Le Cycle de l'Infini

4 : Premier Matin

Juste après m'avoir retrouvé il me ramena auprès des structures de tissus sa dague toujours placée sous ma gorge prête à me la couper à tout instant.

Mais pour quoi faire ? Pourquoi me fait-il cela ? Est-ce quelque chose de grave risque de m'arriver si elle me transperce ? Je l'ignore pour l'instant et j'aimerais bien lui poser la question mais Silos m'a expressément ordonné.

-Tu te laisses faire et tu me suis sans résistance et sans aucun mot.

Il me l'avait demandé avec une telle intensitée que je n'avais pas osé enfreindre une de ses directives. J'ai l'impression de l'avoir mit dans une colère noire due à ma petite visite vers l'étendue d'habitations qui émettait une lumière au loin. D'ailleurs il faudrait que je lui demande également ce que c'est.

Je me pose tellement de questions. En même temps ce monde est tellement curieux mais il m'enchante, j'ai à chaque instant envie d'en apprendre et d'en vivre plus. Cela doit sûrement être mon seul avantage à vivre à l'infini.

La dague de Silos est la même que celle qu'il avait utilisé lors de notre premier affrontement. Pourquoi premier ? Eh bien quelque chose me dit que ce n'était pas notre dernier lorsque j'ai su qu'il allait devenir mon précepteur.

D'ailleurs qu'allait-il m'apprendre ? Je ne peux pas arrêter d'y penser, et juste ça me donne envie de lui poser mille questions. Mais pour éviter son courroux je préfère me taire et continuer de marcher à son rythme.

Enfin nous arrivons au niveau des structures, autour je repère encore la masse de pierre s'élevant au-dessus, comme un nuage noir s'étant échappé avec moi de l'infini.

Silos éloigna sa dague ondulée verte de ma gorge avant de se placer devant moi, le visage plus que sévère. Mais j'arrive à peine à le distinguer avec toute cette obscurité.

-Alors toi, tu commences bien ton apprentissage. Demain je te veux dès le premier rayon de soleil ici même et prêt à en baver, car je t'assure qu'avec moi comme professeur tu ne t'en sortiras pas aussi facilement.

Demain ? Rayon de soleil ? Le "soleil", serait-ce la boule de lumière qui créer toute la lumière ?

Comme je suis en train de réfléchir je reste à le regarder sans réaction qui semble le satisfaire. Déduisant que je ne comprends pas ce qu'il dit, il m'expliqua non sans exprimer son mépris.

-Ugh t'es tellement désespérant. Là, le noir c'est la "nuit". Nuit, tu comprends ?

Je fais oui de la tête.

-Et le "jour" c'est quand il y a de la "lumière" que le "soleil" est levé. Le soleil "produit la lumière". Compris ?

D'un coup je souris en assimilant les choses. J'avais compris.

-Oui ! ne puis-je m'empêcher de m'exclamer.

-Chut tu va réveiller les autres. me gronda-t-il.

Il soupir.

-Alors si tu connais pas le principe jour-nuit qu'est-ce que je vais faire de toi ? marmonna-t-il pour lui.

-Je t'entends...

-Tais-toi, me coupa-t-il visiblement agacé, maintenant va te coucher et rappelle-toi. Demain au premier rayon de soleil. Maintenant que tu sais ce que c'est, ça va avancer les choses.

-C'est compris. lui répondi-je avec le même ton.

Mes yeux s'étaient plissé d'agacement également.

Il fit deux pas pour s'approcher plus de moi et me murmura.

-Saches qu'être ton précepteur est la pire chose qui me soit arrivé de ma vie. Même te rencontrer aurait pû être supportable, mais maintenant que je suis collé avec toi, rien ne s'arrange. Ne t'attends pas à ce que je te traite comme Jacob. Pour moi tu n'es rien d'autre qu'un néant sans fin.