Tu sais, j'ai l'impression que ce monde est une immense scène sur laquelle se déchaîne tous ces rôles. L'être humain est à la fois acteur et spectateur dans ce théâtre sans limites.
Il est acteur de sa propre vie. Il joue un rôle, il n'est pas lui-même. En réalité, il ne sait pas qui il est. Il suppose qu'il est sensé être comme-ci, ou comme-ça. Mais il se dirige vers le hors piste.
Il imite les autres, et tout le monde finit par se ressembler. Un tas d'hommes qui sourient, qui rient, qui vivent, se déplacent sur la scène. Pourtant on sait tous qu'il a une part de noirceur dans son cœur qu'il dit encore pur.
Personne n'a ce cœur pur qu'il prétend. Personne n'est bon dans ce monde. Personne n'est digne de confiance. Il a un côté mauvais, mais il le cache au plus profond de lui.
Pourtant il s'obstine à s'accrocher aux autres de son espèce, en sachant pertinemment qu'ils sont aussi mauvais que lui, en sachant pertinemment qu'il se jette dans un précipice, en n'étant pas certain de pouvoir remonter.
Il joue d'abord ce rôle romantique, gentil. Il aime l'autre, il le câline, il l'embrasse, il le protège, il en prend soin. Il fait des promesses, dit des tendresses. Il se laisse aller aux feux de la scène, bon acteur.
Pourtant il sait que ce n'est pas bon pour lui dans le fond, mais il se concentre seulement sur les aspects positifs. Il se lance dans un jeu, qui lui apportera d'abord de la joie, mais qui finira par rencontrer la noirceur.
Il y a des hauts des bas, c'est la vie, c'est tout le sens de cette pièce. L'être humain s'aime, mais finit par se déchirer. Il ne sait pas se contenter de ce qu'il a, d'avoir confiance, de rester fidèle, de s'aimer sans faire souffrir.
Puis il joue ce rôle dramatique. Il chute, va vers sa perte. Il fait souffrir l'autre, il se déchaîne sur lui, il le brise à petits feux. Il est un auto-destructeur. Il est la pire espèce qu'il puisse exister.
L'être humain porte un masque constamment. Il sourit alors qu'il est au plus mal. Il rit à en pleurer, alors qu'il n'a plus de larmes tellement il a pleuré la veille au soir. Il dit qu'il est heureux, qu'il va bien, alors qu'il est au bout du rouleau.
Il se fond dans la masse, et ses confrères ne remarquent rien. Ils sont trop occupés à jouer leur propre rôle, à tenter de montrer ce visage souriant et confiant. Il ne pense qu'à lui, il ne pense qu'à ce qui le rend mal.
Mais il ne pense pas aux véritables frères qu'il a. Il ne pense pas à ceux qui l'aiment vraiment, qui sont là pour lui. Il est trop occupé à se morfondre sur son sort.
Elle faisait partie de ces acteurs, tu sais. Elle montrait ce visage comblé. Pourtant au fond, elle ne ressentait que ce vide. Elle était vide. Elle ne voulait plus rien, elle voulait que tout s'arrête.
Et elle était aussi spectatrice. Spectatrice de sa vie minable qu'elle entreprenait. Spectatrice de sa chute complètement inattendue. Spectatrice de son chemin vers la mort. Spectatrice de ses foutues pensées morbides. Spectatrice de son comportement débile.
Mais elle a repris sa vie en main. Elle a arrêté de pensé à ceux qui lui faisaient du mal. Elle a arrêté de se morfondre. Elle a arrêté de se concentrer sur la noirceur. Elle ne l'a pas oublié, elle a juste appris à vivre avec.
Elle arrête son rôle maintenant. Elle va être elle-même, même si elle n'est pas sûre de s'être vraiment trouvé. Elle va bien finir par y arriver, elle se laisse du temps.
Elle se tourne vers ceux qui sont réellement là, qui malgré leur noirceur, lui reste fidèle, sincère. Et si tout finit par voler en éclats, elle savait que ça la blesserait, mais elle finirait par s'en remettre.
Comme elle, cesse ton rôle. Trouve ce qui te poussera à sourire réellement, à rire comme tu ne l'auras jamais fait, à aimer et à être aimé comme tu le mérites.
La noirceur est là, mais elle n'est pas omniprésente. Même si des fois c'est difficile, souviens-toi que tu ne seras jamais seul, qu'il y a une part de bonté dans ce monde.
Comme elle, arrête d'imiter les autres. Trouve tes propres activités, tes propres bonheurs. Différencie toi. Fais ce que toi, tu veux. Fais ce qui te rend heureux.
Tu n'as qu'une vie.
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Random~Dans l'écriture, la main parle ; et dans la lecture, les yeux entendent les paroles~ Eugène Géruzez ~L'écriture est la peinture de la voix~ Voltaire ~Ce que tu devras écrire, tu le trouveras en toi. C'est comme un petit animal apeuré tapi dans un t...