Chapitre 2 / Partie 1

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— On est rentré ! s'écria Teresa en ouvrant la porte d'entrée.

Mais bien sûr, personne ne répondit.

— Où sont les jeunes ? Ils nous ont fuis ? Ils avaient peur de se retrouver avec les vieux, plaisanta Rosa, la sœur de Teresa.

— Ils doivent être encore en train de jouer aux jeux vidéo ou je ne sais quoi. Asseyez-vous en attendant, proposa Fernando.

Teresa monta les escaliers pour aller chercher ses enfants. Arrivée en haut, elle était déjà pas mal essoufflée.

— Hé oh, vous nous avez entendu ?

Elle jeta un rapide coup d'oeil dans chaque pièce, puis redescendit.

Son époux servait à boire aux invités, ils s'étaient installés sur le canapé.

— Ils ne sont pas là, ils sont peut-être partis acheter quelque chose? Tu peux les appeler sur leur portable ? demanda-t-elle.

— Oh, ils vont revenir, ils n'en ont sûrement pas pour longtemps. Regarde, Maria a laissé son sac à main sur le portemanteau, dit Fernando.

— Juste au cas où, pour savoir si tout va bien.

— Maria est flic et championne de boxe, Juan ne pourrait pas avoir meilleure protection.

— Oui, mais... il peut y avoir d'autres sortes d'accidents.

— Bon d'accord, je vais les appeler. Je ramène juste les noix de cajou, répondit son mari.

Teresa s'assit en face de sa sœur et son beau-frère, l'air soucieux.

— Ne t'inquiète pas, la gourmandise a dû être plus forte qu'eux. Ils sont sûrement allés acheter des gâteaux ou des glaces.

— Je l'espère. Ce qui m'étonne, c'est qu'ils ne nous aient pas prévenus. Même pour cinq minutes, ils nous envoient toujours un petit SMS.

— T'as de la chance, nous, les enfants ne nous disent jamais rien ! On peut ne pas avoir de nouvelles pendant des heures, voire des jours entiers, et ils ne nous répondent même pas. Il faut faire avec, peut-être qu'après l'adolescence, ça leur passera, expliqua Pedro.

Une sonnerie de portable retentit à l'étage, c'était celui de Juan. Les parents la connaissaient par cœur.

Teresa lança un regard angoissé à son mari qui était en train d'appeler leur fils.

Il raccrocha.

— Bon, j'appelle Maria maintenant.

Il composa le numéro. Cette fois-ci, le deuxième portable sonna en haut également.

— Non, non... dit Teresa.

— S'ils sont sortis pour cinq minutes, ils n'avaient pas besoin de prendre leur portable, rétorqua Rosa.

Teresa se leva, bouleversée.

— Je ne le sens pas, il y a quelque chose qui cloche, dit-elle en se dirigeant vers l'escalier.

— Tout allait très bien quand vous êtes partis, ajouta-t-elle.

Fernando commençait à afficher une mine attristée à son tour. Il inspira un grand coup.

— Je vais aller voir dans la rue, ça ne leur ressemble pas.

— Je t'accompagne, dit Pedro.

Teresa entra dans chaque pièce pour inspecter les moindres détails.

Dans la salle de bains, rien à signaler, rien n'avait bougé de place.

Elle entra dans la chambre de Juan. À première vue, il n'y avait pas eu de grand chamboulement non plus.

Le portable de Juan était sur son lit et celui de Maria posé sur le bureau.

Elle aperçut les deux calices en argent qui avaient roulé sous la chaise de bureau. Ses enfants ne les auraient pas laissés par terre comme ça, sans raison.

Elle inspecta la fenêtre, la seule autre issue possible, mais il n'y avait aucune trace d'effraction.

Le doute s'empara d'elle. Était-elle en train de réagir excessivement,  ou y avait-il bien quelque chose d'anormal ?

Elle redescendit.

— Est-ce que tu as trouvé quelque chose ? demanda sa sœur.

— Des verres sur le sol, comme s'ils les avaient laissés tomber sans les ramasser. C'est tout.

Rosa déglutit. En effet, c'était étrange.

— Tu crois qu'on ferait mieux d'appeler la police ? soumit Teresa.

— Ça m'a l'air un peu tôt. D'un autre côté, c'est vrai que ça n'est pas dans leurs habitudes de s'absenter de cette manière.

Teresa s'assit à nouveau sur le canapé en se prenant la tête entre les mains.

—J'ai un mauvais pressentiment.

Rosa s'assit à côté d'elle et lui encercla les épaules avec son bras pour la réconforter.

— Ne te mets pas dans tous tes états, ça peut arriver. Ils ont peut-être pensé que ça nous prendrait plus de temps pour revenir.

Leurs maris rentrèrent, sans un mot.

— Alors, vous avez vu quelque chose ? demanda Rosa.

— Rien, on est allé demander à la station-service au cas où ils les auraient vus passer ou s'ils étaient venus acheter quelque chose. Mais rien du tout, répondit Pedro.

— Je vais appeler la police pour leur demander ce qu'ils en pensent, dit Fernando.

Teresa se perdit dans ses pensées.


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A suivre ... mardi prochain ;)

Des infos ici : http://snlemoing.over-blog.com/2017/04/mise-au-point.html

Et ici : https://booknode.com/les_calices_du_temps_-_episode_1_02275114

Bonne journée ☺

Les Calices du Temps - Episode 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant