14 : Illusions Et Désillusions

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Les vaisseaux dans le ciel noir, forment comme des tâches lumineuses avec leurs immenses projecteurs balayant le sol comme à la recherche de quelque chose. Il en arrive par centaine, je n'arrive même pas à voir jusqu'à où ils s'arrêtent.

Un sentiment étrange m'envahit. Un sentiment comme un très mauvais pressentiment, l'air est chargé d'une énergie mauvaise. Quelque chose ce trame au loin.

Sans hésiter, j'ordonne à la tribu pétrifiée d'effroi de partir. D'aller le plus loin possible pour se mettre en sécurité. Soricas me lance un regard approbateur et sans broncher guide son peuple de manière exemplaire. Les habitants, eux, sont déjà en train de se sauver en partant de tous les côtés.

Quand à moi je m'élance dans ce qu'on pourrait qualifier de véritable chaos. Les cris montent à mes oreilles comme des déchirements, la terre tremble sous chacun de mes pas, je sens des petits projectiles me heurter mais je n'en ai que faire. Plus rien n'est en ordre, certaines énergies me témoignent une véritable folie. Que faire pour l'arrêter ?

Mais je n'ai pas le temps de penser, il faut agir. Sur ma droite j'entends un appel et reconnais immédiatement la voix de Silos, celui-ci apparaît hors de la foule en un instant pour me rejoindre. Sans prévenir, il attrape ma main et m'entraîne dans sa direction : vers la sortie de la ville. Je m'exclame : 

-Silos ! Qu'est-ce que tu fa...

-Je sais ce que tu vas dire ! me coupe-t-il. Que t'aimerais les aider car c'est ta mission etc. Mais tu sais ils peuvent se gérer seuls, ils ont une milice pour ça.

Il me lâche mais je continue de le suivre.

-Le plus important c'est de rejoindre l'Escouade.

Je perçois une grande inquiétude dans son énergie, et je le comprends tout à fait. C'est d'ailleurs la première fois que j'en ressens autant chez lui, l'Escouade est le centre de son attention et de ses préoccupations. Espérons qu'il ne leur soient rien arrivé de grave.

Autour de nous, c'est toujours le chaos. Les vaisseaux continuent sans relâche de larguer leurs explosifs qui s'écrase dans la ville dans un bruit sourd des plus épouvantables, j'en ai des frissons. Le ciel gronde, pourtant il ne pleut pas. J'ai l'impression que le ciel est comme coupé par des fissures de lumière intense, mais tout est si rapide que je n'arrive même pas à savoir si ce sont les lumières des vaisseaux ou les éclaires. De partout les flammes s'élèvent vers le ciel noir, accompagnées d'une épaisse fumée noire elle aussi. Du bout de leurs pointes elles viennent à nous, à notre rencontre comme attirées. Elles tentent de nous approcher et de nous toucher ne serait-ce qu'une caresse pour nous emporter avec elles. C'est fascinant. Et à la fois effrayant.

Sans regarder derrière je continue de courir. Silos a raison, il faut s'échapper au plus vite de cet enfer de flamme et de destruction, même si cela va à l'encontre de tous mes principes. Mais je suis si inquiet par rapport à ce que je ressens au loin : il y a une sorte de présence. Elle est floue mais j'arrive déjà à percevoir un mal profond et une folie digne d'un maniaque. Serait-ce le commanditaire de tout ceci ? Un fou ?

À mesure que nous approchons de la sortie de la ville, de nouvelles énergies apparaissent. Je les reconnais.

C'est l'Escouade !

-Silos !

Au loin une voix appelle. Puis surgissant d'une dune de sable à mesure que le désert se profile sous nos pieds. L'Escouade Chacal apparaît. C'est la voix de Misaïs que j'ai entendue, elle est en tête du petit cortège et s'élance droit vers son ami d'enfance. Mais quelque chose m'interpelle à mesure que nous ralentissons : son visage.

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