Je suis désolée, terriblement désolée. Je ne suis pas cette fille que tout le monde attendrait de moi. Je ne suis pas irréprochable, je fais des choix - qui ne sont sûrement pas les meilleurs.
Papa, maman, je suis désolée. C'est de ma faute. C'est de ma faute si le reste de la famille ne vous parlent plus, vous ignorent. Vous comprenez ? J'ai pris la place leurs enfants aux yeux de mes grands-parents.
À chaque repas de famille, les disputes sont présentes. J'ai l'impression qu'ils ne connaissent pas la paix, qu'ils sont de vulgaires loups en meutes, à se battre pour un vulgaire territoire.
Quand je vois les autres proches de leur famille, je me demande c'est quoi leur problème ? Pourquoi la jalousie règne sur leurs cœurs ? Pourquoi ils ne comprenent pas qu'on est tous égaux ? Nous sommes autant humains qu'eux.
Je me dis que si je n'étais pas née, peut-être que vous serez encore en bon termes, peut-être que ça n'aurait pas dégénéré. C'est moi le problème, vous comprenez ?
Je suis désolée...
Puis j'ai perdu pas mal de monde ces derniers temps... Certains se sont envolés. D'autres m'ont fait de jolis coups dans le dos, j'ai préféré arrêté de me faire du mal avec leurs mensonges. Et le reste part de son plein gré à cause de mes actes.
Tu sais, je m'en veux pour tout ce que j'ai pu faire. Et mes excuses n'arrangeront pas le mal que j'ai pu causer.
En effet, dès le collège, j'ai perdu toutes mes amies qui me semblaient chères. Je sais qu'elles n'étaient pas fréquentables, ma mère me le répétait assez. Je sais qu'elle ne les aimait pas, et qu'elle était bien contente que ce soit fini. Mais est-ce qu'elle s'est demandé si ça pouvait m'affecter ? Je peux le dire maintenant, ça m'a blessée. Je me sentais seule.
Et j'en ai rencontré d'autres. Je m'étais dit que ça allait s'arranger, que ça ne pouvait qu'aller mieux. J'y ai vraiment cru, et ça a volé en éclats plus d'un an après : des disputes, des gamineries, la jalousie, l'amour ?
L'amour m'a mis plusieurs fois des bâtons dans les roues. Je haissais ce sentiment au plus profond de mon être. Il a détruit ce que j'avais mis du temps à construire.
Trois de mes amis sont tombés amoureux de moi.
Mon meilleur ami qui m'en a voulu de ne pas vouloir de lui, qui m'a fait culpabiliser en disant qu'il n'avait pas confiance en lui, qu'aucune fille ne voudrait lui, qu'il en avait assez, qu'il voulait mettre fin à sa vie... Je me sentais mal, et horriblement coupable. Pourquoi étais-je incapable de l'aimer ?
Puis il y a eu elle, cette fille que j'ai fait souffrir. Je lui ai fait penser que je pouvais peut-être lui rendre ses sentiments. Et parce que j'étais perdue dans mes pensées, j'ai fait de la merde. Je ne voulais pas la blesser en lui disant un non catégorique, mais j'ai fait pire que mieux. Et notre amitié s'est dégradé à petits feux. Je ne sais plus comment réagir sans faire le moindre faux pas.
Un autre ami qui me déclarait souvent son amour, et à qui j'ai fini par dire oui. Et je n'aurais pas du. Je sais que j'ai été une sacrée connasse, une sacrée salope, ou tout ce qu'il veut. J'assume que je ne l'ai pas aimé, mais je m'étais dit "pourquoi ne pas essayer ?". Mais c'était voué à l'échec.
Je me sens coupable, tu sais ? Je me sens comme cette salope qu'il prétendait que j'étais.
Pour les "amis" que j'ai maintenant, je me demande s'ils sont véritablement sincères. J'en ai marre de me faire avoir. J'en ai marre de perdre ceux que j'aime. J'en ai marre d'être cette putain de cruche naïve.
