La vie devant soi // Nekfeu

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Je fus le premier à pénétrer dans la maison, Deen et Mekra ne furent pas long à me suivre. Je déposa les deux sacs de courses que je tenais dans la cuisine puis je rejoignis le reste des gars qui semblaient s'amuser dans la piscine à l'extérieur. La tournée des festivals s'était achevée la veille dans la soirée, notre dernière date avait eu lieu à Marseille alors nous nous étions rendus à Cassis pendant la nuit. Flav n'avait pas fait les choses à moitié, il nous avait promis une belle maison pour fêter la fin de la tournée et hier soir, en arrivant, nous ne nous étions pas préparés à une telle propriété. Une belle et imposante villa de plus de cent quarante mètres carrés avec un extérieur important et une gigantesque piscine. Flav était vraiment doué pour les surprises.

- Vous avez fait les courses ? nous interrogea Doums lorsque les gars et moi-même nous retrouvâmes sur la terrasse

- On a pris à becter pour tout un régiment, répondit Deen
Il y a assez pour le week-end en plus de ce qu'on a pris pour la soirée de ce soir. D'ailleurs, vous avez appelé mon cousin ou pas ?

Le cousin de mon kho, Mehdi, se trouvait être un très bon pote de la bande. Nous prenions toujours le temps de passer au moins une soirée avec lui lorsque nous avions une ou plusieurs dates dans le sud.

- C'est moi qui l'ai appelé, lui dit Antoine
Il m'a dit qu'il arriverait aux alentours de vingt-deux heures parce que son boss le retient ce soir, mais le reste de la populace arrive à vingt heure normalement.

- Il y a de la zouz j'espère, ricana Deen en s'installant autour de la table sur la terrasse

- Tu connais ton cousin, lui répondit Framal après être sorti de la piscine
Il a dit à Flav qu'il allait prévenir tous ses contacts pour qu'on puisse passer une excellente soirée...

- Alors j'ai hâte !

J'eu à peine eu le temps de m'installer avec mes khos que quelqu'un frappa à la porte de la maison. Les gars n'avaient pas l'air bien décidé à sortir de l'eau ou même à faire l'effort d'aller ouvrir, je me décida donc à le faire moi-même et je pénétra dans le salon avant de rejoindre l'entrée de cette énorme baraque. De nouveaux coups fut portés contre la grande porte en bois alors je pressa le pas pour qu'ils cessent.

Mes yeux s'accrochèrent aux deux perles noires qui se trouvaient à quelques centimètres de mon visage. J'ouvris la bouche dans la tentative de prononcer quelques mots mais ce fut impossible, j'étais comme bouche-bée face à elle. Son sourire gêné me troubla d'autant plus, elle ne semblait pas tellement à l'aise et je l'étais sûrement encore moi qu'elle.

- On dirait que t'as vu un fantôme...

- C'est... c'est pas ça, bafouillai-je
Je m'attendais à te voir demain matin en fait, c'est tout.

Elle replaça une mèche brune derrière son oreille et sourit un peu plus grandement. Sa main retrouva la poignée de sa valise alors que son regard ne se décrochait pas du mien.

- Antoine ne t'as pas prévenu ? me dit-elle doucement
J'ai appelé ce matin pour prévenir que j'arrivais en fin de journée. Je m'étais trompé dans les dates en fait, j'ai réalisé seulement ce matin que mon train était à quatorze heure quinze.

- Heureusement que tu t'en ai rendu compte alors...

Elle sourit une nouvelle fois puis fuit soudain mon regard pour le porter vers l'intérieur de la maison. Ce premier s'agrandit considérablement lorsque j'entendis plusieurs voix dans mon dos. J'eu à peine le temps de me retourner que Gab pénétra dans la maison pour courir vers celui qu'elle considérait comme son meilleur ami. Leur accolade dura plusieurs long instants, comme s'il ne s'était pas revue depuis plusieurs mois ou même plusieurs siècles. Gab et Joshua ne cessaient de répéter que leur relation était totalement platonique et qu'ils se considérait plutôt comme des frères et sœurs. Mais parfois, lorsque mon attention se portait sur ces deux-là, j'avais l'impression de retrouver les mêmes gestes ou les mêmes paroles qu'un couple pouvait échanger.