Je n'arrive plus à porter le masque. Je n'arrive plus à sourire, faisant comme si tout allait bien. Je n'arrive plus à rire, et montrer une joie de vivre constante que je suis sensée connaître, ressentir.
J'ai l'impression de ne plus rien ressentir, si ce n'est cette sensation de vide, un vide immense qui ne peut être comblé. Et je donnerai n'importe quoi pour ressentir ne serait-ce qu'une minime sensation.
Et j'ai beau tenter de le cacher, je ne sais plus imiter cette fille remplie de joie, qui se moque de tout, qui croque la vie à pleines dents. Le voile se défait, et j'apparais telle que je suis vraiment.
On me dit alors que je parait froide, que je tire souvent la tête, et que je suis exécrable. Mais, pardonnez-moi, le masque ne fait que se briser. Morceau par morceau, il se défait, et dévoile mon vrai visage : cette fille brisée qui ne donne plus d'importance à grand chose.
Et je sais que cette fille-là ne vous plait pas, que vous aimerez retrouver l'autre. Elle est tellement plus intéressante, plus gentille, plus riante, plus sûre d'elle, plus vivante ; elle est tellement tout ce qui n'est pas moi.
Cela fait longtemps que j'ai compris qu'on ne m'apprécie pas vraiment pour moi : cette personne que j'enfouis tout au fond de mon être, puisqu'on ne cesse de me faire des reproches. Alors avec le masque, je vivais ainsi plus tranquille, semble-t-il.
Mais ce soir, mon cœur se serre : il me rappelle que tout cela n'est qu'une pure illusion, que tout cela est vain. Il me ramène une énième fois à la réalité, les pieds sur terre.
La chute est difficile, elle me brise une fois de plus. Et le masque tombe : il est impossible de le remettre en place. Alors voici ma véritable facette, mon vrai moi.
Tellement pathétique, pas vrai ? Infiniment moins importante que l'autre. Pourtant, il faudra t'y faire. Voici la vraie moi, et tu auras beau me demander de redevenir l'ancienne, je ne pourrai tout simplement pas. Il est trop tard, le masque s'est brisé, et je ne saurai le reconstituer.
On me dit alors que je n'ai pas à m'en faire, que je trouverai cette flamme qui réchauffera mon cœur. Mais comment tomber dessus ? J'ai beau m'imaginer tous les scénarios possibles, je n'arrive tout simplement pas à savoir comment je pourrai être réellement cette fille, si heureuse, que j'imitais.
Mais peu importe. Peut-être que cette flamme viendra d'elle-même, et qu'il ne faut pas se tuer à la tâche pour la dénicher. Quoi qu'il m'en coûte, je ne chercherai plus à jouer un rôle ; je ne veux être plus que moi, la vraie moi, et personne d'autre.
J'ai compris que ce n'est pas en portant un masque qu'on m'aimera à ma juste valeur. Alors si tu ne sais plus voir celle que je suis, que tu l'arbores, prends la porte. Je ne changerai plus pour les autres. La masque est définitivement tombé.

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Random~Dans l'écriture, la main parle ; et dans la lecture, les yeux entendent les paroles~ Eugène Géruzez ~L'écriture est la peinture de la voix~ Voltaire ~Ce que tu devras écrire, tu le trouveras en toi. C'est comme un petit animal apeuré tapi dans un t...