11) Boum...

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Tu es là devant tous ces gens. Ils te racontent leur vie, ils se confient à toi. Tu écoutes, tu hoches la tête, tu souris. Pourquoi leur montrer tes véritables ressentiments ? Pourquoi ne pas ignorer tes tourments ?

Mais lorsque l'on a plus besoin de toi, tu disparais à leur yeux. Ils te délaissent, ils s'éloignent, et ils t'ignorent. Tu n'existes plus, mais tu finiras par renaître... quand ils voudront à nouveau parler de leur soucis... quand ils jugeront que ta présence leur est nécessaire...

Alors tu es là quand même, à leurs côtés. Tu essaies de retrouver ta place, tu essaies de faire des efforts... des efforts qu'on ne voit pas... des efforts qui ne servent à rien au final...

Mais tu persistes quand même, malgré tous ces échecs. Tu te dis que ça va finir par s'arranger... que tes efforts paieront... que tu finiras par réussir... Ce n'est qu'un mauvaise passe.

Alors tu tentes d'ignorer tout ça. Tu vis avec, tu sembles t'y faire. Ça passera avec le temps. On dirait que tu as oublié tout ça. Tu es là, un sourire aux lèvres. Tu es là, les yeux larmoyants à cause des rires. Tu es là, sans le moindre regret. Tout rentre dans l'ordre.

Et boum...

Tout explose autour de toi. Tout est détruit sur ton passage. Tous tes efforts sont réduits à néant. Tout redevient comme avant. Ça ne s'est pas arrangé, ce n'était qu'une illusion.

Tu te méprends toi-même. Tu créée tes propres mirages. Parce que tu veux être heureuse, tu mets tout de côté. Mais ça ne dure qu'un instant.

Tu prends sur toi... encore et toujours... Après tout c'est peut-être toi le problème. Perdre une ou deux personne ça arrive. Trois ou quatre à la limite, c'est normal. Mais tu te détaches de tout le monde, non ? Tu t'éloignes de ton plein gré.

C'est de ta faute.

Tu ne fais rien pour arranger les choses.

Et après tu te plains d'avoir l'impression d'être un fantôme. Tu es là, entourée de tous ces gens. Mais tu te sens seule. Tu es là, noyée dans tes pensées, en oubliant les autres. Tu es là, mais si tu ne l'étais pas, ça ne changerait rien pour eux.

Tu n'es rien, pas même une fourmis.

Tu n'es rien. Regarde-les. Ils s'en moquent de toi. Que tu ailles bien ou mal, ils en ont rien à foutre.

Tu n'es rien. Et tu ne réussiras à rien.

Tu ne sais même plus te projeter dans le futur. Tu ne sais même plus ce que tu veux ou non. Tu ne veux plus rien. Tu veux juste t'effacer. Tu veux juste disparaître. Tu veux juste que tout s'arrête.

Mais réveille-toi bon sang !

Avec tes parents, tu te mets en colère au moindre fait qui t'irrite. Mais c'est ton caractère, non ? T'es une saloperie incarnée, ma pauvre fille !

Tes notes baissent parce que tu ne fous plus rien. T'es une grosse feignasse. T'es une sale pute, une grosse salope. Tu ne sais faire que gueuler. Petite pétasse, va !

Si seulement ils pouvaient comprendre... comprendre que tu ne le fais pas exprès... comprendre que tu t'énerves pour ne pas pleurer... comprendre que tu es à bout... Mais ils ne comprennent rien. Ils ne sont même pas foutu de voir que ça ne va pas.

Et boum...

Tu te demandes...

"Pourquoi je suis comme ça ?"

"Pourquoi je vis comme ça ?"

"Pourquoi ils partent tous ? Pourquoi je les rejette tous ?"

"Mais qu'est-ce que je fous là... pourquoi je suis encore là ?"

Tu te bas... tu attaques... tu te défends... C'est de ta faute. Tu es aussi fautive qu'eux !

Et tu luttes, tu luttes pour ne pas perdre... encore et encore... Mais c'est de plus en plus dur... Tu n'arrives plus à tenir...

Mais il faut tenir... Tu n'as pas le choix...

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