12 : Les Voix Des Cieux

56 4 5
                                    

-Viens avec moi .

Soudainement Silos s'empare de mon bras et m'entraîne avec lui, j'essaie de résister mais rien à faire sa poigne est tenace.

Où m'emmène-t-il ? C'est la question que je me pose, il a toujours ces yeux noirs de colère mais la mienne ne s'en ai toujours pas allée. Je ne compte pas me laisser faire facilement, j'essaye de caler mes pieds dans le sol entre deux pavés, où de me tirer en arrière. Mais rien à faire, sa main est comme collée à mon bras et m'entraîne où bon elle lui semble. Je me retrouve à ma plus grande frustration obligé de le suivre.

Il ne dit rien pendant le trajet, et moi non plus. Et je n'ouvrirai plus la bouche jusqu'à ce que je sache où il m'emmène. Son silence motive le mien et sa colère alimente la mienne.

Je ne fais presque plus attention à ce qui nous entoure. Je ne peux pas m'arrêter de penser à ce qui vient de se passer, et cela m'isole du reste. Mais je suis ramené au présent quand je sens du relâchement dans la poigne de Silos, je détourne les yeux vers lui, il a la tête baissée vers quelqu'un que je ne vois pas tout de suite. Mais un pas de côté me permet de découvrir cette personne.

Elle est assise sur des tapis aux motifs diverses mais centrés sur les étoiles et autres astres. Habillée de bleu et violet, on dirait qu'elle s'est juste entourée de foulards, elle en a d'ailleurs enroulé un autour d'une de ses grandes oreilles. Elle possède multiples anneaux autour de ses poignets et chevilles, elle en a même un qui perce son oreille. Je pense que Silos va avoir quelques questions.

Elle relève aussitôt la tête, un large sourire aux lèvres.

-Silos ! s'exclame-t-elle avec une voix douce et enjouée.

-Marthe ! soupire-t-il. Comment vas-tu ?

-Petit chenapan ! s'exclame-t-elle soudainement. Tu oses me demander ça comme si de rien n'était, alors que cela fait au moins trois mois que tu ne m'as pas rendu visite !

Elle agite soudainement sa main vers Silos, ça me surprends.

-Aaargh désolé, répond-t-il embarrassé, mais j'ai été occupé.

-Occupé ?! Toi ? Ne me fais pas rire, je sais que tu te reposais sur tes lauriers et que tu m'avais oublié !

Sur le coup je ne m'empêche pas de ricaner un peu. J'imagine clairement Silos se reposer sur ses lauriers.

-J'ai été occupé avec ça !

Et tout à coup je me retrouve tiré vers l'avant sans prévenir. Je manque de trébucher, mais atterris bien sur mes deux pieds. Son regard dévie sur mes yeux, elle a soudainement comme un temps d'arrêt et m'observe de bas en haut. Je l'observe également avec étonnement.

-Aaahh, fit-elle dans un sourire mélancolique mais aussi admiratif, il est enfin arrivé...

-Oui ! Dieu lui-même ha ha ha ! s'exclaffe Silos.

-La ferme le petit chenapan ! réplique-t-elle aussitôt, puis regardant à droit à gauche. Venez à l'intérieur. Venez !

Et d'un coup elle se met debout et ramasse ses tapis, et également de multiples petits objets et cartes. Elle ouvre une petite porte derrière elle en bois, qui m'a l'air assez lourde et s'y engouffre. Son logis est le premier de plusieurs au-dessus du siens, mais la bâtisse semble fragile à la vue de sa dangereuse inclinaison sur le côté. Mais j'ai à peine le temps de réfléchir que Silos, toujours aggripé à mon bras, m'entraîne à l'intérieur.

Et à vrai dire, l'intérieur est aussi original que sa propriétaire : il y a mille et une chose, des étagères tellement remplies qu'on dirait qu'elles vont s'écrouler d'une minute à l'autre. Quelques tapis semblables à ceux que l'inconnue avait avec elle dehors, des sortes de représentations d'astres et d'étoiles pendent au plafont. La lumière du lieu est tamisée par des rideaux un peu jaunâtres qui recouvre une grande fenêtre qui donne sur la pièce principale, ainsi que d'autres fenêtres plus petite.

Le Cycle de l'Infini Où les histoires vivent. Découvrez maintenant