~Dans l'écriture, la main parle ; et dans la lecture, les yeux entendent les paroles~ Eugène Géruzez
~L'écriture est la peinture de la voix~ Voltaire
~Ce que tu devras écrire, tu le trouveras en toi. C'est comme un petit animal apeuré tapi dans un t...
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Aujourd'hui a été une dure journée, une journée de plus dans ce monde malfaisant. Mais elle touche à sa fin, et laissera sa place à une autre demain.
Un voile noir recouvre le ciel : la nuit est tombée. L'ombre s'empare davantage de mon espace : je me perds à la recherche d'une quelconque lumière. Mais comment faire si même le jour je ne la trouve pas ?
J'avance encore même si je ne vois rien. Dis-moi, ai-je les yeux bandés ? Ou fait-il réellement si sombre ? Où suis-je ? Qu'est-ce que je fais là ? Plus les jours passent, moins je me retrouve.
Mes pas se succèdent, je marche vers l'inconnu. Que vais-je trouver dans ces nouveaux horizons ? Je suis une route dont je ne connais rien. Mais avec un peu de chance, je finirais par retrouver mon chemin.
Pourtant je finis par m'arrêter : je marche depuis trop longtemps. J'ai besoin d'une pause, de m'arrêter quelques instants, de réfléchir à tout ça.
Je me sens faible, mon corps tremble sans cesse. Je suis complètement à bout. Je veux que tout se finisse au plus vite. Dis-moi quand serais-je arrivé ? Mais avant ça, où devrais-je aller maintenant ?
J'ai levé les yeux vers le ciel, alors que les battements de mon cœur s'accélèrent. Ma poitrine me fait terriblement mal, j'ai l'impression qu'il va me lâcher avant l'arrivée.
La lune est cachée par les nuages. J'aurais voulu lui demandé un peu de soutien, lui demander de m'aider, lui demander de m'indiquer le chemin. Mais j'ai beau la supplier de se montrer, elle m'ignore comme les autres l'ont fait.
J'ai alors baissé le regard, les larmes aux yeux. Qu'ai-je fait pour mériter ça ? Pourquoi ne veut-elle pas m'aider ? Pourquoi personne ne veut m'aider ?
J'ai hésité à tout laisser tomber. Et lorsque j'allais m'assoir dans l'herbe fraîche, abandonnant ma route, une lueur est apparue devant moi. J'ai alors relevé les yeux.
J'ai vu une étoile. Elle était là, seule dans le ciel noir, comme je le suis devant vous. Elle était là devant moi.
Elle m'a souri, et m'a avoué que la lune l'avait aussi rejetée. Alors toutes les autres étoiles avaient décidé de l'abandonner. Elles ne se montraient plus quand elle était là.
Je lui ai demandé pourquoi. Elle m'a répondu : c'est un effet de groupe, quand l'une d'entre elles décide que tu ne mérites plus de te retrouver avec elles, les autres suivent. La lune en est l'alpha, alors imagine bien si c'est elle qui le revendique. Elles lui obéissent comme au doigt et à l'œil.
J'ai hoché la tête, complètement désespérée. Je suis destinée à errer dans les chemins perdus, seule. Je suis comme cette étoile.
Elle m'a alors demandé si elle pouvait m'accompagner. Le sourire aux lèvres, j'ai accepté. Elle n'avait pas l'air méchante après tout. Puis-je lui faire confiance ? Peu importe je n'ai plus rien à perdre.
J'ai alors avancé, les bras tendus vers elle. Tu sais, elle était là, à portée de main. J'aurais jurer pouvoir l'atteindre. J'aurais jurer pouvoir la toucher. Elle était là, si près. Enfin quelqu'un voulait m'aider.
Et elle a disparu : le ciel est entièrement noir, sans la moindre trace de lumière. Mon corps s'engouffre dans le précipice. Aveuglée par la lumière, je n'ai pas regardé devant moi.
