18 : Négociations Et Nouvelle Recrue

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Les jours passèrent, et Silos croupissait toujours au fond des sous-sols de la Résistance. Le combattant au bandeau vert ne s'en portait pas mal, mais le manque d'activité était certainement ce dont il souffrait le plus. Il s'ennuyait à mourir, alors à défaut de faire les cent pas tous les jours, il "s'amusait" à graver des choses sur les murs avec sa dague ou encore de tailler ses bareaux sans succès malgré leur âge avancé.

Silos n'était pas du genre penseur, ou du moins pas sur commande. Lors de ses interminables journées, il passait plus du temps à ruminer sur ses conditions d'emprisonnement, plutôt que le sens de la vie et de son existence. Mais il était loin d'être stupide, il savait beaucoup de chose en partie dû à son éducation avancée bien qu'il ait vite fait d'en oublier certains points, mais aussi son métier et le terrain furent une bonne école.

Heureusement il avait de la compagnie. Chaque soir Amy lui faisait un rapport des décisions et événements du jour, et cela lui donnait au moins l'impression d'être concerné dans le quotidien de la Résistance. D'ailleurs il ne manquait pas l'occasion pour donner des conseils notamment sur la tactique des troupes qui s'avérèrent fort utiles, bien qu'Amy prétendait que les idées venaient d'elle afin de cacher ces entrevues, qui selon le protocole étaient interdites afin d'empêcher toute corruption de la pare des prisonniers. Mais voilà Silos était leur seul prisonnier.

De son côté Amy persistait corps et âme à l'inclusion de l'ancien mercenaire. Elle engageait dès que possible les négociations avec le Commandant, qui bien que méfiant ne s'avéra pas totalement fermé d'esprit. La jeune hérissonne avec des arguments convainquants, et les recherches qu'elle avait faite s'avérèrent de précieuses alliées. Plusieurs fois le Commandant avait essayé de convaincre le reste de son entourage malheureusement sans succès. Bon nombre restaient persuadés de la filiation de Silos avec l'Empire d'Eggman. Qui croire ? Comment savoir ? Voilà les questions qu'on lui posait, et Amy restait absolument scandalisée de tant de méfiance alors que la guerre était bien plus importante, et que l'on devait plus être satisfait de l'allié qui se présentait plutôt que de le mépriser.

D'ailleurs elle avait mainte fois demandé à Silos d'où il venait réellement, d'où il tenait toute ses connaissances en combat et tactique et enfin s'il les avait apprisent seul. Mais contrairement à tout le reste, le chacal se murait dans son silence et n'avait jamais répondu à aucune de ces questions. La seule chose qu'il disait c'était :

"Je viens du désert".

Disait-il vrai ? Étaient-ce ses souvenirs défaillants qui le rendaient si vague ? Ou le faisait-il exprès pour cacher quelque chose ? Amy n'avait pas tenté de creuser plus loin, voyant bien qu'il n'était pas à l'aise. Après tout chacun avait le droit à ses secrets. Mais cela ne l'avait pas empêché d'avoir de la sympathie pour cet étranger venu de nul pare. Il était comme beaucoup d'autres un solitaire de la guerre, ne pouvant compter que sur lui-même pour assurer sa propre existence au milieu de ce conflict destructeur. Et en plus de cela ayant un caractère bien à lui.

"Le gentil grognon" c'est comme ça qu'elle s'aimait à l'appeler. Mais au-delà de cette petite marque de taquinerie, Amy avait une certaine admiration pour l'ingéniosité dont Silos faisait preuve. Il était toujours sûr de lui, et avait une grande insistance. Une chose ne marchait pas ? Tant pis on essayait autre chose ! La réactivité du chacal devait forcément venir de son vécu de mercenaire, et devoir trouver des solutions faire partir du jeu. Dans tout les cas, il donnait une énergie nouvelle à la Résistance dont elle avait plus que besoin au jour d'aujourd'hui. Et cela même malgré sa captivité.

***

La recrue venait de se perdre.

Pourtant malgré les indications qu'on lui avait donné, son sens de l'orientation lui avait encore joué des tours. À vrai dire il se sentait toujours mieux en extérieur. Les longs couloirs du QG lui semblaient interminables et anxiogènes, sortes d'énormes bouches prêtes à l'avaler dans l'obscurité. Mais il prenait sur lui et se disait que de toutes façons, dans quatre ou cinq jours il y serait habitué.

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