Chapitre 2 / Partie 8

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Maria poussa un soupir de soulagement. Elle ramassa ses sous-vêtements, en se penchant difficilement, puis les roula en boule avec sa robe de soirée.

Mary, la servante, revint avec une torche et mit du feu dans la large cheminée. Elle fit une révérence avant de sortir sans prononcer un mot.

— Enfin, bon débarras.

Maria jeta ses affaires dans les flammes et s'assura de bien tout faire disparaître grâce au tisonnier.

Engoncée dans sa robe, elle avait du mal à bouger et à se déplacer.

— C'est un véritable enfer. La bouffe est dégueulasse, les fringues sont encombrantes, ça pue de partout, et je comprends la moitié de ce que les gens disent !

Quelqu'un frappa à la porte, elle sursauta.

— Oui ?

— Votre Altesse, votre frère le prince souhaiterait entrer, annonça un garde.

— Oui, entrez !

Quelle étrange sensation. Durant quelques secondes, elle se voyait presque dans un film d'époque.

Juan entra seul et attendit que le garde referme bien la porte derrière lui.

Il était habillé comme un petit prince avec des collants blancs et des hauts-de-chausses bouffants.

— C'est quoi ce look ? l'observa-t-elle, l'air moqueur.

— C'était comme ça ! Toi, tu ressembles à une vieille reine.

— Bravo, tu viens de critiquer la robe de la défunte Duchesse de Norfolk.

— Ah, pardon. Tu sais de quoi elle est décédée ? demanda l'ado.

— Non, j'ai pas osé demander.

— D'accord. Où sont tes fringues ?

— Je viens de les brûler.

— Parfait, ils ont déjà dû être bien choqués en te voyant habillée comme ça. C'était mieux de les détruire, comme si elles n'avaient jamais existé.

—Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

— On verra demain. Çava être la nuit, on ne peut pas faire grand-chose. Il faut se renseigner sur les calices, essayer de savoir d'où ils viennent. C'est bête, il y avait une inscription sous les socles, mais je ne m'en rappelle plus. Je crois que le nom de l'entreprise familiale commençait par un G. Je ne suis pas sûr, je les ai vaguement inspectés. Je pensais que j'aurai tout mon temps pour faire des recherches dessus.

— C'est pas grave, on trouvera. Même si ça prend du temps, dit-elle en s'asseyant dans un fauteuil.

Juan s'assit sur le bord du lit en se hissant.

— Je ne vois rien d'autre. Ça ne peut être que les coupes d'argent qui nous ont fait voyager dans le temps. Enfin, j'espère que c'est seulement dans le temps. Parce que si on est aussi tombé dans un monde parallèle, ça va être plus compliqué pour retrouver la bonne dimension.

— Euh... une chose à la fois, ok ?

— Ouais, désolé. Je commence à partir dans tous les sens.

— Non, tu dois garder les pieds sur terre. Il y a des choses que seul toi connais. Tout le reste, c'est pas grave, je m'en charge. Tu veux des infos ? Dis-moi ce que c'est et j'essayerai de les avoir.

— En fait, il faudrait qu'on puisse se rendre à Littlehampton, car je crois qu'elles ont été fabriquées là-bas. En tout cas, elles viennent de la région. Mais on ne peut pas leur demander de nous y conduire tout de suite, juste après notre prétendue agression. Ce serait étrange. Dans quelques jours, il faudra prétexter qu'on aimerait visiter un peu le coin, quelque chose du genre.

— Ils avaient beaucoup de culot les nobles. On est invité, on nous traite comme des dieux, et on demande à ce qu'on nous fasse visiter les environs. Quand je me suis pris une balle en service, j'ai pas eu le droit à un jour d'arrêt de plus, c'était retour au boulot illico.

— Et encore, tout ça c'est rien. Le pire, c'est que si les calices ne viennent pas de la grande ville, il va falloir parcourir toute la région. Ou s'ils appartenaient déjà à quelqu'un et que cette personne habite à l'autre bout du pays, voire du monde, il va falloir s'y rendre.

— Bon, à partir de maintenant, ne me parle que de la première supposition. Tu es en train de me faire flipper. On va y aller étape par étape, tempéra-t-elle.

— D'accord, d'accord. Désolé, je pense trop.

Maria se leva et s'assit à côté de son frère, elle le prit dans ses bras.

Il la serra en retour en enfouissant sa tête dans le creux de son épaule.

— On va y arriver, ok ? On peut le faire. Tant qu'il y a de l'espoir, rien n'est perdu. Ou l'inverse, j'ai un doute, dit-elle.

— Et maman et papa ? Qu'est-ce qu'ils peuvent faire en ce moment ?

— Les pauvres, ils doivent se demander où on est passé. J'espère qu'ils ne s'inquiètent pas trop.

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Des infos ici : http://snlemoing.over-blog.com/2017/04/mise-au-point.html

Et ici : https://booknode.com/les_calices_du_temps_-_episode_1_02275114

Et là : https://booknode.com/les_calices_du_temps_-_episode_2_02420043

Les Calices du Temps - Episode 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant