La vie devant soi // Nekfeu

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Après avoir entendu sonner à la porte, je me pressa de sortir de mon lit et d'enfiler le t-shirt de Ken qui traînait à côté de lit. Nous nous étions couché tard hier soir, je ne tenais pas à ce qu'il se réveille à 9h00 du matin alors qu'il m'avait dit n'avoir rien de prévu aujourd'hui. Il bossait beaucoup en ce moment, une grasse matinée ne pouvait que lui faire du bien. Je referma la porte de ma chambre derrière moi avant d'avancer rapidement jusqu'à la porte d'entrée de mon appartement. J'ouvris la porte en baillant grossièrement et fus surprise de découvrir les deux personnes qui m'avaient sortis d'un sommeil profond.

- Hola chica !

Mon père embrassa tendrement mon front et pénétra à l'intérieur de mon appart en me contournant tandis qu'Armelle, sa nouvelle copine, resta sur le pas de porte.

- Entre Armelle, lui dis-je en me décalant légèrement
Comment tu vas ?

- Je vais bien et toi ? me demanda t-elle
Comment va ta cheville ? Tu n'as pas trop mal ?

- Ça va mieux, j'arrive à me déplacer sans les béquilles et puis on m'a prescrit des anti-douleurs donc ça va.

Elle me sourit doucement et alla rejoindre mon père qui s'était déjà installé au bar qui séparait la cuisine du salon. Je m'absenta quelques instants pour aller passer un bas de pyjama, le t-shirt de Ken avait beau être grand, je préférais quand même porter un bas pour ne pas me montrer à moitié déshabillé devant mon père et sa copine. En revenant auprès de mes « invités », je leur proposa un café et ils acceptèrent tous les deux.

- Alors dites-moi, repris-je en m'approchant de la cafetière
Que me vaut cette visite à une heure aussi hâtive ? On est samedi, vous ne devriez pas être entrain de dormir à cette heure-ci normalement ?

- Armelle travaille ce matin, répondit mon père
Comme c'est pas loin de chez toi je me suis dit qu'on pouvait passer...

- Tu ouvres ta boutique à quelle heure ?

- Dix heure moins le quart.

J'attrapa les deux tasses posées sur le plan de travail pour les apporter jusqu'à eux. Encore un peu fatigué, je m'appuya contre mon frigo et bailla une nouvelle fois bruyamment.

- No has dormido ? me demanda mon père

- Si David, j'ai dormi mais j'ai juste un peu de mal à me réveiller aussi tôt...

- On t'as sorti du sommeil ? s'exclama Armelle
Oh on est vraiment désolé Gabrielle, on peut s'en aller pour que tu ailles te recoucher si tu veux...

- Mais non ça va aller, riais-je doucement
Ça va me faire du bien, je pourrais faire quelque chose de ma journée au moins.

Gênée, elle me sourit maladroitement avant de boire une gorgée de café. Nous discutâmes alors quelques instants, Armelle me racontait le week-end qu'ils venaient de passer en Corse et à quel point mon père pouvait être romantique, tandis que ce dernier se laissait goulûment couvrir de compliments par sa belle. Contrairement à certaines femmes, cela ne me dérangeait pas de parler ou d'entendre parler de la vie sentimentale de mon père, je le faisais depuis mon plus jeune âge alors pourquoi arrêter maintenant ? Il était du genre à avoir beaucoup de conquêtes, je connaissais donc par cœur le déroulement de chacune de ses relations.

- J'ai été voir ta mère hier après-midi, commença mon père
Elle m'a dit que ça lui ferait plaisir que tu ailles la voir, ça va bientôt faire trois semaines cariño !

- Je sais David mais...

- Je lui ai dit que tu ne pouvais pas sortir avec ta cheville, m'interrompit-il compréhensif
Mais ça serait bien que tu y ailles au moins une fois cette semaine, elle s'inquiète un peu.