~Oui mais non ~

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 PDV Lauren

          Mon élève s'excusa pour ce qu'elle allait faire. Je ne savais pas ce que c'était mais ça me stressait. Elle passait sa main sur ma joue. Il m'était impossible de bouger malgré que je la voyais s'approcher de plus en plus de moi jusqu'à ce que ses lèvres se posèrent sur les miennes délicatement. Elle recula et partit rejoindre le bus. Je caressai mes lèvres du bout des doigts comme si j'avais peur de faire partir cette douce sensation que m'avait procuré le baiser. Malheureusement, je dus revenir à la réalité et retournai donc au bus. Elizabeth avait repris sa place derrière moi. Je ne pus que la regarder en avançant dans l'allée jusqu'à ma place. Elle était concentrée sur sa conversation avec Ally. Elles étaient entrain de regarder un truc sur une tablette. Je m'assis en collant mon front contre la vitre et fixai l'extérieur, bien qu'il faisait sombre. Une vingtaine de minutes après qu'on ait reprit la route, je discernai une personne à mes côtés. Du coin de l'oeil, je vis mon élève. Elle me tendit sa tablette où je pouvais voir une page de traitement de texte ouverte. Je me mis à lire alors les quelques mots qui étaient écrits.

«Je suis sincèrement désolée. Je sais que je n'aurais absolument pas dû mais je ne pouvais plus me retenir... Je sais que mon geste aura des conséquences lourdes et que je les paierai. Je voulais juste que vous le sachiez.»

          Je l'observai et remarquai qu'elle était toute rouge de gêne ce qui me fit sourire. Je pris donc l'initiative de lui répondre à la suite de son petit message. Cependant, je ne savais pas trop quoi répondre. Devais-je jouer la prof inaccessible ou bien, la jeune inconnue amoureuse qui l'avait percuté au coin d'une rue ?

«Je ne peux pas vous en vouloir Elizabeth mais je suis confuse entre mon statut de professeur et celui d'inconnue qui vous a heurté dans la rue un doux jour de septembre. Logiquement, il m'est interdit de dire ce que je vais vous dire : Je déteste le 3 septembre, ce jour où je vous ai revu en tant qu'élève. Depuis notre accident, je souhaitais vous revoir mais pas dans de tels circonstances...»

          Je lui rendis la tablette. Elle hésita, elle était stressée et n'osa pas lire puis elle posa ses yeux sur le multimédia après avoir pris une grande inspiration. Elle lut et rougit. Je me penchai vers son oreille.

- Vous devriez essayer de dormir, murmurai-je. On va avoir une longue journée quand on sera arrivé.

          Elle me sourit, acquiesça et se leva pour retourner à priori à sa place. Je lui agrippai le poignet. Elle me regarda alors. De la tête, je désignai le siège sur lequel elle était posée depuis tout à l'heure ce qu'elle comprit puisqu'elle se rassit. Elle posa sa tempe sur mon épaule et ferma les yeux. Doucement, sa respiration se fit lente. Je devinai alors qu'elle s'était endormie. Je fis de même afin de trouver le trajet moins long mais c'était peine perdu. On finit par enfin arriver à Paris qui était enneigé. A l'auberge de jeunesse, on prit le petit déjeuner puis les élèves prirent leur bagage et se dispersa en groupe de 8. Il y avait deux chambres de fille et deux de garçons. En ce qui concernait les chambres des 5 professeurs, on se partageait 3 chambres duo. On se les répartit tout à fait naturellement puisque les 4 autres profs formaient deux couples. A vrai dire, j'étais la seule à être célibataire mais cela ne me dérangeait pas. Puis, d'après les récents événements de cette nuit, je ne devrais pas le rester encore bien longtemps. Bref, après avoir rangé mes affaires et m'être douchée, je partis rejoindre mes collègues dans le hall de l'établissement, là où on attendit nos élèves qui arrivèrent petit à petit. On pouvait voir à leur tête qu'ils étaient tous fatigués. On avait une visite au musée du Louvre ainsi qu'au musée de l'Orangerie. Ce qui était bien, c'est qu'on n'avait aucun perturbateur sur les deux classes. La seule élève qui aurait pu nous poser des problèmes aurait été Elizabeth, c'était pourquoi je m'occupais de leur groupe mais elle avait été très calme tout le long des visites. Malgré que l'une comme l'autre, on était gênées de ce qu'il s'était passé lors du trajet, j'étais heureuse d'être à ses côtés. Mais pourquoi ? Je devais m'en éloigner avant qu'il soit réellement trop tard.

Amour interdit et complicationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant