours là pour toi. Accroche-toi à ce dernier fil. Tu le tiens entre tes mains. L'espoir est là, tout prêt de toi. On m'a aidé tu sais, je ne vois pas pourquoi personne ne t'aimerait assez pour t'épauler. J'ai ressenti tout cela aussi, j'ai subis jusqu'à ne plus en vouloir, jusqu'à désirer voir un monde paradisiaque, accessible. L'aller était possible, mais le retour lui, n'était pas imaginable. Mais je suis là, grâce à eux. Alors tiens-bon. Moi je serais là pour toi....



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