On me parle quand on a seulement besoin de moi, quand on veut se confier de ces malheurs, tellement banals cela dit. On le vit tous. On a tous cette souffrance au fond de nous. Arrête de centrer le monde sur toi. Il n'y a pas que toi.
Arrête de venir me voir quand tu as besoin de moi, si c'est pour partir quand moi j'ai besoin de toi. Une amitié c'est dans les deux sens. Ah mais... dis-moi es-tu réellement mon ami ?
Je suis à un point où je ne supporte plus le monde autour de moi, à un point où je veux être seule, à un point où je ne veux plus rien. Disparais de ma vie, comme ceux avant toi l'ont fait. Laisse-moi donc sombrer comme la merde que je suis.
Je suis désolée pour le comportement que je peux avoir. Je sais, je ne suis pas des plus faciles à supporter. J'ai toujours chercher à répondre quand ça ne me plaisait pas. J'ai toujours cherché ce que je méritais.
On me prenait pour cette sale garce, qui ne pense qu'à elle, cette sale garce qui pète un plomb pour rien. Je n'ai pas été facile, je le conçois. Mais c'était mon défouloir. C'était un moyen de dire "je vais mal".
Je m'en suis pris plein la gueule. J'étais cette ado au caractère de merde, cette ado impossible, qu'on ne préférait pas avoir.
Je dois avouer que je ne me laissais plus marcher dessus. Je n'étais plus cette fille timide et naïve qu'on prenait pour une conne. Mais que veux-tu ? Ce n'était pas ce qui avait de meilleur à faire. J'ai fait souffrir pas mal de monde. Et je m'en voudrais toujours pour ça.
Je hais mon caractère, et je ne veux plus être cette fille au caractère de chien. Et je dois avouer que j'avais penser à mettre fin à tout ça, je ne me supportais plus, je ne supportais plus la vie que je vivais. J'ai fait des conneries, que j'ai fini par regretter.
Je redevenais cette fille timide, qui n'osait pas parler. Je me renfermais sur moi-même. Je m'énervais sur tout et sur rien. Et mes parents étaient les premiers à prendre... Et je tiens à me faire pardonner. Je n'ai jamais voulu ça.
Depuis j'ai l'impression de les avoir perdus, de perdre tout le monde. Ça a duré des mois, jusqu'à ce que je le rencontre, tu sais papa celui qui a volé ta place, comme tu le dis si bien.
Ces derniers temps, tu me fais clairement comprendre que je te dégoute. Pardonne-moi... Je sais que je ne fais pas ce que tu attends de moi, ou du moins je fais ce que tu n'attendais pas de moi pour le moment.
Je suis une sacrée pétasse, une sacrée salope, non ? Je me sens honteuse. Je ne m'attendais pas à ce que tu me vois ainsi. Pourtant je ne comprends pas, j'ai fait tout ce que tu m'avais demandé, j'ai suivi tous tes ordres.
Tu ne supportes vraiment pas l'idée de me voir grandir ? Mais sache que tes insultes me blessent terriblement. Ce ne sont que des mots, mais ils sortent de ta bouche, de la bouche de cet homme qui est mon exemple, de cet homme que j'aime depuis toujours, de cet homme qui est mon père.
Je te dégoute. Et je me dégoute bien plus encore. Tu ne peux pas savoir à quel point. Je n'aime pas mon corps. Je ne m'aime absolument pas, autant à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Je suis désolée. Je ne suis pas une bonne fille. Je ne suis pas une bonne amie. Je ne suis pas une bonne petite amie. Je suis désolée, je ne suis pas quelqu'un de bien.
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Random~Dans l'écriture, la main parle ; et dans la lecture, les yeux entendent les paroles~ Eugène Géruzez ~L'écriture est la peinture de la voix~ Voltaire ~Ce que tu devras écrire, tu le trouveras en toi. C'est comme un petit animal apeuré tapi dans un t...