Prologue : L'infini

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Noir.

Noir tout autour.

Au-dessus, en-dessous, à droite, à gauche. Droit devant, droit derrière.

Partout. Du noir.

Sans limites, sans fin.

Rien. Rien partout. Nulle part.

Rien.

Qu'est-ce que c'est ? L'infini.

Un nom. Une chose. Rien.
Une chose qui n'est rien mais qui porte un nom.

Infini. Quelque chose de non-fini. Quelque chose sans limites, mais aussi quelque chose qui n'est rien.

À part du noir. Partout.

Qu'est-ce que c'est ? Rien et pourtant il porte le nom de tout. Infini.

Est-ce logique ? Qu'est ce que la logique ? Il n'y en a pas ici. Il n'y a rien.

À part moi. Un être, une chose dans l'infini. Au moins une chose dans ce rien. Mais je n'ai rien. Je ne suis rien.

Mais cela m'est égal. Tout m'est égal ici. Il n'y a rien d'important. Qu'est-ce qui pourrait-être important là où il n'y a rien ?

Et j'avance. Encore et encore dans ce noir infini. Un pas, et un autre, puis encore un autre, et tout ça. À l'infini.

Je ne sais pas combien de temps j'ai passé ici et à vrai dire cela m'importe peu.

Je ne ressens rien, à part mes pieds qui avancent. Le mouvement de mes jambes pour avancer. Et encore ces sensations sont légères, je pourrais dire qu'elles sont inexistantes.

On entend rien ici, on ne voit rien, tout est noir et vide. Exactement pareil sur tous les côtés.

Et je continue d'avancer. Le regard fixé devant moi dans ce qui s'apparente à rien. Je ne sais pas pourquoi je fais ça. Comme je l'ai dis je ne sais rien et ne ressens rien. Qu'est-ce que ça fait ? Rien. C'est normal. Dans l'infini. C'est rien. L'infini.

Qu'est-ce que c'est ? Moi ? Peut-être. Que suis-je ? Le parasite de l'infini, la seule chose dans l'infini, et encore mon existence est telle que l'on pourrait s'en passer. C'est comme si je ne me sentais pas moi-même comme un être...vivant.

Et je continue d'avancer. Depuis combien de temps j'existe ? Bonne question. À vrai dire je n'y ai jamais prêté attention. Et de toute manière à qui pourrais-je le dire ? Je ne connais que moi.

Qu'est-ce qu'un "qui"? Ce mot je le connais mais n'en connais pas l'utilisation, ni la signification.

Quelle existance... inutile. De toute manière qu'est-ce qu'être utile ? Quel est ce mot ? Son sens ?

Rien. Et pour l'instant cela me suffit, je n'ai besoin de rien d'autre.

Et je continue de marcher. Qu'ai-je d'autre à faire ? Rien. Je ne fais rien car il ne se passe jamais rien. L'infini est si monotone. Et j'avance. J'avance pour chercher un but inconnu.

À quoi tout cela rîme ?

Pourquoi suis-je ici ?

À quoi est-ce que je ressemble ?

Que suis-je ?

Qui suis-je ?

-Infinite.

D'un coup tout s'arrête. Je m'arrête. Je ne bouge plus. Je ne ressens absolument plus rien dans l'instant présent. Infinite, cette appellation. Qui vient de la dire ?

Le Cycle de l'Infini Où les histoires vivent. Découvrez maintenant