20) Cela prendra du temps.

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"Je me suis longtemps demandé ce qu'il avait après la mort. S'il n'y avait rien. Si la réincarnation était possible. Ou s'il y avait cette possibilité d'aller au paradis. Ou même aux Enfers. En parlant d'enfers, seraient-ils pire que ce monde ? Seraient-ils encore plus effroyables, encore plus inhabitables.

J'ai toujours été dans cette insouciance enfantine. Naïf, je l'ai toujours été. Je ne souhaitais pas mourir, j'aimais bien trop la vie pour cela. J'étais... heureux. Mais le suis-je encore ? Je me pose souvent cette question, sans trop trouver la réponse.

Il y a des jours où j'apprécie la vie, où chaque partie de ce monde m'émerveille, comme emprisonné dans cette naïveté infinie. Je ne vois que le bien, je profite de l'instant présent. Je vis tout simplement.

Mais ce grain de bonheur n'est pas éternel. Il est éphémère, passager. Il vient, puis s'en va, et revient pour finalement repartir... Vois-tu, c'est un cercle vicieux, malheureusement interminable en cette vie.

Les nuages noirs recouvrent mon paradis, celui que j'avais forgé en quelques jours. L'orage détruit tout sur son passage, il écrase ce que j'ai construit, me ramène à zéro.

Étrangement ils apparaissent bien plus souvent ces temps-ci. Ils tentent de s'attaquer à ce dont je tiens le plus, m'enfonçant plus qu'il ne le faut. Ils font de ma vie un enfer.

Dis-moi y a-t-il une chance ? Pourrais-je un jour passer outre tout cela ? Je ne cesse de faire des efforts, de m'adapter, de prendre sur moi. Alors oui, il y a des jours je ne sais plus me contenir. Il y a des jours où j'explose.

Je ne veux pas blesser les autres, et encore moins les perdre. On dit que ce n'est pas de ma faute, que mes réactions sont compréhensibles. Mais je n'arrive pas à y croire.

Je sais que je suis fautif autant qu'eux. Je sais que je suis un boulet qu'on se trimbale de jours en jours. Beaucoup de choses me dérangent, mais je pense avoir mes raisons. Je ne dis pas que cela explique tout, mais ca en fait partie...

Je sais que je me braque pour un rien, que je pleure facilement, que je ne suis pas irréprochable. Je sais que je suis bien trop chiant, trop difficile à supporter. Oui, un parfait boulet que tu peux jeter à tout moment.

Je... ne sais pas trop quoi dire... si ce n'est que je suis désolé... J'ai toujours cette peur que tu partes... Alors je ne réagis pas toujours de la bonne façon... Je le sais... mais je ne sais pas faire autrement...

Tout par en couilles en ce moment. Je me perds entre toi, entre mes "amis" dont je me pose de nombreuses questions, entre la pression, entre mes parents, entre mes anciens démons qui ressurgissent...

Je sais, j'ai promis de ne pas recommencer. Mais tu sais dans cette histoire je n'ai jamais regretté de l'avoir fait, la seule chose que je regrette c'est d'avoir promis.

Ça ne va pas... pas du tout même... Je voudrais pouvoir recommencer et cette fois aller jusqu'au bout des choses, mais je ne peux pas. Vous êtes nombreux à m'avoir demander de vous appeler si ca n'allait pas, mais bizarrement je n'en ai aucune envie.

Je n'ai pas envie d'en parler, pour la simple raison que vous savez déjà. Pourquoi toujours répéter la même chose ? Puis je ne veux pas être la petite personne fragile qui a besoin d'aide, qui se plaint sans arrêt... Non. Je veux être l'être humain qui est fort, qui sait se débrouiller.

J'ai l'impression de retomber dans un rôle. Le masque revient à la charge, et l'acteur rentre dans son personnage : une personne heureuse.

Je dis que ça va, qu'ils s'inquiète pour rien. Je vais bien, je me suis adapté. Ça ne me fait plus rien. Ils peuvent me croire, tu sais. Je ne leur mens pas. Je vais très bien. Je ne me sens pas vide.

Je n'ai pas besoin d'aide, je garde la tête haute. Je ne vois pas pourquoi ils insistent autant. Je ne suis pas blasé, je ne m'isole pas. Je suis juste fatigué, je veux juste être tranquille, en paix.

Je ne pleure pas. Je ne suis pas à bout de nerf. C'est... juste la fatigue. J'ai besoin de calme, de... rien. Je ne veux plus rien...

Cependant oui j'ai mal. Oui j'en peux plus, et oui je veux que s'arrête. Mais je ne le leur dirais pas! Je ne leur dirais rien parce que ça ne les regarde pas, et que j'en ai déjà parler.

Pourtant il est vrai que je ne veux pas être de nouveau cet hypocrite au sourire d'or. Je veux arrêter de me prendre la tête, profiter pleinement de la vie. Je veux affronter les problèmes, ne pas abandonner.

Je veux nous laisser une chance, je veux être avec toi le plus longtemps possible. Je veux trouver ma place, cesser ces gamineries. Je veux surmonter les échecs, n'en tirer que le positif. Je veux me trouver, sans qu'on me donne de directive. Je veux être heureux, vraiment heureux.

Mais cela prendra du temps..."

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