~ Dans le bus ~

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 PDV Liz

          J'étais en train de rêver. Ma prof me faisait en quelques sortes une déclaration. Elle m'ouvrait son coeur et moi, je restais là, debout, à la regarder, ne sachant pas quoi faire. Je voyais qu'elle continuait de parler puisque ses lèvres bougeaient mais j'en étais bloquée au moment où elle disait qu'elle tombait doucement amoureuse de moi. Je me mordais la lèvre en l'observant dans son monologue. A ce moment, je ne rêvais pas mieux que de regoûter à ses lèvres. Ces dernières s'étaient immobilisées. Le visage de la jeune adulte se tourna alors vers moi. Je la vis rougir et détournai son regard sur ses doigts qui jouaient ensemble. Je me permis alors de lui attraper les mains pour la ramener face à moi. Puis je lui lâchai une main pour pouvoir venir placer une des miennes sur sa joue glaciale. L'avantage était que dans mes poches, j'avais des chaufferettes pour avoir plus chaud aux mains. Elle ferma les yeux à mon contact, sûrement dû à la chaleur provenant de ma paume.

- Elizabeth, on n'a pas le droit, souffla-t-elle déçue.

          Je collai mon front au sien. Son souffle cogna contre mon visage.

- Il n'y a personne, répondis-je sur le même ton.

          Je la sentis légèrement frisonner puis rougir.

- Vous avez froid ?

- Non, ça va.

          Elle releva son visage et ancra ses yeux hypnotisant dans les miens. Je pouvais sentir son souffle chaud caresser doucement mon visage. Je ne voyais plus qu'elle. Il n'y avait plus rien autour. J'eus l'impression que nos visages se rapprochaient au total ralenti, comme dans les films au cinéma, jusqu'à ce que nos lèvres se rencontrent. Ce fut une explosion de chaleur au creux de mon ventre. Rien ne pouvait me rendre plus heureuse, à cet instant. Par manque d'oxygène, on sépara nos lèvres. Le froid de l'hiver nous rattrapa rapidement mais rien ne pouvait retirer notre sourire. Elle m'embrassa chastement avant qu'on reprenne notre marche. Elle plongea sa main dans ma poche pour saisir la mienne puis elle entrelaça nos doigts.

- Par contre, Elizabeth, je ne veux qu'en aucun cas, ça se sache.

- Vous pouvez compter sur moi. Cela serait vraiment triste si vous venez à perdre votre poste par ma faute. Les cours ne seraient plus aussi intéressant et je n'aurais plus de belle vue.

- Elizabeth ! S'exclama-t-elle faussement indignée.

          On se mit toutes les deux à rire.

- Je pense qu'au stade où on en est, on pourrait se tutoyer lorsqu'on est sûres qu'il n'y a personne du lycée autour de nous. Puis c'est assez bête de se vouvoyer en dehors du bahut sachant que nos filles sont meilleures amies.

- En tout cas, j'en serai ravie. Par contre, ne m'en veux pas, si je continue à être insolente en cours. J'essaie de faire de gros effort pour me soigner et me contrôler mais... tu dois savoir ce que j'ai... Déjà parce que tu es ma prof principale et après, parce que tu es potentiellement ma petite amie. Je te demanderai juste de ne pas changer ta vision de moi, s'il te plaît, ou même de me juger.

- Elizabeth, tu peux tout me dire sans crainte, je te le promets.

- Je... Je suis atteinte... d'une double personnalité... Mais je me fais soigner.

- Ne t'en fais pas, je reste à tes côtés pour t'aider.

          Je l'embrassai pour l'en remercier. Je commençai à en avoir marre de marcher. De base, je n'aimais pas vraiment marcher pour marcher. Quand je devais marcher, c'était dans un but précis mais pas pour se balader. Pour le coup, ça ne me dérangeait pas. Heureusement pour moi, on arriva à la Dame de Fer. Elle scintillait. C'était vraiment un magnifique spectacle. A cette période de l'année, un marché de Noël était installé non loin. On en profita pour se poser à un stand afin de déguster une crêpe ainsi qu'un bon chocolat bien chaud. Rien de mieux pour lutter contre le froid. Puis Lauren voulut faire un tour de carroussel. Elle me prit donc la main et m'entraîna avec elle sur le manège de bois. On rigola toutes les deux. Les heures passaient de plus en plus et il commença à se faire très tard. On décida alors de rentrer. Elle m'offrit le petit Stitch que j'avais vu à Disney Store le premier jour. Je l'embrassai pour l'en remercier et la pris alors dans mes bras. Tandis qu'elle était contre moi, elle nota son numéro de portable sur ma main ce qui me fit sourire. En arrivant à notre station, on se lâcha et s'éloigna l'une de l'autre. On marcha chacune sur un trottoir jusqu'à l'auberge de jeunesse devant laquelle je m'arrêtai pour fumer une dernière cigarette avant d'aller me mettre au lit tandis que Lauren pénétra dans l'établissement. Je profitai pour mémoriser le numéro de Lauren dans mon portable puis lui envoyai un texto.

Amour interdit et complicationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant