Elle avait de longs cheveux d'or - qui descendaient jusqu'au bas de son dos -. Ils semblaient si fins et si doux. On y percevait aucun nœud.
Elle avait des yeux magnifiques. On aimait plonger dans ces lagons bleus, jusqu'à même s'y noyer. Il y avait cette lueur appaisante. Ils brillaient sans cesse : elle était la lumière de sa propre ombre.
Elle avait toujours ce sourire formé sur ses lèvres. Celles-ci étaient pulpeuses et rosées : elles semblaient si douces.
Elle avait un corps magnifique, si bien qu'on l'enviait. Elle avait de jolies formes qui plairaient à n'importe qui. Sa peau était parfaitement bronzée.
Elle était belle.
Elle était habillée d'une jolie robe qui descendait jusqu'à mi-cuisses. Elle avait les bras nus, et un léger décolleté, mais rien de bien vulgaire.
Elle avançait d'une démarche lente et gracieuse. Un pied devant l'autre, elle poursuivait sa route sur le chemin de la vie.
Elle était belle
Elle était ce genre de fille gentille, qui n'aurait pas fait de mal à une mouche. Elle était ce genre de fille qui ne disait jamais rien, même si ça ne lui plaisait pas. Elle était ce genre de fille qu'on trouvait belle, mais qui n'avait pas confiance en elle.
Physiquement elle souriait, parce que, pour elle, montrer qu'elle allait mal n'aurait servi à rien. Physiquement elle riait, parce qu'elle voulait retenir toutes ces larmes. Physiquement elle paraissait heureuse, parce qu'elle avait compris que montrer ces faiblesses finiraient par la nuir.
On lui avait appris que dans ce maudit monde, celui qui n'avait pas confiance en lui, celui qui était fragile, finissait par se faire écraser comme un vulgaire insecte.
Les gens profitent de la vulnérabilité des autres pour les détruire. L'être humain nuit à sa propre race : il n'a aucune pitié.
Et à vrai dire, même s'il lui venait l'envie d'abandonner, elle n'avait pas le choix de poursuivre. Quand elle ressentait le besoin de tout laisser tomber, elle n'y arrivait pas.
Comme tous les autres, c'était une marionnette. Quelqu'un dominait les fils de sa vie. Elle se laissait faire par peur du résultat.
Ce meneur avait vu sa faiblesse. Il avait fini par comprendre qu'elle n'avait pas confiance en elle. Il avait fini par la dominer. Mais elle ne disait rien. Elle se laissait faire.
Elle était belle.
Mais elle n'avait pas confiance en elle.
Elle ne se montrait pas telle qu'elle était.
Elle était une marionnette, parce qu'elle avait peur du regard des autres.
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Acak~Dans l'écriture, la main parle ; et dans la lecture, les yeux entendent les paroles~ Eugène Géruzez ~L'écriture est la peinture de la voix~ Voltaire ~Ce que tu devras écrire, tu le trouveras en toi. C'est comme un petit animal apeuré tapi dans un t...