Chapitre 2 / Partie 3

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Le cortège arrivait enfin au pied de la majestueuse bâtisse.

De près, le château apparaissait encore plus vertigineux. Ils se sentaient tels des fourmis devant un bloc de granite.

Les décorations étaient magnifiques et les contours des fenêtres, finement sculptés, d'une beauté féerique.

Les villageois les scrutaient du regard, puis ils s'inclinèrent devant leur chevalier.

Juan et sa soeur levèrent la tête en passant sous l'arche du pont haute d'une dizaine de mètres.

Finalement, leur architecture n'avait rien à envier à celle de notre époque contemporaine.

Une fois dans la cour du château, s'ensuivirent des regards curieux, des femmes se faisant un signe de croix sur la poitrine en apercevant les jambes dénudées de Maria et, au contraire, des hommes avec le sourire jusqu'aux oreilles.

Maria plissa les yeux, elle les aurait bien rappelés à l'ordre, mais elle ne pouvait pas se comporter comme à son habitude.

La cour grouillait d'autres servants effectuant leurs tâches qui n'avaient nullement le temps de prêter attention au convoi.

John les fit s'arrêter à l'écurie où il attacha son cheval. L'écuyer fit de même.

L'héritier agrippa Juan pour le faire descendre, puis, à peine eut-il le temps de se tourner vers Maria qu'elle sauta par terre à pieds joints.

— C'est bon, merci, lui dit-elle.

Il la regarda fixement, étonné d'un tel saut de la part d'une princesse.

Deux valets les aperçurent et les accompagnèrent jusqu'à la grande salle.

Le Duc était en pleine discussion avec son frère, Richard, lorsque l'on frappa à la porte.

— Entrez ! fit Edmund.

Les valets entrèrent en premier pour assurer un passage déférent aux arrivants.

— Père, voici le prince Juan du Gange et sa sœur, la princesse Maria!

Les deux hommes d'âge mûr s'échangèrent un regard, puis se levèrent. Ils s'inclinèrent devant eux.

— Quel honneur pour moi de vous recevoir ! déclara Edmund.

— Leur procession a été attaquée sur nos terres. Mes frères sont partis à la recherche de ces brigands, dit John.

— C'est très bien. Nous allons mettre des appartements et des domestiques à votre disposition. Je suis navré que vous ayez connu de telles mésaventures sur mon domaine.

— Merci. Dès que possible, je demanderai à mon père de vous faire parvenir une récompense pour votre hospitalité, indiqua Juan.

Maria fronça les sourcils.

— Nous verrons cela en temps voulu. Pour le moment, prenez vos aises. Je ne saurais comment me faire pardonner. Demandez tout ce que vous souhaitez et cela vous sera accordé.

— Nous aimerions beaucoup boire et manger, ainsi que nous reposer. Nous avons eu si peur d'être tués, mais par chance, nous avons été épargnés. Ils ont emmené nos intendants, ou bien, ceux-ci étaient peut-être leurs complices, et nous avons dû marcher seuls durant des heures, déclama Juan tout naturellement.

Maria l'observa, bluffée.

— Mille excuses, Votre Altesse, dit le Duc en s'inclinant de nouveau, encore plus bas.
John, Richard et les valets firent de même.

Les Calices du Temps - Episode 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant