Quel spectacle, il y avait une vue à couper le souffle sur les vallées avoisinantes. Des collines verdoyantes, des forêts touffues, des champs colorés.
Les terres avaient l'air si paisibles.
— Par ici, c'est le nord. Au sud-ouest, en contrebas, se trouve le village d'Arundel au bord de la rivière. Et tout le reste, ne sont que des prés ou des bois.
— Où se trouve Littlehampton ? demanda-t-elle presque innocemment.
— Au sud, par là, montra-t-il du doigt.
— Et Londres ?
Il lui sourit, puis se tourna.
— Par là-bas, au nord-est. Vous allez mieux connaître mes terres que moi, plaisanta-t-il.
— Ce ne serait pas de refus. Je me sentirais moins étrangère.
— Vous avez beaucoup d'aisance selon moi. J'ai vu des invités de contrées voisines plus perdus que votre frère et vous.
— Merci, rit-elle à demi.
Ils marchaient à pas lents, en longeant les remparts. En ce début de juin, le soleil frappait déjà bien fort sur les pierres. Des petits lézards se faufilaient dans les creux en les voyant arriver.
— Où se déroulait cette guerre ?
— À de nombreux miles au nord. Mon père est au service de notre roi Henry VII.
Maria se figea.
— Qu'y a-t-il ?
— Henri Tudor ? s'assura-t-elle.
— C'est cela, oui.
— D'accord. J'aimerais savoir, pour comparer avec mon royaume, à quelle fréquence percevez-vous les taxes ? Et à combien s'élèvent-elles ?
— Eh bien, il y en a beaucoup. Les prochaines seront prélevées dans un mois. Ce sont celles pour les cheminées et les fours, un schilling par possession.
— Les gens doivent payer parce qu'ils ont une cheminée ou un four ? Mais pourquoi ?
— Je ne sais point. Ce sont les lois depuis toujours.
— Et... où se trouvent les routes commerciales ?
Il se tourna vers elle une fois de plus, l'air enjoué.
— Par le nord et par l'ouest. Et un sentier au sud mène jusqu'à la voie fluviale.
— D'accord, merci.
— Votre royaume vous manque-t-il ?
— Oui... oui, beaucoup, dit-elle alors que sa voix se serra.
Au même instant, elle se rendit compte à quel point cette situation lui pesait. Plus qu'elle ne le pensait, mais elle n'avait pas encore eu le temps d'y songer. Les événements s'étaient enchaînés très vite.
Finalement, elle et son frère n'étaient même pas sûrs de pouvoir rentrer chez eux un jour.
Ils n'étaient là que depuis une journée, ils n'avaient encore rien tenté de concret. Ils pouvaient encore se permettre d'espérer.
Mais qu'en serait-il au bout d'une semaine ? D'un mois ? Voire pire.
Voyant son air désemparé, John se sentit coupable.
Il se plaça devant Maria pour qu'elle s'arrête et sorte de ses tristes pensées.
— Je suis vraiment navré, je ne souhaitais guère vous peiner, Votre Altesse. Je ne voulais pas. Puis-je faire quelque chose pour me faire pardonner et vous faire retrouver votre joie ? demanda-t-il d'un ton vraiment compatissant.
Elle le regarda attentivement.
Jusque-là, elle s'était plutôt moquée d'un peu tout le monde, ne les avait pas pris au sérieux tant cette situation était irrationnelle, et tant ils avaient l'air différents des gens de son monde.
Pourtant, à cet instant, John semblait être la seule personne honnête qui ne jouait pas un double jeu. Le seul qui faisait des efforts pour les écouter et les comprendre, même s'il y avait quelques incompréhensions à cause du choc des cultures et des époques.
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Des infos ici : http://snlemoing.over-blog.com/2017/04/mise-au-point.html
Et ici : https://booknode.com/les_calices_du_temps_-_episode_1_02275114
Et là : https://booknode.com/les_calices_du_temps_-_episode_2_02420043
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Les Calices du Temps - Episode 1
ParanormalMaria, 26 ans, est l'une des meilleures recrues de la police de Los Angeles. On ne peut pas dire qu'elle soit très féminine : elle excelle en sports de combat, déteste les robes et n'avoue jamais ses sentiments à un homme. Un jour, tandis que son pe...