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- Maman ?

Je pénétra dans la chambre d'hôpital visiblement vide et m'installa près du lit de Maman, vide lui aussi. Je ne l'avais pas prévenu de ma visite mais j'espérais la trouver dans sa chambre aujourd'hui, nous étions samedi et c'était normalement le seul jour où elle n'avait pas d'analyse à faire avec les médecins. Je sortis mon téléphone de la poche de mon short en jean pour répondre aux messages que Marg m'avait envoyé. Je sortais de chez elle, j'avais passé l'après-midi à l'aider à trier ses vêtements et Dieu sait qu'elle en avait près d'une tonne. Après quelques minutes seule dans la chambre, j'entendis la porte de cette dernière s'ouvrir. Je releva les yeux vers la porte et découvris le visage épuisé de Maman. Elle était assise ou plutôt avachie dans un fauteuil roulant, son teint était encore plus pâle qu'auparavant et ses membres semblaient être entrain de se détacher peu à peu de son corps. C'était impressionnant de voir Maman dans un tel état, elle qui resplendissait quelques semaines auparavant lorsque j'étais passé la voir pour la dernière fois. Aujourd'hui elle semblait à moitié endormie, presque inanimée si je restais à distance.

- Qu'est-ce que tu fais là ? souffla t-elle doucement

- Je... je suis passé parce que mon père m'a dit que je te manquais, répondis-je
Toi aussi tu m'as manqué Maman ! Comment tu vas ?

Elle fronça légèrement les sourcils avant de hausser faiblement les épaules, cela ne présageait rien de bon.

- Tu reviens d'où ? lui demandai-je

- Du bureau du docteur Guetran, dit-elle simplement
Il voulait me voir en urgence alors les infirmières m'ont descendu jusqu'à son bureau.

- Le docteur Guetran ? Tu ne l'appelle plus Benoît ?

- Non, dit-elle en feignant l'indifférence
Il ne m'intéresse plus, j'ai bien compris que ma maladie le freinait plus qu'autre chose alors on s'en tiens au médical maintenant.

Le docteur Guetran ne savait pas ce qu'il ratait, il avait laissé passer la plus belle des femmes qu'il aurait pu avoir auprès de lui. Mais qui pourrait lui en vouloir ? Il était marié et avait des enfants, c'était compréhensible qu'il ne cède pas aux avances de Maman. Peut-être aurait-il pu y céder quelques années auparavant lorsque sa maladie ne l'avait pas encore touché et qu'elle respirait la vie et la passion. Ses cheveux étaient plus longs, sa peau moins abîmée et ses traits moins tirés. Elle était belle avant et elle le reste aujourd'hui aussi d'ailleurs, malgré cette maladie qui fait disparaître toutes ces choses qui la rendait sublime et resplendissante.

- T'as besoin d'aide ? lui proposai-je en la voyant faire rouler son fauteuil jusqu'à son lit

Elle refusa d'un mouvement de tête et rapide avant de s'agripper à la barrière de son lit pour se relever. Ses gestes semblaient tremblants et peu assurés, je me décida donc à me relever et l'approcher pour venir l'aider à s'installer dans son lit.

- T'es plus toute jeune Maman, riais-je
T'as besoin de mon aide pour te relever.

Je manqua de m'étouffer tellement la surprise fut énorme lorsque Maman parvint à trouver la force de me repousser violemment. Mon dos heurta un des murs de la chambre d'hôpital et ma tête cogna légèrement contre ce dernier. Elle s'installa finalement dans son lit alors que je tentais de reprendre mes esprits.

- J'ai jamais eu besoin de toi ! Ça ne commencera certainement pas aujourd'hui...

- Mais tu vas pas bien ou quoi ? l'interpellai-je avec rage

- Non je ne vais pas bien et tout ce que tu trouves à faire c'est de me faire des blagues stupides ! Aussi stupide que toi de toute façon, tu es bête !

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 15, 2021 ⏰

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La vie devant soi // NekfeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant