Chapitre 15

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Isaac n'arrête pas de me fixer depuis le début du repas, j'espère que personne ne s'en est aperçu.

-Donc Isaac, tu travailles avec Marcus? Demande mon père.

-Oui, je suis son colonel.

Il me fixe toujours droit dans les yeux.

-Vous repartez quand?

Il allait lui répondre, mais je lui donne un coup de pied dans la jambe, ce n'est pas à lui ni le moment d'annoncer à mes parents que Marcus repart demain. Kyle arriva enfin, il s'approche de moi, embrasse mon front et sort son fils de sa coquille. Il s'assoit à côté de moi et berce Adam.

-Tu en as mis du temps, réplique mon père sèchement.

-Je ne savais pas quel lait prendre, alors j'ai dû demander conseil.

Il réajuste le bonnet d'Adam et frotte son petit ventre, il est devenu doux envers son fils, c'est surprenant.

Isaac le regarde avec mépris, mais à la fois avec envie.

-Quel âge a-t-il? Demande la mère d'Isaac.

-9 semaines.

-Il est jeune, sourit-elle.

Mon frère lui renvoie son sourire.

-Quand est-ce que vous retournez à New-York? Questionne Isaac.

-Dans deux jours, lui répond mon père.

Il hoche la tête et le serveur vient prendre nos commandes.

-Je vais prendre le spécial du jour.

Arrivé à moi, il sourit, un sourire charmeur.

-Et pour vous mademoiselle?

Je jette un coup d'œil à Isaac et je le vois bouillonner de rage. Je souris au serveur.

-Je ne sais pas, qu'est-ce que vous me proposez?

-Je vous conseil de prendre notre cuisse de canard avec sa sauce caramélisée, c'est tout simplement divin.

-D'accord, alors je vais prendre ça.

Il repart et mon père me sert un verre de vin blanc.

-Je crois que ce jeune homme avait un pinçant pour toi, dit Anna.

Elle embarque dans mon jeu, je rigole intérieurement.

-Il n'était pas si mal, dis-je en haussant les épaules.

Isaac se lève brusquement de la table, ce qui me fait sursauter.

-Je suis désolé, je dois aller à la salle de bain.

Il sort de table sans dire rien de plus, peut-être que je n'aurais pas dû y aller aussi fort.

-Je viens de me souvenir, j'ai un appel urgent à faire à l'hôpital étant donné que je retourne à New-York et ça ne peut pas attendre, je n'en aurai pas pour longtemps.

Je sors moi aussi de table et me dirige vers les toilettes pour le retrouver. Alors que j'allais entrer dans la toilette des hommes, je vois une silhouette accoté sur la barrière en vitre du restaurant. Il regarde au loin tout en fumant une cigarette, je n'ai pas besoin de mettre mes lunettes pour savoir que c'est lui. Je m'approche de lui et lui dis :

-Je ne savais pas que tu fumais.

-Je ne savais pas que tu étais une allumeuse.

Mon cœur se brisa en mille morceaux, ce qu'il m'a dit m'a blessé. Il souffle et se tourne vers moi.

Au-delà des frontièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant